arch/ive/ief (2000 - 2005)

le paysage radiophonique au Mali
by Ba Friday June 22, 2001 at 02:25 PM
ba_abdoulaye@hotmail.com

forces et faiblesses des radios Malien

De 1960 à 1991 l'expression radiophonique était monolithique au Mali. La libéralisation des ondes a été le fruit d'un processus socio-politique avant d'avoir son habillage juridique. Les chiffres témoignent avec éloquence de l'importance concrète que le Mali accorde à la liberté d'expression: en 1996, plus de 45 stations de radio indépendantes desservent les villes et les campagnes de ce pays, l'un des plus vastes du continent africain. Deux étapes ont marqué la libéralisation des ondes.

Avant la révolution de mars 1991

En 1987-1988 les bailleurs de fond ont exercé des pressions de plus en plus forte. L'Etat monopolistique malien fut obligé d'amorcer un processus de décentralisation et d'appliquer une politique de développement à la base et de responsabilité paysanne. C'est dans un tel contexte que la coopération italienne accordera un appui pour la création d'une radio rurale à Kayes. Radio Kayes a été la première station associative du Mali. À l'arrêt de l'aide des Italiens, des associations villageoise et des ONG opérant à Kayes prirent le relais pour combler le manque de financement. En dépit de ces percés la législation était loin du pluralisme à cette époque.

Les conquêtes démocratiques de la révolution de mars 1991

Après la chute de l'ancien régime, le droit à la communication s'est étendu à la libéralisation des ondes grâce au pouvoir démocratique installé par la révolution.

En réalité, avant la proclamation de la loi, la coopération italienne a mis à la disposition des acteurs de Mars 1991 du matériel de radio. Ce fut la naissance de la radio Bamakan, une radio associative appartenant au mouvement démocratique. La création de cette radio sera suivie de la mise en place d'une législation sur les communications.

La législation malienne sur les communications.

La loi autorisant la création de services de communication audiovisuelle a été proclamée en mai 1992. Elle ne limite l'exercice du droit de communiquer que par ((le respect de la personne humaine et l'intérêt du public)) conformément à la définition précisée ci-dessous:

liberté et propriété d'autrui;
pluralisme dans l'expression des opinions d'autrui;
préservation de l'ordre public;
besoins de la défence national;
contraintes techniques inhérantes aux moyens de communication.
Forces et faiblesses

La principale force du modèle malien est l'accessibilité: presque tout le monde peut fonder une station de radio communautaire, à condition qu'il soit de nationalité malienne et jouïsse de tous ses droits civiques.

Sa principale faiblesse réside dans le fait qu'il n'établit pas de distinction entre les différentes catégories de radiodiffuseurs - commerciaux, communautaires et associatifs. Tous sont tenus de verser la même redevance au ministère du Budget. Par ailleurs, tous sont astreints au Code général des impôts et il n'existe aucune politique de soutien à la radio.

Contraintes et menaces

Malgré les facilités d'accès aux ondes d'un point de vue juridique, les radios privées du Mali ne sont pas à l'abri de la repression politique. Le réseau de communication KAYIRA a vu trois de ses quatre radios fermées de façon temporaire - en violation de la légialation en vigueur. Les contraintes économiques imposées par les P.A.S. (Programmes d'ajustement Structurel) entraînent une non viabilité des radios, qui sont également des entreprises recrutant des chômeurs