Des milliers de Suédois disent NON à Bush et à l'Union européenne by Teddy-John Frank (Parti marxiste-léniniste de Tuesday June 19, 2001 at 01:02 PM |
Ce week-end, le sommet de Göteborg marquait la fin de la présidence de l'Union Européenne par la Suède. Trois jours durant, des manifs ont animé le port suédois.
Teddy-John Frank (Parti marxiste-léniniste de Suède) à propos des manifs de Göteborg
Des milliers de Suédois disent NON à Bush et à l'Union européenne
Ce week-end, le sommet de Göteborg marquait la fin de la présidence de l'Union Européenne par la Suède. Trois jours durant, des manifs ont animé le port suédois.
Le KPML(r) a joué un rôle de premier plan dans la manif contre Bush, le 14 juin, et dans celle contre l'Union Européenne (UE) du 15 juin. Cela répond-il à vos attentes?
Teddy-John Frank. Jeudi soir, il y avait 12.000 personnes contre Bush. La plus grosse manif anti-impérialiste depuis la guerre du Vietnam. Notre parti a mobilisé plusieurs organisations. Certaines, dont Attac, le Left Party et les Verts, n'ont pas voulu signer la plate-forme anti-impérialiste. N'empêche, pendant les discours, tous les orateurs ont fini par se mettre d'accord pour dire qu'on ne pouvait pas échapper à cet impérialisme américain. Si on lance un appel en faveur de la paix en Colombie, comment peut-on le faire sans parler de l'ingérence militaire de Washington et son plan Columbia?
Vendredi, nous avons compté 16.000 manifestants (la police, elle, en a compté 20.000!) contre l'UE. Rares des manifs de cette ampleur! En Suède, c'est pas tellement la tradition. Pour le KPML(r), cette manif était hyper-importante: nous voulions être le plus nombreux possible à dire non à l'UE. Il y a une forte résistance contre celle-ci, en Suède. Le gouvernement suédois a essayé de la briser. Durant la présidence suédoise de l'Europe, il y a eu 44 meetings dans tout le pays pour dire que les Suédois pouvaient être très critiques, mais ne pouvaient en aucun cas mettre en question la participation de la Suède à l'Union. Manifestement, ce vendredi, la population suédoise a prouvé que cette stratégie avait foiré.
Beaucoup de jeunes ont défilé dans cette manif...
Teddy-John Frank. Les jeunes sont extraordinairement ouverts et ils sont incessamment en quête de moyens pour lutter contre l'injustice dans le monde! On se croirait dans les années 60, encore que la situation soit totalement différente. A cette époque, il y avait encore une vague de sympathie pour les luttes indépendantistes dans le tiers monde. Aujourd'hui, il appartient à notre Jeunesse Révolutionnaire Communiste de discuter ouvertement avec ces jeunes et de les convaincre que le socialisme est la seule alternative.
Il y a eu beaucoup de bagarres. Les médias n'ont causé que de ça. Vous pensez que ça a retenu beaucoup de monde de participer à la manif?
Teddy-John Frank. Ca ne fait pas un pli. Dans les heures qui ont précédé la manif, le téléphone n'a pas arrêté de sonner! Les gens disaient que selon la radio, c'était la guerre à Göteborg. Ils nous demandaient si la ville était tout à fait fermée. Nous avons dû les convaincre de venir quand même. Nous devons expliquer aux jeunes que les protestations doivent suivre un but politique. L'objectif politique premier, c'était de faire venir le plus de monde possible. Il n'y a qu'ainsi que nous pourrons transformer la rogne qui couve contre l'UE en résistance active. Les saccages n'avaient rien à voir avec ces objectifs.
Y a-t-il eu manipulation par la police?
Teddy-John Frank. Ah, là, je crois bien. Un journal a montré des photos d'un agent de police qui, déguisé en casseur, avait été attrapé par erreur par ses collègues, avant d'être libéré sur-le-champ. Bien des jeunes qui se sont laissés entraîner dans les bagarres ont été trompés par des forces qui avaient d'autres objectifs que de protester contre l'UE.
Quel est l'avenir de votre mouvement contre l'UE?
Teddy-John Frank. Ca, je ne peux pas encore le dire. Oublions en tout cas les carreaux cassés et retournons au coeur du problème. Remettons en question la participation de la Suède à l'UE. La manif a été un premier pas. Avec tous les opposants, nous comptons exercer des pressions sur le gouvernement pour qu'il remette la question à l'ordre du jour.