arch/ive/ief (2000 - 2005)

Barcelone 2001: Policiers masqués, responsables démasqués
by B.Perez/ Le Courrier Suisse Wednesday June 27, 2001 at 11:17 AM

Barcelone, dimanche dernier. Entre vingt et cinquante mille personnes manifestent contre la Banque mondiale (BM), qui devait tenir une conférence sur la pauvreté dans la capitale catalane.

«Aide la police: tape-toi dessus!» Le joli mois de mai 1968 ne manquait ni d'humour ni de pertinence. Le triste mois de juin 2001 devra revoir le slogan. «Aide la police, casse du flic!» ou «aide le pouvoir, brise des vitrines!», seraient plus adaptés à la répression début de siècle que nous ont servie, ces derniers jours, les autorités espagnoles (lire ci-contre) et suédoises.
Rappel des faits. Jeudi 14 juin, la police suédoise fait une descente musclée dans les lieux hébergeant les militants antiglobalisation, qui s'apprêtent à manifester contre le Sommet européen à Göteborg. Le lendemain matin, quelques heures avant la manif, les secteurs les plus radicaux sont évacués par les forces de l'ordre. Le soir, enfin, quelques policiers antiémeute font irruption dans une pacifique street party, organisée en marge de la manifestation contestataire, et tentent de la disperser. Les fêtards répliquent. Des pavés volent. La police répond à son tour: trois blessés par balles... Unanimes, gouvernants et médias condamnent la «violence criminelle» des contestataires et gémissent de ne plus pouvoir libéraliser en paix face à ces menées antidémocratiques.

Barcelone, dimanche dernier. Entre vingt et cinquante mille personnes manifestent contre la Banque mondiale (BM), qui devait tenir une conférence sur la pauvreté dans la capitale catalane. L'assemblée a été annulée, la BM affirmant craindre des «violences» de la part d'opposants qui «refusent le dialogue». «Des discussions sur la pauvreté doivent se faire dans une ambiance de paix», avait déclaré une porte-parole de l'organisation internationale. Les contestataires avaient malgré tout maintenu leurs mobilisations.
Et violence il y a eu...
Seulement, cette fois-ci, la belle mécanique propagandiste s'est grippée. Bien organisé - un double cordon de sécurité entourait la manifestation - bénéficiant de l'appui de partis établis et d'observateurs «neutres» et ayant adopté un discours clair - pas de provocation à l'égard des forces de l'ordre - le Comité catalan contre la Banque mondiale a clairement isolé les provocateurs...

Et le résultat ne s'est pas fait attendre: de tous bords affluent des témoignages dénonçant la grossière tentative de manipulation. «J'ai vu six fourgons de police arriver. Environ vingt-cinq personnes en sont sorties, le visage masqué par des mouchoirs et habillés en [manifestants] radicaux. Quelques minutes après commençaient les incidents.» La description de Lidia Santos, responsable catalane du PS, a été confirmée par des dizaines de manifestants, de nombreux journaux... et même, en partie, par les forces de «l'ordre»: «Certains policiers avaient le visage masqué par des mouchoirs aux couleurs des indépendantistes catalans et arboraient des matraques extensibles, des menottes et des bâtons. Un porte-parole de la police de Barcelone a admis l'utilisation de ces méthodes ayant un effet dissuasif (sic!)», rapportait hier le très sérieux quotidien El Pais...
Une semaine après les tirs à balles réelles de la police suédoise, cet épisode est plein d'enseignements. D'abord, il illustre parfaitement la nouvelle stratégie adoptée par les gouvernants pour discréditer le mouvement antimondialisation néolibérale, en renversant habilement les rôles: les militants pour plus de justice sociale sont des violents congénitaux et antidémocratiques, tandis que les institutions internationales - qui affament les populations et imposent leurs politiques antisociales aux pays du Sud - sont des havres de paix et de dialogue pourchassés à travers toute la planète.
Mais, surtout, cette triste mascarade aura eu le don de montrer aux mouvements luttant contre le néolibéralisme, qu'après la pagaille de Göteborg, un discours clair, une large unité d'action et une organisation sans faille pouvaient mettre en pièce le discours totalitaire des autorités.

Provocations policiennes
by Sylvain Piqué Saturday July 07, 2001 at 12:18 PM
sylvainfrans.piqu@planetinternet.be

Pour éviter les provocations policiennes, il faudrait peut-être appliquer la directive suivante: quiconque sera surpris masqué et pierre dans la main à l'intérieur de la manif, sera automatiquement considéré comme agent provocateur et aura droit à un traitement adapté. Histoire d'avoir un effet dissuasif sur les flics-candidats à la provocation?

police or activists ?
by vincent debrock Tuesday July 10, 2001 at 03:52 AM
vincentdebrock@excite.com

In each of the few protests I have participated in Belgium,
I have noticed the "undercovers", or at least some of them. I have seen some of their actions: obviously planned. As an activist, be aware of this. Protesting must be smart, inexpected, ingenious, but also relentless. The crowd must not transform into a herd of sheep following some agitators, wether they be cops or extremists.

Provocations policièr: il y a des précédents
by Thierry Delforg Tuesday August 14, 2001 at 08:37 AM
delforgethi@infonie.be 02 502 01 99 rue Van Artevelde, 100/11

Lors des manifestations d'enseignants à Bruxelles en '96, la mobilisation était massive et enthousiaste. Les étudiants se joignaient au mouvement.
Le matin d'une manifestation de près de 40.000 personnes qui encerclait la "zone neutre", des policiers en civil se mêlaient au manifestants, tentant de faire pression sur les responsables étudiants pour les dissuader de se joindre aux enseignants, proposant des trajets de manifs et intervenant dans les consignes. Certains étaient munis d'une musette.
L'après-midi les manifestants remontaient vers la Porte de Namur et se dirigeaient vers l'avenue de la Couronne, passant à droite de la Banque Lambert.
Des cordons serrés de policiers, certains n'ayant que leur arme de service faisaient cordons. Un sondage permettaient de se rendre compte qu'ils avaient été "chauffé" et ils prévenaient que "cela allait chauffer".
Les incidents se déclanchent quand les policiers en civil arrosent leurs collègues de spray lacrymogènes. La nouvelle est transmise immédiatement à toutes les unités de police.
Matraquages, arrestations, un enseignant est blessé gravement à coup de pieds.
Le crime est signé, le soir même, quand le ministre de l'intérieur, Vande Lanotte annonce à la radio que pour la première fois dans les manifestations, en Belgique, des gaz ont été utilisés contre la police...