arch/ive/ief (2000 - 2005)

Nous voulons un monde différent, et c'est possible!
by Ataulfo Riera Monday June 11, 2001 at 12:40 PM
Plantin@skynet.be 29 rue Plantin 1070 Bruxelles

Du 19 au 21 juillet, le Sommet du G8 se réunit dans la ville de Gênes, en Italie.

Du 19 au 21 juillet, le Sommet du G8 se réunit dans la ville de Gênes, en Italie. Le G8 est une sorte d'Etat-major mondial autoproclamé où les grandes puissances impérialistes (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Japon, Allemagne, Canada, Italie+ la Russie) coordonnent les grandes lignes de leur politique d'exploitation et d'oppression planétaires.

Le G8, à l'instar du FMI, de la Banque mondiale, de l'OMC ou du Forum de Davos, est un de ces lieux de pouvoir de l'élite du capitalisme mondialisé qui, dénué de toute légitimité démocratique, n'en prend pas moins des décisions concernant des milliards d'êtres humains, les condamnant entre autres à la misère ou à la mort et vouant également la planète à la dégradation.

Parmi les thèmes qui seront à l'ordre du jours des représentants des classes dominantes à Gênes figurent la question de la dette du tiers monde (et des pays les plus pauvres en particulier), la réforme de la Banque mondiale et de la politique financière internationale. Ce sommet à le mérite d'annoncer la couleur et de ne pas s'embarrasser d'un emballage prétendument démocratique et représentatif censé répondre aux besoins des peuples. A Gênes, au milieu des paillettes et des ballets de limousines, au-delà des effets d'annonce, il s'agira d'une confirmation supplémentaire de la domination du capital néolibéral. Même sur le terrain d'allégements de la dette, le G8 n'arrive pas à faire semblant. En 2001, cinq ans après les premières annonces d'allègements, seuls quelques pays ont obtenu une réduction effective mais bien maigre des sommes à rembourser au titre du service de leur dette extérieure. Au total, sur les 41 pays les plus endettés, 22 pays sont effectivement listés depuis décembre 2000 pour bénéficier dans les années à venir d'une soi-disante réduction du service de leurs dettes. Les résultats concrets sont en fait tellement maigres que les institutions de Bretton Woods (FMI, BM) et les gouvernements impérialistes éprouvent de plus en plus de peine à cacher l'ampleur de la supercherie.

Promoteur de la mondialisation du capital, le G8 sera donc à juste titre dans le colimateur de ceux et celles qui luttent pour un monde juste, fraternel, débarrassé de toute forme d'exploitation. Anticapitalistes, écologistes radicaux, anarchistes, marxistes-révolutionnaires, ATTACants, néo-zapatistes, ONG; les multiples et colorés courants du mouvement pour une autre mondisation se sont donc donné rendez-vous du 19 au 21 juillet dans la ville de Gênes pour contester et perturber les "grands" de ce monde.

Dans ses grandes lignes, la mobilisation de Gênes est appelée par une vaste coordination dénomée "Genoa social forum" (GSF, regroupant, en Italie, des mouvements tels que les centres sociaux, les groupes Ya Basta!, des secteurs syndicaux, Rifundazione comunista, etc.) et s'échelonera sur plusieurs journées. Du mardi 17 juillet au jeudi 19 juillet se tiendra un Contre-Sommet de débats et d'ateliers coordonnés par la "Rete contro G8" à Genova-Cittadelle.

Le jeudi 19 juillet, à 17H aura lieu un "Cortège International des migrants" à l'occasion de la réunion des ministres des affaires étrangères du G8. Cette manif, à l'initiative des réseaux antiracistes d'Italie où l'on prévoit de 15 à 20.000 participants, partira de la Piazza Principe pour arriver au Stadio di Marassi où se tiendra une fête et un "Public Forum". Ce cortège ouvrira symboliquement la mobilisation en s'opposant à cette mondialisation excluante qui permet la totale liberté de circulation des marchandises et des capitaux mais entrave lourdement celle des êtres humains fuyant la misère, les persécutions et les guerres générées par cette même mondialisation.

La journée du vendredi 20 juillet, date d'ouverture du Sommet du G8, sera entièrement sous le signe de la désobéissance civile pacifique et des actions directes non-violentes. Le Genoa social forum souhaite que ces actions, menées par des groupes d'affinité de préférence ou de quelque organisation que ce soit, donnent lieu à un minimum de coordinnation, dans le respect des modes d'intervention de chacun. Le but général est d'"assiéger" la zone rouge à l'intérieur de laquelle se déroulera le Sommet du G8.

Le samedi 21 juillet, à 16h, débutera du Corso Europa la manifestation de masse internationale pour un long parcours de 8 à 10 Km (arrivée à La Cittadella où se tiendra un concert final). Une telle distance sera nécessaire pour permettre aux près de 100.000 personnes attendues de ne pas faire du sur-place. Les organisateurs veulent que ce cortège soit de nature "traditonnelle" (ce qui ne veut pas forcément dire ennuyeuse) et appellent donc à ne pas organiser des actions directes de désobéissance civile afin d'éviter tout prétexte à une intervention policière.

Pour plus d'infos: http://www.genoa-g8.org (avec des liens vers d'autres sites d'infos)

XVIIIe Rencontres internationales de jeunes anticapitalistes: Contre le capitalisme global: résistance globale! Luttons pour une autre mondialisation.


La JGS, organisation de jeunesse liée au POS (IVe Internationale), sera présente à Gênes le 21 juillet et tiendra avec ses organisations-soeurs d'Europe ses XVIIIe rencontres internationales de jeunes à Bassano Romano (près de Rome) du 22 au 30 juillet 2001. Ces rencontres permettront à plus de 600 jeunes de tous les pays du continent de se rassembler pendant une semaine pour échanger leurs expériences de lutte, pour discuter et pour vivre ensemble de manière alternative et auto-gérée. Tous les jours auront lieu de multiples activités, forums et ateliers de discussion sur des sujets allant de l'analyse de la mondialisation capitaliste et de ses résistances, sur le féminisme, les luttes de libération gays et lesbiennes, le marxisme révolutionnaire, le racisme et le fascisme, la Palestine, le Plan Colombie, etc. aux alternatives au néolibéralisme et au capitalisme, Et,aussi, pour faire la fête au sons des musiques et des danses du monde, se détendre et s'amuser sous le soleil d'Italie. Bref, pour que cet été, on ne bronze pas idiot.

Le séjour se fera sous tentes. Le départ en car est prévu de Bruxelles le 20 juillet, avec arrivée le 21 juillet à Gênes pour participer à la manif internationale, puis départ pour pour Ba ssano Romano. Le prix pour le tout est de 9.500 (voyage, séjour, repas végétariens ou "carnivores" - sauf les boissons).

Pour obtenir le programme complet et tous les détails pratiques, contactez la JGS au 29 rue Plantin 1070 Bruxelles, tél: 02/523.40.23, fax: 02/521.61.27, e-mail: plantin@skynet.be.

La jeunesse italienne en mouvement

Militante des Giovani Comunisti (Jeunes Communistes, l'organisation de jeunesse de Rifundazione comnista) en Italie et membre de "Bandiera Rossa", Cinzia Arruzza sera à Gênes contre le G8, avant de se rendre aux rencontres de jeunes révolutionnaires. Nous l'avons interrogée sur les luttes contre la mondialisation libérale en Italie.

- Le sommet du G8 est présenté comme l'un des prochains rendez-vous centraux du mouvement contre la mondialisation capitaliste...
Cinzia Arruzza - La manifestation de Gênes représente un moment très important pour le mouvement antimondialisation: autour de ce rendez-vous, surtout après la forte participation à la manifestation contre l'OCDE à Naples en mars dernier, il est possible de travailler à un élargissement de la mobilisation dans la jeunesse et le monde du travail. D'ici au mois de juillet, il faut relever le défi de faire de Gênes un rendez-vous massif, en impliquant dans la préparation et la participation aux manifestations les secteurs sociaux avec lesquels nous travaillons tous les jours, en particulier les travailleurs précaires, les lycéens et les étudiants, les chômeurs.

- Les rencontres des jeunes en solidarité avec la IVe Internationale commenceront en Italie le jour suivant la manifestation de Gênes. Comment fais-tu le lien entre les deux événements?
C. Arruzza - Ces rencontres ne veulent pas être un événement séparé des autres moments de discussion ou de mobilisation internationaux contre la globalisation capitaliste: c'est pour cela que le thème central des discussions est justement la lutte antimondialisation. Le fait que ces rencontres aient lieu juste après Gênes nous donnera la possibilité de nous trouver pendant une semaine avec une partie de cette jeunesse radicalisée qui aura animé les manifestations, pour faire un bilan des mobilisations et pour réfléchir au renforcement politique et social du mouvement dans chaque pays.

- Comment les jeunes Italiens s'insèrent-ils dans les mobilisations antimondialisation?
C. Arruzza - Le mouvement antimondialisation en Italie se caractérise par une forte participation de la jeunesse. Sur les thèmes de la globalisation, des désastres pour l'environnement, de la précarité, du démantèlement croissant des droits sociaux et de la vie démocratique par les politiques néolibérales, on assiste en Italie à une nouvelle radicalisation d'une couche significative de la jeunesse. Les organisations qui travaillent à la préparation et à la coordination des moments de lutte sont nombreuses, des Jeunes Communistes aux centres sociaux, de l'association Ya Basta (les Invisibles) aux collectifs étudiants et aux associations de base. Chacune met en avant ses propres mots d'ordre, ses façons de manifester (comme la "désobéissance civile") et son intervention spécifique. Certes, il reste un problème crucial, comment animer quotidiennement une lutte anticapitaliste globale à un niveau local, dans les écoles, les facs ou les lieux de travail, et comment mettre en relation chaque lutte particulière avec le mouvement antimondialisation.

- Tu es militante des Giovani Comunisti (GC) organisation de jeunesse du PRC, et de l'association Bandiera Rossa, liée à la IVe Internationale, dont les militants travaillent à la construction du PRC. Quelle est l'activité des GC et de Bandiera Rossa?
C. Arruzza - Les GC représentent actuellement en Italie la seule organisation politique de jeunesse liée à un parti communiste ayant une crédibilité nationale et capable de représenter une alternative de gauche aux politiques néolibérales. Dès leur naissance, les GC ont eu une forte intervention dans les universités, dans les lycées et sur les thèmes de la précarité et des conditions de vie de la jeunesse. Après Seattle, ils se sont engagés dans la promotion et le renforcement de la mobilisation antimondialisation en Italie, en participant et en organisant la présence des jeunes Italiens aux diverses manifestations internationales.
Au sein des GC, nous nous voulons porteurs d'une identité révolutionnaire: au-delà de la nécessité de résister au néolibéralisme, nous avançons la nécessité d'une lutte anticapitaliste en tant que telle, et d'une société radicalement différente. A partir des secteurs sociaux dans lesquels nous intervenons, l'université ou le travail précaire, nous voulons contribuer au renforcement des luttes sociales qui puissent remettre à l'ordre du jour la question du renversement du capitalisme.

- Les rencontres internationales de jeunes se tiennent en Italie, mais elles sont internationales et autogérées.

Comment se passe la préparation?
C. Arruzza - Les thèmes, les moments de discussion, les activités politiques et de fête n'ont pas été définis par les seuls Italiens: c'est le résultat d'une discussion et de choix collectifs des différents groupes de jeunes liés à la IVe Internationale. Chaque pays a la responsabilité de gérer et d'animer avec les autres les discussions dans les forums, les commissions ou les meetings; ces rencontres ne sont donc pas seulement une occasion de discussions politiques, mais aussi d'échanges et de coordination des expériences, de divertissement et de travail en commun.