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Les Occidentaux pour la "Yougoslavisation" de la Rdc Kinshasa
by J. Diana G., rédacteur en chef de L'Avenir Friday August 10, 2001 at 12:05 PM

Aucune résolution de l'Onu n'est appliquée en faveur de la Rd-Congo. L'accent mis sur le dialogue intercongolais n'a pour but que de reléguer l'agression au dernier plan. La coopération structurelle annoncée sert d'anesthésie pour que le démembrement se fasse sans douleur. L'axe Kinshasa - Goma - Kisangani dessine ce qui restera demain de l'ex-Rd-Congo. Le complot de la communauté internationale contre la RdCongo est flagrant.

Hieronder een heel knap editoriaal van L'Avenir. L'Avenir is in een paar jaar tijd de belangrijkste krant van Congo geworden. Vooral de editorialen van J. Diana G. zijn zeer de moeite waard. Hij heeft zich opgewerkt tot één van de belangrijkste politieke commentatoren in Congo. Onderstaand artikel geeft ongewild een glashelder antwoord op de brief van Johan Cottenie die hier al veel stof deed opwaaien. Al wie de laatste jaren in Kinshasa was en de moeite deed om niet alleen een bezoek te brengen aan de villa's van de eeuwige oppositie, weet dat dit soort ideeën heel sterk leeft in de straten van Masina, Kimbanseke en N'Djili (de grote populaire wijken van Kinshasa).

Christophe Callewaert


Les Occidentaux pour la "Yougoslavisation" de la Rdc Kinshasa, 08.08.2001 –

Aucune résolution de l'Onu n'est appliquée en faveur de la Rd-Congo. L'accent mis sur le dialogue intercongolais n'a pour but que de reléguer l'agression au dernier plan. La coopération structurelle annoncée sert d'anesthésie pour que le démembrement se fasse sans douleur. L'axe Kinshasa - Goma - Kisangani dessine ce qui restera demain de l'ex-Rd-Congo. Le complot de la communauté internationale contre la RdCongo est flagrant. On a tout dit à ce sujet la situation n'est guère différente aujourd'hui qu'hier au début de l'agression. Tout cela, malgré les résolutions de l'Onu et en dépit des actes commis par les Burundais sur la population congolaise. Les jours passent, les victimes de guerre se multiplient des dirigeants occidentaux changent mais le complot contre le Congo est toujours à se concrétisant au fil des jours. On attendait beaucoup du changement d'administration à Washington. Mais les jours passent, la position américaine sur la Rd-Congo n'a pas changé. On craint même qu'elle soit pire en dépit du discours de la nouvelle administration américaine. Les Congolais inquiets ne sont pas loin de conclure que tout ce discours de Bush qui différait du soutien quasi aveugle de l'administration Clinton aux régimes monoethniques tutsi, sert tout simplement à endormir les autorités congolaises. Pour bien comprendre l'hypocrisie des occidentaux, il faut revenir à la case départ. Le Congo est-il agressé ou en proie a une guerre civile ? A cette question, aucune capitale occidentale ne veut répondre. Tout le monde sait comment le Rwanda et l'Ouganda ont envahi la Rdc au lendemain de la décision de L.D Kabila de rapatrier les troupes de ces pays qui l'ont aidé à chasser le dictateur. C'est seulement après que les Z'Ahidi Ngoma, Thambwe Muamba, Lunda Bululu, Mende, Endundo, Ondekane et autres Kinkiey Mulumba ont pris l'avion pour aller à Coma fabriquer à posteriori une rébellion que beaucoup de ses fondateurs ont déjà quitté. Car, ne connaissant pas les tenants et les aboutissants de la guerre déclarée par le Rwanda et l'Ouganda et la Rdc, ils n'ont pas supporté le rythme sauf quelques flatteurs capables de lécher la queue à Kagame et Museveni, comme Tryphon Kin-kiey Mulumba s'accrochent encore pour un petit semblant de pouvoir. On ne peut pas dire actuellement avec précision, qui dirige la fameuse rébellion congolaise. Le Ruf avait son Fode Sankoh. La rébellion congolaise n'a rien, sinon quelques marionnettes que Kagame et Museveni peuvent manipuler et déplacer comme ils veulent. Ainsi en trois ans, on a connu au Rcd trois dirigeants Ernest Wamba dia Wamba, Emile Ilunga et Onosumba, sans compter tous les vices présidents désormais aphones parce que réduits à leur plus simple expression.

La foi des occidentaux à la rébellion congolaise
Il est clairement démontré que la fameuse rébellion congolaise n'a aucune existence en dehors des troupes rwandaises, ougandaises et burundaises. Bien plus grave, les populations locales refusent d'adhérer aux thèses de cette rébellion qui, en fait est restée une affaire de quelques individus dont l'objectif est la conquête anarchique du pouvoir. Mais si cette rébellion existe c'est également à cause du soutien diplomatique, financier voire militaire des pays occidentaux. L'importance que ces pays accordent à la rébellion congolaise contraste avec ce que cette rébellion représente effectivement. On peut lire tout cela à travers l'axe diplomatique créé artificiellement entre Kinshasa, Goma et Kisangani. Il n'y a pas de doute que le projet occidental de la Yougoslavisation de la Rdc se dessine à travers cet axe. Pour que tout cela réussisse, les occidentaux qui ont porté à bout de bras rwandais et ougandais dans leur invasion contre la Rdc, se sont rendus compte de la flagrante injustice qu'ils ont commise contre le peuple congolais. Pour toute excuse, il fallait trouver un bouc-émissaire. C'est LD Kabila qui a été immolé à l'autel de la reprise de la coopération. Question de dire aux Congolais qu'ils peuvent eux aussi compter sur la générosité occidentale. Cela explique les feux d'artifices allumés sur la coopération structurelle "inconditionnellement conditionnée". Cent jours du gouvernement J. Kabila, cette fameuse coopération structurelle n'est pas moins hypothétique aujourd'hui qu'hier et les Congolais, qui assistent désabusés à cette mascarade se posent la question sur la priorité dans leur situation. En termes clairs on se demande si les occidentaux aimaient les Congolais, devraient-ils commencer par la coopération structurelle ou par mettre fin à l'agression ?

L'hypocrisie de l'Onu
Aucune résolution de l'Onu n'a été effectivement mise en application. Tout se passe comme si, même au Conseil de sécurité on ne sait pas qui doit appliquer et comment les résolutions prises. Au contraire, tout le monde pense à certainement que la solution en Rdc viendra du dialogue intercongolais. Mais, personne n'a jamais démontré comment, à l'issue de ce dialogue, Kigali résoudra le problème d'insécurité pour lequel il est sur le territoire congolais. Le départ des agresseurs au contraire favoriserait un dialogue franc entre Congolais. L'Onu et à travers elle les occidentaux, refusent d'emprunter cette voie, la plus sûre et cherchent à résoudre l'équation partant des données fausses. L'une des données, c'est le dialogue intercongolais présenté comme solution à l'agression reconnue par plus d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu dont celle exigeant le départ des agresseurs. Par cette attitude hypocrite, l'Onu prépare la Rdc à la Yougoslavisation avec la coopération structurelle comme l'anesthésie afin que la chirurgie se fasse sans douleur. Petit à petit, à force de mettre l'accent sur le dialogue intercongolais, on oublie l'essentiel, c'est-à-dire l'agression. Et pour mieux reléguer l'agression au dernier plan, on anoblit la rébellion qui affiche pourtant un bilan hallucinant (3 millions de morts et plusieurs dizaines de milliers des déplacés). Tout ce que la communauté internationale identifiée aux occidentaux trouve de mieux à conseiller aux Congolais, c'est de leur demander de se mettre autour d'une table avec les marionnettes des pays agresseurs. Sans pour cela falsifier l'histoire de ces pays occidentaux qui continuent à poursuivre les collabos en dépit du fait que le pays dont ils étaient des suppôts, l'Allemagne à retrouvé sa place non seulement en Europe, mais dans le monde. A la base de ce mépris du peuple congolais il y a un certain racisme. Faute de réussir la yougoslavisation de la Rdc l'Onu se contenterait d'une somalisation. Tous ces projets échoueraient si le peuple congolais et l'Afrique toute entière se rendaient compte de la situation de servitude dans laquelle ils se trouvent. Malheureusement, pour des postes ministériels des Congolais sont prêts d'offrir le flanc aux agresseurs et leurs commanditaires.

J Diana G, L'Avenir du 08.08.2001