Témoignage de Göteborg by Walter Kloztz Tuesday June 19, 2001 at 02:19 PM |
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C'est après trois jours de provocations et matraquages policiers que les débordements ont commencés.
Mercredi 13 juin 2001, c'est-à-dire la veille de la manifestation contre la venue de George Bush Jr., le collectif suédois contre le sommet européen (dont la SAC le syndicat anarcho-syndicaliste) avait loué un lycée pour organiser un lieu d'hébergement, des rencontres et un centre infos dans le centre de Göteborg. Des délégations de toute l'Europe étaient attendues, entre autres les syndicats : FAU d'Allemagne, CGT espagnole, CNT française, le collectif Ya Basta y compris des délégations des pays de l'Est.
Mais dès mercredi soir, la police entoure le bâtiment de dizaines de containers, bloquant toutes ses issues durant 24 heures et retenant ainsi 250 personnes déjà présentes à l'intérieur. Qu'est-ce qui pouvait justifier une pareille mesure, alors qu'aucune manifestation et aucun débordement n'avait eu lieu? Si ce n'est une logique de provocation policière.
Le jeudi matin, des groupes de l'extérieur ont tenté de forcer les barrages policiers pour libérer leurs compagnons retenus à l'intérieur. De nouveau, le jeudi après-midi, lors de la manifestation anti-Bush, des affrontements ont éclatés devant le lycée, puis à la fin de démonstration, 2500 personnes se sont rassemblées pacifiquement pour réclamer la libération des 250 prisonniers.. Aucun débordement et ce malgré les harcèlements de la police qui utilise chiens et chevaux pour repousser le rassemblement.
Le vendredi matin, un rassemblement officiel était organisé à 9h30 contre la tenue du sommet. Les manifestant se dirigeaient vers le lieu du sommet. La police a chargé pour empêcher le déroulement du cortège, repoussant les manifestants vers l'Avenyn, artère principale du quartier bourgeois de la ville où sont situés les banques et restos chics et le Macdonald. Flics débordés ou stratégie policière qui devaient imaginer les conséquences. (3000 personnes viennent de se faire charger, refouler dans le quartier bourgeois).
L'après-midi, en marge de la manifestation trotskyste et communiste, un sound système était organisé. La police a voulu disloquer cette fête, provoquant les affrontements malheureux que l'on connaît où; la police n'a pas hésité à tirer à balles réelles : 3 blessés dont un dans un état critique.
Contrairement à ce qu'on écrit les médias européens et déclaré les autorités suédoises, le policier qui a tiré à deux reprises sur le jeune, ne l'a pas fait pour défendre un autre policier tabassé à la barre à mine par plusieurs jeunes gens; mais a tiré dans le dos d'un jeune qui s'enfuyait après avoir lancé une pierre sur des policiers. (Les photos ci-jointes en témoignent)
La manifestation de samedi matin s'est déroulée de manière totalement pacifique où étaient présentes 6000 anarcho-syndicalistes (SAC, FAU, CGT, CNT) et les anti-fascistes et des groupes féministes. Le soir à 19h, sur la place Järn Torget, (loin du centre du congrès européen) était organisé un rassemblement pour discuter des violences de la veille. La police, sans appel préalable à la dislocation, a encerclé la place, et pris en étau plusieurs centaines de personnes; arrêtant 250 personnes. A noter qu'aucun débordement n'a eu lieu; malgré l'utilisation agressive des chiens et chevaux. Le soir même, une autre école s'est faite investir par les forces spéciales arrêtant plusieurs dizaines de personnes.
Loin d'une guerre de rue comme à Belfast, les événements de vendredi faisaient plus penser à une intifada. Précisons une dernière chose : c'est après trois jours de provocations et matraquages policiers que les débordements ont commencés.
Un membre de la CNT française présent lors des événements de Göteborg & Walter Kloztz d'Alternative Libertaire.