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Le père de Carlo Giuliano: "Pourquoi l'Etat a-t-il tué mon fils ?"
by Attac/Le Grain de Sable Sunday July 22, 2001 at 10:35 AM

A minuit , les carabiniers ont frappé à la porte chez Giuliano Giuliani , c'est alors qu'il a su que son fils Carlo était mort. Carlo Giuliani avait 23 ans, il fréquentait les milieux zapatistes par période seulement car c'était un solitaire.

Le jeune homme qui a trouvé la mort sur la place Alimonda à 5 heures du soir, avait hérité de la passion politique de son père Giuliano qui avait été longtemps un militant syndicaliste de la Cgil. Puis les difficultés de la vie l'avaient quelque peu distancié de son fils; Carlo avait eu quelques ennuis avec la justice pour outrage à l'autorité et violences à agent de la force publique. Carlo qui était
né à Rome avait passé sa vie à Gènes; il avait été élève du Lycée scientifique Leonardo da Vinci.

Giuliano Giuliani raconte que son fils était un garçon pacifique qui ne supportait pas l'injustice, il n'appartenait à aucun groupe, il étudiait l'histoire à l'université. Giuliano Giuliani commente: " La police a laissé pendant 3 heures le champ libre aux membres des Blacks Blocks. Puis les force de l'ordre se sont attaquées à ceux qui n'en faisaient pas partie . Carlo a dû se trouver pris au milieu d'une situation qu'il n'avait pas cherchée.

Un camarade de Carlo , raconte :" J'ai passé avec Carlo 4 années magnifiques au Lycée Leonardo da Vinci. Nous faisions partie de Rifondazione Comunista et nous organisions des grèves et manifestations d'étudiants. Un autre ami de Carlo :"Carlo était de ceux qui veulent changer le monde, il était courageux et ne reculait
jamais"

Trad. D. Mendez

PREMIERES REACTIONS AU MEURTRE DE CARLO GIULIANI

Les organisateurs du GSF réunis à l'espace Kennedy dans la soirée du
20 juillet apres l'annonce de la mort de Carlo Giuliani , ont demandé
la démission du ministre de l'intérieur et la suspension du G8

Vittorio Agnoletto le président du GSF a accusé les forces de l'ordre
d'avoir préparé les conditions de la survenue d' incidents . Il a dit
que la police et les carabiniers ont laissé toute latitude aux "black
block" surtout allemands, britanniques et américains qui se déplacent
armés jusqu'aux dents et vétus de de noir; tandis qu'ils qu'ils se
déchainaient contre les cortèges pacifiques.

Le leader des Tute Bianche, Casarini a raconté la manière dont les
forces de sécurité ont utilisé les gaz lacrymogènes en les lançant
très près du sol. Ainsi autour de la gare de Brignole ils ont chargé
violemment le cortège des Tute Bianche qui était absolument pacifique
. Ils tiraient les grenades très bas au risque d'atteindre les
personnes

De même , le cortège des LILLIPUT , dont tout le monde connaît le
caractère pacifique a été lui aussi bloqué par la police , dans le
seul but d' empêcher les Lilliput de rejoindre les autres groupes à la
place Kennedy. Les intervenants du GSF ont tous dénoncé la stratégie
de la terreur qui a inspiré la conduite des forces de police , dont
l'objectif est de faire retomber la responsabilité des violences et
destructions matérielles sur les organisations membres du GSF . "nous
ne nous laisserons pas intimider et nous dénonçons les forces de l'
ordre qui ont laissé toute liberté d'action aux Black Blocks. Nous ne
nous laisserons pas piéger par le débat violence- non violence . Notre
objectif de fond est clair: nous voulons remettre en cause l'idée
commune aujourd'hui selon laquelle le seul monde possible est celui
qui a été pensé et créé par les multinationales occidentales. Notre
mouvement est non violent, nous avons dejà réussi des centaines de
milliers de personnes capables de remettre fondamentalement en
question l'action des grandes puissances symbolisée par le G8

Désormais , il devient difficile de faire de la politique sans tenir
compte de ce nouveau mouvement international. La joie de ces jeunes
gens rassemblés dans le but de s'associer à ce mouvement mondial de
résistance, a été éteinte brutalement par le meurtre de Carlo Giuliani

Trad. Denise Mendez