Guy Verhofstad exige que les "casseurs soient distanciés"

Après s'être récemment illustré par son "incompréhension" (totale) des mouvements anti-globalisation, assimilant l'ensemble des contestataires à des sortes de boy-scouts ayant vécu les deux dernières décennies "dans la richesse et l'aisance matérielle", Guy Verhofstad récidive par des déclarations faites à la fin du, sanglant, Sommet du G8. Montrant à quel point le Premier Ministre semble déconnecté de la réalité de la contestation. Et ouvrant d'inquiétantes perspectives sur la manière dont son gouvernement pourrait appréhender le maintien de l'ordre si de semblables manifestations devaient se produire à l'occasion des futurs sommets de Gand et de Laeken.

Extrait de la déclaration de Mr Verhofstad à l'AFP ce dimanche:

"L'UE demande aux anti-G8 de se dissocier des casseurs
dimanche 22 juillet - 13h27
GENES (AFP) - Le Premier ministre belge Guy Verhofstadt, président en exercice de l'Union européenne, a exigé, dimanche, des mouvement anti-mondialisation qu'ils se dissocient publiquement des casseurs auteurs des violences en marge du sommet du G8 à Gênes.

"Je veux entendre les mouvements et les partis politiques démocratiques partout dans le monde prendre leurs distances avec les casseurs", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse des représentants de l'Union européenne au G8. La Belgique assure la présidence semestrielle de l'Union européenne jusqu'à la fin de l'année et organisera deux sommets, à Gand et à Bruxelles, qui devraient donné lieu à nouveau à de grandes manifestations anti-mondialisation."

NDLR: louable souci si, dans le même temps, le Premier Ministre n'avait pas totalement oublié depuis deux jours d'évoquer, sans parler de dénoncer, l'accumulation de violences gratuites et de provocations auxquelles se sont livrées les autorités et les forces de l'ordre Italiennes. Débordements pourtant évoqués même dans les grands médias "Corporate", ce qui n'est pas peu dire. Mais, Mr Verhofstad qui, évidemment, n'a pas du mettre beaucoup le nez dehors à Gêne, n'a rien vu, rien entendu, de tout cela.

Pour lui, c'est clair, la responsabilité des évènements est chercher uniquement du coté des "casseurs".

Et, dans la foulée, d'exiger des partis démocratiques, notamment ceux de son propre gouvernement, une sorte de serment d'allégeance... dans l'aveuglement et la partialité.

On espère que ces partis auront le bon goût, lors de son retour en Belgique, d'exiger parallèlement qu'il se dissocie tout aussi publiquement des casseurs, en uniformes ceux-là, ayant parsemé rues et batiments de Gêne de flaques de sang, dents, bras, jambes et fracassés de nombreux manifestants pacifiques. Qu'il se dissocie d'un gouvernement Italien pratiquant la provocation, la stratégie de la tension, les arrestations de blessés dans les hôpitaux, le tabassage dans les commissariats.

Le tout s'étant déroulé sous les yeux du Premier Ministre, entouré de moyens de communication ultra-modernes, et dans le but d'assurer la protection de sa modeste personne.

Mr Verhofstad, et si vous vous distanciez vous-même des casseurs en compagnie desquels vous avez passé le week-end?

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