Le comité S22 vers D14 appelle à manifester le 22 septembre by Raoul Hedebouw Friday July 06, 2001 at 04:38 AM |
Le comité S22 vers D14 appelle à manifester le 22 septembre, jour du début du sommet ECOFIN à Liège.
Le comité S22 vers D14 appelle à manifester le 22 septembre, jour du début du sommet ECOFIN à Liège.
Raoul Hedebouw (porte-parole de la coordination liégeoise « S22 vers D14 »)
La mort de Carlo aura-t-elle été inutile ?
Le commémorer veut dire: continuer son combat pour un monde plus juste. Et le dire ouvertement quand les G8 ou les E15 (les Euro15) sont là. Le vendredi 21 septembre étant jour de semaine les étudiants seront à l'université, les écoliers à l'école, les travailleurs dans les entreprises (à part ceux qui tombent dans les quotas syndicaux et pourront aller à la manif).
En manifestant samedi, nous voulons donner l'occasion à tout un chacun de venir exprimer son mécontentement devant cette Europe antisociale, non-démocratique et guerrière. Les Liégeois bien sûr mais nous espérons aussi pouvoir rassembler des gens d'autres régions du pays et de l'Europe. N'oublions pas que Liège est le premier grand sommet depuis Gênes.
Et puis ce 22 septembre est aussi -jour pour jour- le troisième anniversaire de la mort de Semira Adamu, victime de l'Europe forteresse, qui ouvre ses frontières pour le capital, mais les ferme pour les pauvres, victimes de la politique de nos multinationales dans le tiers monde.
C'est le lundi 27 août que s'est constitué le collectif "S22 vers D14" (22 septembre vers 14 décembre). Le collectif s'inscrit dans la démarche des collectifs "D14" lancé un peu partout en Belgique. Sa plate-forme reprend l'appel national de D14.
Cet appel ne fait-il pas concurrence à la manif syndicale ? Non, car le collectif participera en tant que groupe à la manifestation syndicale du 21 septembre à Liège afin de faire entendre une voix plus radicale et plus contestataire du modèle actuel, néolibéral et antisocial, de construction de l'Union Européenne.
Cette manifestation n'est-elle pas amené à dégénérer en violence ? Non. Le collectif a exprimé son intention d'organiser une manifestation pacifique la plus large possible le 22 septembre. Il veut ainsi répéter le message diffusé la veille, mais aussi contester la décision antidémocratique et portant atteinte à la liberté d'expression, d'interdire toute manifestation sur le territoire de la ville de Liège durant le sommet ECOFIN (du vendredi soir au lundi matin). C'est donc avant tout une manifestation pour la défense des droits démocratiques.
Une demande d'autorisation a été émise pour le week-end du sommet de l'Ecofin. Le collectif veut manifester en centre ville le jour où les ministres seront là. Cette volonté va à l'encontre du cadenas, que le Ministère des Affaires Intérieures et le gouvernement arc-en-ciel veulent imposer : permettre une manifestation syndicale la veille du sommet et un colloque d'Attac-Liège) pendant le sommet. Prévu initialement en centre ville (place du XX Août) ce dernier a d'ailleurs dû déménager vers le campus du Sart-Tilman à 15km de la ville, en pleine forêt. Ce cadenas est de plus en plus contesté. Rendez-vous donc le samedi 22 septembre à 14 h sur la Place du Marché à Liège en face du Perron pour la manifestation de « S22 vers D14 ».
« Envoyer des jeunes à la mort ? »
« Vous voulez envoyer des jeunes à la mort? ». Voilà ce que certains reprochent au collectif « S22 vers D14 ».
S'il faut empêcher de nouvelles victimes, ce n'est pas en cautionnant une interdiction de manifester le 22 septembre. C'est en luttant contre la mise en place d'un Etat policier, lors des sommets européens.
A Gênes, Carlo Giuliani a été tué alors qu'il se défendait avec des milliers d'autres contre l'Etat policier italien. Il a été tué pour ne pas avoir accepté l'état de siège par un gouvernement qui avait envoyé 18000 militaires, équipés jusqu'aux dents pour protéger les G8.
Oui, il faut éviter de nouveaux incidents en empêchant les mesures antidémocratiques de l'état belge. Car il se passe des choses, que l'on n'a encore jamais vu dans notre petit pays (perquisitions, zones rouges, interdiction de manifester dans un périmètre de 15 kilomètres, enquêtes pro-actives, fichage à une échelle de masse...). Pour que Liège, Gand et Bruxelles ne soit pas Gênes au niveau de la répression, il faut un large front pour le droit pour tous de manifester contre cette Europe.