arch/ive/ief (2000 - 2005)

Un groupe de musiciens en résidence dans la cave des locaux s’est vu menacer couteau en main par le gardien, alors qu’une réunion de présentation était organisée pour les membres du collectif et quelques programmateurs de la région bruxelloise.

La précarité de la situation du collectif sur le site des vétérinaires ne date pas de ce jour. Le flou artistique (de moindre qualité) qui rÀgne dans la gestion de cet espace public attribué á des promoteurs privés, est á l’origine de conflits chroniques et de querelles de personnes qui interviennent systématiquement dans l’organisation des activités sur le site.

Les tentatives d’intimidation se sont succédé alors que l’asbl continuait de mener á bien des ateliers et des productions, pour la ¥ÜZinneke ParadeÜ™ de Bruxelles 2000, ¥Üle fil rougeÜ™ des fÕtes de quartier de Bruxelles en Couleurs, dans les wasserettes pour ¥ÜWash in TownÜ™ et pour divers projets artistiques dans des centres culturels ou dans ses locaux. Le couteau a fait place á la barre de fer, la coupure de chauffage á l’électricité.

Dans une démarche pacifiste et avec la volonté de sortir entier de ce rapport de force permanent, le collectif a souhaité voir maintenue la viabilité de ses projets sur le quartier. Il concÀde pour cela le départ du site des vétérinaires pour un espace tout aussi adéquat á l’accueil d’ateliers multimédia, de peinture, de sculpture, de création de décors et d’éléments monumentaux, comme au maintien d’une programmation interculturelle pluridisciplinaire, associative et culinaire.

L’Èchevine chargÈe de la rÈnovation urbaine s’est engagÈe ‡ reloger le collectif ´†de maniËre sereine et programmÈe, en Ètroite collaboration avec les promoteurs et tous les dÈcideurs†ª et ce, au regard du rÙle fondamental jouÈ par le collectif, dans le cadre des contrats de quartier de la rÈgion Bruxelles Capitale / Commune d’Anderlecht, notamment ‡ travers le programme ´†Quartier d’initiative†ª, la ´†Zinneke Parade†ª et la participation ‡ des fÍtes de quartiers avec les rÈseaux associatifs.

ø 10 jours de notre date supposée d’expulsion, aucune disposition n’a encore été prise par les pouvoirs publics pour pourvoir á la survie d’un projet administré de maniÀre entiÀrement bénévole et financé par la VGC Social Impulse Fonds, la Commune Fonds d’Impulsion pour une Politique de l’Immigration et Programmation d’Intégration et Cohabitation.

Aujourd’hui encore, le collectif continue son travail sur le projet FRACC, (un centre de formation et d’insertion mené par des artistes auprÀs des jeunes du quartier et laboratoire expérimental d’un matériau écologique de la VUB) et sur sa reconnaissance au sein des programmes européens de friche réhabilitée et de pépiniÀre artistique. Les groupes, fanfares de rue, plasticiens et photographes en résidence dans nos locaux, face á des menaces devenues corporelles, mettent aussi la tenue de leurs activités en péril. L’exposition collective prévue le 21 juin survit avec la crainte d’un accueil désastreux de son public. L’organisation, le 1 juillet, de notre mini-festival d’inauguration du centre conna”t la mÕme précarité.

Il est Ècoeurant de voir ainsi mis ‡ mal une des plus intÈressantes expÈrimentations artistiques et sociales qu'ait connu Bruxelles ces derniËres annÈes: le dÈveloppement d'un site classÈ vide ouvert sur le quartier accueillant de nombreuses activitÈs s’adressant aux habitants du quartier et ‡ ceux des autres communes, le tout pour une opÈration tenant encore de la spÈculation immobiliËre.

De quoi notre ville a-t-elle besoin ? De toujours plus de bureaux prestigieux et de logements grand standing ou de lieux de vie, d'échange, oeuvrant au tissage des liens sociaux ? Les artistes, reconnus aux meilleures heures comme pansements bon marché sur le bobo social, ne devraient pas avoir á risquer d’avantage leur survie pour dénoncer de telles aberrations politico-économiques. C’est notre choix que de proposer une alternative á ces problÀmes de société en mettant le doigt sur des enjeux de citoyenneté á échelle humaine.

Nous retournons désormais la question á tous les publics et á tous les citoyens:

Que va devenir ce quartier si l’on se soucie aussi peu de la qualité de vie de ses habitants et si l’on laisse sans scrupules se perdre les deniers publics et les énergies bénévoles dans de telles opérations?

Nous revendiquons donc

La mise en place d’une politique de baux d’occupation précaire, qui légitime des dynamiques urbaines de revitalisation de quartier et écarte du non-droit les acteurs sociaux et culturels des quartiers dits en crise.

- La pérennité des projets socio-culturels novateurs et reconnus comme tels par les institutions et le soutien fidÀle de ces dites institutions aux acteurs qu’ils mandatent et non á des politiques immobiliÀres de prestige.

L’ouverture d’espaces de création, d’expression, de production et d’échanges comme un droit fondamental aux citoyens européens et non-européens.

L’accÀs de cet espace encore public et sa transformation en jardin de proximité et centre d’activités dirigées sur le quartier.Ü

ø ce titre, nous revendiquons la présence du collectif d’artistes et de ses projets au sein de l’espace vide des vétérinaires et confirmons notre volonté de continuer d’en disposer de maniÀre active et sécurisante, comme depuis de nombreuses années, pour le montage de notre centre de formation et d’insertion et la continuité de nos activités socio-artistiques.

Nous sollicitons le soutien de tous en faveur de cette démarche que nous voulons pacifiste, citoyenne et dans le juste respect des personnes.

Vous pouvez nous contacter
par mail projection.caliban@skynet.be
par fax au 02 513 82 11
ou sur gsm au 0477 17 54 99 ou 0478 547 577
ou sur place au 45, rue des vétérinaires, á 1070 Cureghem, ce 21 juin de 18h á 22h

Une pétition est en lancée, sur le site d’indymédia
Les signatures sont recueillies sur fraccture@hotmail.com

Salutations associatives

Le collectif d’artistes pluridisciplinaires Projection Caliban