J'étais à Göteborg [témoignage de Susan George] by Susan George Tuesday June 19, 2001 at 03:25 PM |
attac-rug@attac.org |
Texte de Susan George, vie-présidente Attac-international, sur les "violences" durant les manifestations de Goteborg, lors du sommet européen.
Attac Suède a maintenant entre 4000 et 5000 membres; rapporté à la population suédoise c'est autant ou plus qu'en France après moins d'un an d'existence et c'est reconnu comme un phénomène politique significatif. Attac Suède travaillait depuis plusieurs mois à la préparation du Sommet de Göteborg, négociant avec le gouvernement et
la police pour que les manifestations se passent dans le calme. Le président du Conseil d'Attac, Hans Abramsson qui occupe une chaire universitaire d'études sur la paix et le conflit était au centre de cette préparation et America Vera-Zavala a rencontré le premier ministre Goran Persson [la photo d'America avec son chemisier blanc orné de l'emblème rouge d'ATTAC à côté de Persson était à la une de
"Metro", le quotidien du Sommet]. Tout cela est dans la tradition suédoise de la concertation et du consensus et d'après les membres d'Attac, une confiance mutuelle avait été établie.
Hélas, tous ces efforts ont été vains. Les problèmes ont commencé jeudi après-midi. Le gouvernement avait ouvert plusieurs écoles pour que les militants puissent y dormir; le bruit courait qu'il y avait des armes cachées dans une école, les occupants ont refusé de sortir, la police a fait venir d'immenses containers pour bloquer tous les accès à l'école et des échauffourées entre police et protestataires
ont eu lieu dans un parc avoisinant où la police était à cheval, contrairement à l'une des promesses faites lors des négociations.
Malgré tout, rien de très grave jeudi, même si la tension commençait à monter. Vendredi les occupants de la mouvance "Globalisation from Below" "Ya Basta" et "Tute Bianche" ont été évacués. Vendredi j'étais personnellement dans le village alternatif où on trouvait des tentes
abritant de multiples organisations et tous les forums. Mais à moins de 500 mètres de là les affrontements et la casse avaient commencé.
Sur la grande avenue que les Gotebourgeois comparent aux
Champs-Elysées, il ne restait pas de vitrine intacte en fin de soirée.
Deux cent personnes environ avaient réussi à faire basculer dans la bagarre un millier ou plus. Les policiers, complètement débordés, dont on avait détruit les voitures, avaient tiré de vraies balles et une personne au moins a été gravement blessée à l'abdomen, d'autres plus légèrement. Les Suédois n'ont jamais connu de semblables violences sur leur territoire et ils en sont profondément choqués.
Je condamne de façon claire et nette ces violences et ceci pour plusieurs raisons.
- Indépendamment des positions philosophiques sur la question et en dehors du fait que nos collègues suédois en sont assez traumatisés, les violences font invariablement le jeu de l'adversaire. Même en cas de provocations et quand la police est responsable d'ouvrir les hostilités, comme c'est souvent le cas, on nous met tous dans le même
sac. Les médias ne parlent évidemment que de cela. Les idées, les raisons de notre opposition, les propositions sont complètement occultées.
- L'Etat se définit par son "monopole de la violence légitime".
Quiconque pense pouvoir l'affronter et gagner sur ce terrain-là n'a pas poussé très loin l'analyse politique. Quiconque pense que casser des vitrines et "du flic" "menace le capitalisme" n'a pas de pensée
politique du tout.
- Nous ne pouvons pas construire un mouvement large et populaire sur la base d'une culture de jeunes et de gens qui sont prêts à se faire casser la figure. Toutes les personnes qui ont peur des gaz, de la violence - les gens de mon âge, les familles avec enfants, les gens moins en forme physiquement - s'abstiendront et ne viendront à aucune
de nos manifestations.
- Ce n'est pas démocratique. J'en ai franchement marre de ces groupes qui ne sont jamais là pour le travail préparatoire, qui ne fichent jamais rien dans la politique de tous les jours mais qui arrivent dans les manifs comme des fleurs (« vénéneuses ») pour casser, quels qu'aient pu être les accords négociés par les autres. De plus cela va
casser les alliances entre ceux qui condamnent ces violences et ceux qui les tolèrent et refusent de le faire.
- On insulte ceux qui refusent et condamnent la violence en les traitant de "réformistes" mais l'opposition "réforme-révolution" n'a aucun sens dans le contexte actuel et ce n'est pas à mon sens comme cela que se pose le problème. Ce n'est pas "révolutionnaire" de diviser le mouvement social et d'aliéner les alliés potentiels; ce n'est pas révolutionnaire de susciter de la sympathie pour nos
adversaires chez la vaste majorité de la population; ce n'est pas révolutionnaire de s'opposer à toutes les mesures partielles [comme la Taxe Tobin] en attendant le "Grand Soir", c'est idiot et c'est contre-productif.
Bref, j'ai assez de ces tyranneaux et je crains que si on continue à les laisser faire, ils finiront par détruire le mouvement, le plus bel espoir politique depuis trente ans.
Susan George
niet genuanceerd by geert cool Wednesday June 20, 2001 at 12:26 PM |
Hallo,
Ik vind het bericht van Susan George niet genuanceerd. Natuurlijk wordt het geweld gebruikt om alle manifestanten te discrediteren. Maar wij moeten in de eerste plaats uitleggen hoe het zover is kunnen komen. En dan ligt volgens mij toch een enorm zware verantwoordelijkheid bij de politie. Door zonder enige reden een school te omsingelen waar manifestanten verbleven en door zonder reden te chargeren op de betoging met daarenboven nog een 100-tal agressieve politie-infiltranten in de betoging kan het inderdaad tot rellen komen. We moeten bij die rellen wijzen op de verantwoordelijkheid van de politie, uiteraard zonder het geweld goed te praten.
Het vermijden van rellen is belangrijk, daartoe moeten we sterk georganiseerd zijn met een eigen ordedienst en moeten we zorgen voor een massale mobilisatie (niet enkel van jongeren).
Geert Cool
Honte à Susa George! by Ataulfo Riera Wednesday June 20, 2001 at 03:56 PM |
Plantin@skynet.be 29 rue Plantin 1070 Bruxelles |
Cette prise de position de Susan George n'est pas simplement "peu nuancée", elle est proprement scandaleuse. Alors qu'un jeune de 20 ans a reçu une balle de la police et reste encore entre la vie et la mort, cette représentante d'une certaine "Jet Set" antimondialisation néolibérale n'a de cesse que de cracher sur son quasi-cadavre. De plus, ce qu'elle raconte est apparemment un tissu de mensonges et de contradictions. Elle parle de la "confiance" établie entre ATTAC et les autorités (comme si on pouvait avoir confiance dans l'Etat bourgeois!) et avoue ensuite que la police n'a pas respecté l'engagement de ne pas utiliser des chevaux.
Elle survole ensuite avec légèreté les multiples provocations policières ("rien de très grave")alors que, comme le texte du témoin de la CNT le prouve, elles ont été systématiques pendant trois jours. Et lorsqu'elle parle des tirs de la police, c'est en excusant cette dernière ("Les policiers complètement débordés", "on avait détruit les voitures": conclusion: c'est donc normal qu'ils tirent à balle réelle!). Elle "condamne de façon claire et nette ces violences". De quoi parle-t-elle? Des violences policières avec armes à feu, du quasi-massacre que les policiers ont failli provoquer? Que nenni, elle assène un long discours contre la "violence" des "jeunes tyranneaux"... pourquoi ne pas les appeller "la Chienlit" comme disait De Gaulle en '68, tant qu'on y est...
Mettre sur le même pied la violence de ceux qui jettent des pierres et celle de ceux qui ouvrent le feu, c'est déjà assez honteux, mais ne pas condamner celle de la police, c'est franchement ignoble.
Je suis contre certaines formes de violences, gratuites, sans cohérence politique, décalées, etc. (et surtout souvent provoquées par des policiers infiltrés). Mais on ne peut jamais mettre ces dernières sur le même plan que celles de l'Etat bourgeois et des institutions du capitalisme mondialisé.
Quant au phrases sur "l'opposition réforme-révolution" qui n'aurait "aucun sens" dans le "contexte actuel", là, c'est vraiment le degrés zéro de la réflexion politique. Susan George est une réformiste pure jus, qu'elle assumme donc ses idées.
Je rappelerai enfin qu'en Mai 68, on taxait également les révoltés des barricades (voyez les photos d'époque, c'était pas des pacifistes...) de "casseurs" et de "gauchistes". Est-ce que ce sont eux qui ont "détruit le mouvement" ou plutôt les réformistes à la Susan Goerge de l'époque? Aujourd'hui, c'est avec ces mêmes mots que le pouvoir qualifie les jeunes Kabyles en rebéllion en Algérie, les chômeurs qui bloquent les routes en Argentine (trois morts il y a peu), les "cocaleros" boliviens... et les jeunes de Göteborg.
pas nuancée by geert cool Wednesday June 20, 2001 at 05:09 PM |
Camarade,
J'avais écrit que c'était pas nuancée (au lieu de 'peu nuancée').
D'une côté Susan George accepte que les interventions de la police étaient scandaleux. Le problème est qu'elle met les manifestants sur le même niveau que les flics. La réalité à Göteborg était beaucoup plus complexe. La gauche doit en premier lieu protester contre la police qui a provoqué des émeutes et tiré sur des manifestants.
Jeudi 21/6: action à l'ambassade suédoise (Rue Luxembourg à Bruxelles)!
GC
Susan George répond aux critiques - 1 by Susan George Friday July 06, 2001 at 10:48 AM |
Je me permets de re-intervenir dans Le Grain de Sable car mon papier sur Göteborg (Courriel 246 - J'étais à Göteborg) a provoqué de nombreuses réactions, favorables et défavorables. J'ai pu répondre à certains individuellement mais ce ne sera pas possible pour tous, aussi permettez-moi de préciser quelques points ici parmi ceux qui ont été souleves.
D'abord, ce débat me parait sain. Le Bureau d'ATTAC France a d'autre part fait un communiqué au sujet de Göteborg dont je suis évidemment solidaire.
Pour ce qui concerne mon point de vue personnel: Comme on m'avait demandé de faire court, je n'ai pas pris toutes les précautions "oratoires" nécessaires et je constate que j'ai eu tort, surtout en traitant un sujet aussi sensible. J'aurais dû, par exemple, parler au préalable de la violence structurelle de la société, surtout dans le Sud mais aussi chez nous ou, notamment, bon nombre de jeunes [comme de moins jeunes] connaissent le poids. Comme depuis des décennies j'ai consacré de nombreux livres et d'innombrables articles, interviews et conférences à ce sujet je ne croyais pas devoir me répéter, mais je
reconnais avoir eu tort.
D'autre part, je ne défends en aucune manière les actions de la police à Göteborg, surtout d'avoir tiré avec des balles réelles. Ceci n'était pas évident non plus pour certains lecteurs qui m'ont répondu et je leur dois de ce fait des excuses. Je demande simplement que l'on se donne les uns les autres le bénéfice du doute, que l'on débatte sereinement si possible sans procès d'intention car nous avons tous les mêmes objectifs. Il s'agit de dégager les meilleures stratégies et les moyens les plus efficaces pour les atteindre ensemble. [Le témoignage de Paule Maze, ATTAC-Nice qui était à Göteborg était instructif aussi. Le policier qui a tiré n'était parait-il pas menacé lui-même mais essayait de sauver un camarade à terre sur lequel s'acharnaient trois manifestants--cela n'excuse toujours pas les balles réelles, mais change l'image qu'ont pu avoir
certains d'un policier qui tire sans raison].
Enfin je ne suis pas "pacifiste" ou gandhienne, je pense que la violence peut être justifiée, tout dépend des circonstances et du contexte politique. On peut parfaitement manifester en utilisant une confrontation physique comme le comprennent les Tute Bianche ["mon corps est une arme"] même si je préfère les tactiques dans lesquelles tous peuvent participer et qui ne risquent pas de déclencher la violence policière. Tout est question de dosage. J'étais au Conseil international de Greenpeace pendant 6 ans et leur style de confrontation non-violente et imaginative [pour lequel les praticiens recevaient un entraînement spécial] me parait un très bon modèle.
Dans mon papier "Göteborg" j'ai essayé de faire une analyse «politique » concernant l'avenir du mouvement dans lequel nous sommes engagés. Ce mouvement a la prétention de changer profondément le monde tout en évitant les pièges que le pouvoir actuel--le pouvoir capitaliste proprement dit et les états et organisations internationales qui le servent--va forcément nous tendre et nous tend déjà. Plus nous réussirons à démasquer ce pouvoir, plus il cherchera
à nous diviser, nous neutraliser, nous détruire, c'est normal. Il n'est pas bête et il a de vastes moyens à sa disposition, pas seulement les forces de l'ordre qui sont des subalternes. D'autres mouvements prometteurs ont été anéantis dans le passé et il s'agit d'éviter que cela nous arrive à nous aussi. Goethe disait: "La seule chose que l'histoire nous apprend c'est que personne n'apprend jamais
rien de l'histoire": essayons de lui donner tort. Je propose une autre citation, du grand stratège chinois Sun Tzu [2000 et quelques années avant J.C]: "Ne fais pas ce que tu as le plus envie de faire; fais ce que ton adversaire a le moins envie que tu fasses".
Ma contribution fondée sur ce que l'adversaire, à mon sens, aimerait le moins que nous fassions. Je peux me tromper dans mon analyse comme dans mes conclusions, mais la question posée me semble capitale. De quels comportements nos adversaires profitent-ils; quelles erreurs stratégiques de notre part les réjouissent et les renforcent? C'est
là-dessus que devrait à mon sens porter le débat.
J'ai plaidé pour un mouvement large et trans-générationnel; cela ne veut nullement dire que je "méprise les jeunes" comme l'a compris au moins un de mes correspondants a qui je présente des excuses aussi.
Au contraire, je n'arrête pas de dire combien il est important, formidable que les jeunes reviennent depuis quelques temps à la politique et se placent d'emblée sur le terrain de la solidarité internationale. Il est évident que l'immense majorité de ces jeunes ne sont pas violents, tout comme l'immense majorité des autres participants au mouvement. Je continue toutefois à croire que les
agissements de quelques uns peuvent dissuader d'autres de participer à nos manifestations et événements et que ces comportements sont de ce fait anti-démocratiques et nuisibles.
Susan George répond aux critiques - 2 by Susan George Friday July 06, 2001 at 10:50 AM |
Dans un mouvement qui grandit et s'internationalise à la vitesse grand V, il va nous falloir, qui et où que nous soyons, faire un grand effort pour comprendre les spécificités culturelles et ne pas tout juger à partir de la situation et les habitudes de notre pays.
Prenons justement l'exemple de la Suède: Les pays nordiques sont des sociétés de consensus, tout est discuté à l'avance. C'est ce que ATTAC-Suède faisait avec les autorités depuis des mois. La Suède n'a jamais connu, du moins depuis 1934, une manifestation comme celle de
Göteborg. La police ne possède pas les équipements "anti-émeutes classiques"--ce qui une fois de plus n'excuse nullement les méthodes qu'elle a employées [et n'aurait pas non plus excusé l'usage de gaz, de canons a eau ou de balles en caoutchouc, mais le fait est qu'elle n'en avait pas]. Très vite après les événements, des affiches sont
apparues sur la grande avenue dévastée libellées: ATTAC EST PASSE PAR LA. Deux amis suédois m'ont écrit depuis pour dire que la droite suédoise s'en donne actuellement a coeur joie. C'est indéniablement un coup porté contre nos camarades en Suède et ils en sont assez traumatisés. J'ai quelques raisons de croire que les fascistes du cru
[et peut-être d'ailleurs] ne sont pas étrangers à ce qui s'est passé--en tous cas la droite et l'extrême droite ont très vite profité de l'aubaine.
C'est pareil au Danemark où j'étais la semaine dernière, où la presse a été, d'après les camarades, "sans merci", barrage continu sur Göteborg, ils ont l'impression d'avoir perdu six mois de travail. Les jeunes danois qui ont manifesté et ont participé à la casse sont me dit-on dans une attitude aujourd'hui de "repentance". [Mais pas les
suédois qui disent que leur violence est le reflet de la violence de la société, point a la ligne].
Les idées que nous avons essayées de transmettre à Göteborg n'ont pas du tout été entendues. Qui sait, en Suède ou ailleurs, qu'Attac avait organisé une grande première, un débat [à tour de rôle et en studio pour les "officiels"] avec Joschka Fischer, Romano Prodi, Javier Solana et les premiers ministres de Suède et du Portugal avec huit
représentants du mouvement social, dont moi-même. Cela a duré presque une heure et demie, sur grand écran en plein air; des critiques, des arguments et des propositions ont été avancés--personne ne le sait à part les quelques centaines qui étaient physiquement présents.
Contrastons ce silence médiatique sur les idées [car ils avaient autre chose à se mettre sous la dent] avec les résultats de la contre-conférence organisée ce week-end à Barcelone par une vaste coalition d'organisations où les Attac-Catalunya/Espagne ont joué un grand rôle. [La Banque mondiale devait tenir sa conférence annuelle sur le "Development Economics" à Barcelone mais y avait renoncé de crainte des protestations, ce qui est déjà une victoire]. La contre-conférence a réuni des milliers de personnes à la fois dans des manifestations politiques en plein air, des ateliers et conférences à l'université et une manifestation de rue le dimanche après-midi [à
laquelle je n'ai pas pu assister]. La police a bien sûr essayé quelques provocations surtout contre les étrangers, l'état ne voulait pas de la marche du dimanche, mais les camarades ont obtenu in extremis une décision de justice l'autorisant. Ils étaient tous d'accord pour une démarche de confrontation non-violente. Il y avait bien sur des provocations policières, même des flics habillés en
"Black Bloc" mais la provocation était tellement grossière, et si peu suivie de résultats, que TOUS les journaux, radios et TV espagnols, catalans et beaucoup d'étrangers ont fait samedi et dimanche d'amples comptes-rendus, des interviews de participants, des éditos, des débats mettant en lumière les revendications, les idées et les propositions
du mouvement. C'est une réussite politique remarquable. [Toutes mes interviewers ont d'ailleurs commence par des questions sur les violences de Göteborg...].
Bon, je ne veux pas m'éterniser; le sujet n'est nullement épuisé, il faut continuer à en débattre entre nous et avec d'autres. Ce qui me hante, c'est la possibilité que ce magnifique mouvement puisse être endommagé. Il y aura de nouvelles provocations. Il y aura des tentatives de criminaliser et de diviser. Il ne faut pas s'y prêter
soit par manque de discernement de quelques uns soit par refus de la démocratie et des décisions prises par ceux qui représentent 95% des participants. Je ne veux pas non plus que nous ayons des martyres comme ce jeune à Göteborg qui est maintenant heureusement hors de danger. A mesure que grandit notre succès grandira chez nos adversaires la peur et la détermination d'en finir avec nous. Pour vaincre ces adversaires-là, il faut choisir son terrain et ses stratégies, il faut être imprévisible et éviter les pièges, il faut surtout penser avec nos têtes, pas avec de l'adrénaline.
monopole de la violence légitime by bendy Glu Friday July 06, 2001 at 08:48 PM |
bendyglu@freegates.be |
Juste un mot sur "le monopole de la violence légitime". Ce monopole n'est pas un fait, et il faut s'interroger sur les conditions de cette légitimité. Il me semble qu'en délégitimant les casseurs au moment où il fallait que la société civile, dont procède la légitimité, délégitime (comprenez : crie son horreur et son effroi) le tir à balles réelles sur des manifestants, Susan Georges contribue à la délégitimation du mouvement social. Les "casseurs" (à voir...) c'est habituel, le tir à balles réelles, c'est nouveau...
i completely agree with Susan George by dimitri thienpont Saturday July 07, 2001 at 05:12 PM |
dimithienpont@hotmail.com |
i've written about this subject already extensively during the Goteborg events on indymedia sweden, but again, i can't help but defend susan george's viewpoints. we have to realise that a lot of people in society are sympathetic towards our movement, even people you wouldn't expect it from, everyday citizens. they are fed up with the profit indoctrination of the neo-liberal world order. they've had enough of seeing our environment getting destroyed by this greed, and the concentration of power and wealth in the hands of few. these people are carefully curious for alternatives.
let's expose them to our ideas about a more socially just and more environmentally sustainable planet. let them become acquainted. we cannot force revolution on people, we have seen that in the last century. to penetrate the (neoliberal) media, we have to keep exposing our criticisms and ideas in a way like the people in Barcelona did. i am convinced that the events in Barcelona won a lot of people for our cause, and the next time their demonstrations will have more participants. sadly enough, the opposite is true for the swedish anti-globalisation movement; i fear that the movement lost an important case there, and when i read the swedish forums in newspapers and forums, i could only hear people be scared and angry at both police and demonstrators. not a word about financial speculations, not a word about third world debt, not a word about the exploitation of our environment and fellow human beings.
when we demonstrate in brussels and gent this fall, it is my deepest wish that the events may proceed like in Barcelona or Millau, colourful, inspirational, decisive, critical, intelligent, and peaceful. violence will only be productive for our liberal media and the Flemish extreme-right party Vlaams Blok, because then they don't have to argue with our ideas, they can just focus on the violence. don't give them that pleasure.