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Wanted Bush: 2 arrestations à la manif devant l'OTAN
by Zumbi Wednesday June 13, 2001 at 02:53 PM
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Ce mercredi 13 juin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Evere, dans la région bruxelloise, pour souhaiter la "malvenue" à Georges W.Bush en tournée européenne.

Les manifestants s'étaient fixés rendez-vous à 9h à proximité des installations de l'Organisation du Traité d'Atlantique Nord (OTAN). Vers 9h30, le cortège s'est mis en marche pour, quelques centaines de mètres plus loin, être arrêtés par les chevaux de frises et des dizaines de policiers.
Le service de sécurité était en effet énorme. Depuis plusieurs jours, police belge et agents de sécurité étasuniens contrôlaient les zones où est passé et où doit passer le président étasunien. Des zones entières entre l'aéroport de Bruxelles-National et les installations de l'OTAN ont été bloquées à la circulation et mises sous surveillance par crainte, notamment, des manifestations hostiles au nouveau locataire de la Maison Blanche.
Ce mercredi, les gens étaient moins nombreux que les 2.000 de la veille devant l'ambassade des Etats-Unis mais l'ambiance y était tout autant pacifique, les manifestants chantant, jouant de la musique et criant lors des passages de voitures officielles.
2 choses ont perturbé essentiellement la manifestation.
Il y avait premièrement un groupuscule nazillon francophone de 10 personnes et portant le nom de "Nation" qui venait exprimer son hostilité au président étasunien. Ce groupe scandait des slogans du style "L'Europe aux Européens" ou "US Go Home". Comme on pouvait s'y attendre, certains heurts ont éclaté entre les manifestants de la coalition "Bush Wanted" et les fascistes. Quelques mottes de terres ou oeufs ont volé, quelques coups ont été échangés, des insultes proférées et le calicot des fascistes a été détruit. Mais tout est resté plus ou moins calme, la police fédérale assurant son ordre et protégeant le groupuscule.
L'autre "fait divers" qui a perturbé la manifestation fut le comportement des agents de la BSR, c'est-à-dire les policiers en civil. D'une part, ces agents étaient extrêmement nombreux, ce qui rend en général l'ambiance d'une manifestation assez lourde. Circulant dans le cortège ou autour, filmant les gens ou les observant, les agents de la BSR étaient parfois difficilement différenciable des nazillons en herbe du groupe "Nation". Armoires à glace, crâne rasé ou dégarni, se promenant en groupe, l'oreillette ou le talkie walkie était souvent le seul moyen de les distinguer des fascistes. D'autre part, alors que le cortège se disloquait tout doucement et que les gens quittaient progressivement les alentours barricadés de l'OTAN, quelques agents en civil ont intercepté des manifestants. Des coups furent échangés, la tension grimpa d'un coup, de faux manifestants se sont dévoilés agents de la BSR en sortant leur mini-matraque et les robocops sont arrivés.
Tout se déroulait dans le calme, mais, en arrêtant deux manifestants (d'origine chilienne), la BSR a adopté une attitude provocatrice et arbitraire. Les agents ont justifié l'arrestation par le fait qu'une des deux personnes se serait opposée à être filmée ou photographiée par les policiers en civil.
Demandant à un agent pourquoi ils avaient besoin de faire cela à la fin de la manifestation alors que tout se finissait calmement et que les autopompes n'avaient servi que comme décoration, deux flicaillons [il n'y hélàs pas d'autres mots] me répondirent qu'ils venaient pour cela. Dans un rire rempli d'impunité, de puissance et de bêtise, ils disaient qu'ils étaient là pour se battre.
A cette heure-ci [15h], les deux manifestants sont encore dans les cellules de la gendarmerie. Par téléphone, des gendarmes ont répondu à un collaborateur d'Indymedia qu'il n'y avait rien à craindre pour eux car "ils sont entre nos mains" (sic). Un autre groupe de quatre personnes s'est rendu à la chaussée de Louvain (siège de la BSR) pour demander des nouvelles. Le gendarme de service à l'accueil a voulu rassuré le groupe en leur disant qu'on était dans "un Etat démocratique" (sic).
Mais les deux manifestants ne sont pas les seuls à avoir été arrêté aujourd'hui. 24 militants de Greenpeace se trouvent également en prison. Leur crime: avoir bloqué la sortie de l'aéroport militaire de Melsbroeck par où George W.Bush devait passer pour se rendre à l'OTAN. L'action de l'organisation écologiste a obligé la délégation yankee à changer un peu ses plans. Pour Greenpeace, il s'agit d'une victoire.
Ce soir, George W.Bush logera dans son ambassade, tranquille et innocent, satisfait et arrogant. Mais, qu'il se le dise, ce n'est qu'un...