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Barcelone 2001, presse et violence
by Alterecho Friday June 29, 2001 at 11:26 AM
alterecho@brutele.be

Voici le texte lu lors de l'émission radio de critique des médias "Alterecho" concernant le contre-sommet de barcelone et les manifestations.

Normalement, à l'heure où je vous parle, un sommet de la Banque mondiale aurait dû se terminer à Barcelone. Mais devant la contestation croissante, la BM a décidé d'annuler le sommet et d'organiser à la place une 'cyberconférence' qui éviterait la centralisation des participants et les troubles qui accompagnent chaque sommet de la BM. Donc, pas de sommet, mais les organisateurs du contre-sommet ne se sont pas laissé décourager pour autant, et une grande manifestation a eu lieu dimanche dernier. J'ai trouvé sur le site Indymedia un article très intéressant [http://archive.indymedia.be/display.php3?article_id=5415] à ce sujet, qui analyse la façon dont les médias traitent ce genre d'événements, et je me permets de vous en résumer la teneur.

Pour commencer, les autorités, et les médias à leur suite, ont martelé pendant plusieurs semaines avant l'événement qu'il y aurait fatalement des violences. On avait déjà assisté au même scénario à Prague et à Nice notamment, et la même chose s'installe à propos du G8 qui aura lieu à Gênes en juillet. D'une part, ça fait monter l'ambiance d'un cran et ça dissuade certains manifestants potentiels, et d'autre part, ça justifie d'avance la répression policière. Pour Gênes, la campagne verse carrément dans le macabre, puisque la BBC a annoncé que les autorités italiennes ont commandé 200 sacs à cadavres en vue des violences qu'elles prédisent lors du G8. On apprend aussi qu'un espace est prévu pour faire office de morgue provisoire.

Pour en revenir à Barcelone, quelques jours avant la manif, la police a décidé de retirer l'autorisation pour le parcours convenu. Le cortège devait passer devant la bourse de Barcelone, et ça allait engendrer des violences. Finalement, ce n'est que vendredi dernier que la Cour suprême de Catalogne a annulé ce revirement de la police. Apparemment, dans un premier temps, la manifestation s'est déroulée plutôt calmement. Plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dans une ambiance bon enfant, et ce n'est qu'en queue de cortège qu'une poignée de casseurs se faisait remarquer en cassant quelques vitrines. C'est sur la Placa Catalunya, au centre de Barcelone, que les choses ont commencé à dégénérer. Deux petits groupes de manifestants ont commencé à s'affronter et ont rapidement provoqué une charge de la police, malgré le fait que le gros des manifestants ait tout de suite levé les bras en criant : 'Nous ne sommes pas violents !' Rien à faire, matraques, balles en caoutchouc, 22 arrestations et 32 blessés, et des articles de presse qui se concentrent sur la violence. Tout a donc marché comme sur des roulettes, puisque la bagarre qui a déclenché les hostilités était en fait une fausse bagarre. Les soi-disant castagneurs des deux groupes qui s'affrontaient étaient des policiers, mais ils ont si mal joué leur mise en scène que personne ne s'y est trompé, même les journalistes qui étaient sur place. Voici comment Associated Press, l'une des plus grandes agences de presse au monde, relatait les événements :

'D'après les manifestants, la police a mis en scène une bagarre aux confins de la manifestation pour y impliquer les manifestants et utiliser cette bagarre comme prétexte pour charger la foule. […] Des journalistes ont vu un groupe d'hommes et de femmes masqués qui se regroupaient aux confins de la manifestation dans le parc. Certains portaient des oreillettes, et malgré le fait qu'ils portaient des bâtons, ils ont pu librement franchir les cordons de police, mettre leurs masques et se positionner entre la police et les manifestants. Un homme de ce groupe en a empoigné un autre et l'a poussé à terre, et d'autres membres du groupe se sont mis à s'envoyer des coups de pied et des coups. Lorsque des manifestants ont vu ce qui se passait et se sont mêlés à la bagarre, la police a chargé dans le parc. Les hommes et les femmes masqués qui participaient à l'échauffourée ont franchi le cordon de police et ont pris place dans des camionnettes. Un journaliste a demandé à l'un d'eux s'ils étaient de la police. Il a commencé par dire oui, puis non, avant de se diriger vers les camionnettes en passant devant les policiers.'

Voilà donc une situation de provocation évidente, rapportée par un média tout ce qu'il y a de traditionnel. Pourtant, malgré la clarté de l'incident et la grande portée de ses implications, malgré le scoop que ça représentait, les journaux ont eu du mal à avouer comment les choses s'étaient déroulées. El País se contente de reconnaître qu'il y avait parmi les manifestants des policiers déguisés portant matraques et menottes en plastique, mais pas un mot sur les provocations. Dans El Mundo, c'est un peu plus explicite, puisque on cite des témoins qui affirment que ceux qui arrêtaient les manifestants étaient les mêmes qui jetaient des pierres dans les vitrines des banques un peu avant. Mais ce petit aveu se perd dans le torrent des récits de violence.

A l'étranger par contre, pas un mot sur ces provocations. On a d'ailleurs assisté à quelques bizarreries qui en disent long sur le fonctionnement de la presse et son autocensure. Par exemple, sur le site web du Guardian, le quotidien anglais de centre-gauche, la dépêche de l'agence AP figurait telle quelle dans les dernières nouvelles dimanche soir. Mais lundi matin, toute référence aux provocations avait été gommée, et l'article qui figurait sur le site et dans le journal papier se bornait à constater que la manifestation avait dégénéré et qu'il y avait eu des dégâts et des arrestations.

En conclusion, il semble désormais évident qu'une stratégie internationale a été mise sur pied pour faire face aux manifestations qui ont lieu à chaque sommet. Ce sont les états eux-mêmes qui organisent la violence pour pouvoir mieux la déplorer et la condamner par la suite. En même temps, ça alimente toutes les conversations et les éditoriaux, et ça évite d'aborder le fond de la contestation et de remettre en cause le désordre établi des grandes institutions. Le problème dans cette affaire, c'est que si la presse oublie malencontreusement de signaler ce qu'elle sait pourtant, on n'est pas sortis de l'auberge. Heureusement, l'OMC a trouvé la parade pour calmer les esprits. A la fin de cette année, la conférence de l'OMC aura lieu à Qatar, un émirat pétrolier du bout du monde. Tout d'abord, peu de gens ont les moyens et encore moins l'envie de retourner au Moyen Âge pour aller manifester, donc il y aura peu de monde. S'il y a tout de même quelques fauteurs de trouble héroïques, ils seront fouettés, voire décapités en place publique pour avoir osé atteindre à la démocratie (en espérant que le mot existe dans le vocabulaire qatari). De toute façon, si même là ça se passe mal, pas de panique : l'Antarctique est suffisamment vaste pour accueillir tous les sommets futurs, et il a d'ores et déjà posé sa candidature pour accueillir la prochaine conférence mondiale sur le réchauffement de la planète…

barcelone
by andré naud Monday July 23, 2001 at 11:40 PM
naud_a@hotmail.com 068456087 rue de la cailloutière,45-7941 attre-belgique

Depuis le début,je savais que la police au service du grand capital allait provoquer les violences afin de discréditer
les organisateurs des manifestations pacifiques.A 55 ans,j'ai pris l'habitude de les connaître,j'en ai assez vu pendant toute ma vie pour connaître tout leurs trucs au service de la droite réactionnaire et conservatrice.Malheureusement ça marche encore dans l'esprit de gens pas très instruits de leurs méthodes fascisantes.Salutations.

au sujet de l'italie
by andré naud Monday July 23, 2001 at 11:45 PM
naud_a@hotmail.com 068456087 rue de la cailloutière,45-7941 attre-belgique

Depuis le début,je savais que la police au service du grand capital allait provoquer les violences afin de discréditer
les organisateurs des manifestations pacifiques.A 55 ans,j'ai pris l'habitude de les connaître,j'en ai assez vu pendant toute ma vie pour connaître tout leurs trucs au service de la droite réactionnaire et conservatrice.Malheureusement ça marche encore dans l'esprit de gens pas très instruits de leurs méthodes fascisantes.Salutations.