arch/ive/ief (2000 - 2005)

Et de trois... champs de colza transgénique arrachés
by Marc Van Montagu Saturday June 02, 2001 at 11:50 PM

Jamais deux sans trois ... En un week-end, ce sont trois sites d'expérimentation de colza d'Aventis qui ont été mis hors d'état de nuire sur le territoire belge. Des sites "d'expérimentation" ... ou plutôt de production commerciale de semences sous couvert d'expérimentation.

Depuis 1996 en effet, Aventis (par sa division belge, Plant Genetic System) stocke les semences MS8 et RF3 récoltées sur plus de 80 ha chaque année , en se permettant d'anticiper la décision européenne qui légaliserait de telles cultures commerciales.
L'autorisation de ce colza transgénique est régulièrement reportée depuis l'entrée en vigueur en juin 1998 du moratoire de fait sur la mise sur le marché de nouvelles variétés d'OGM agricoles.
Avec l'aide du ministre belge de l'agriculture, Jaak Gabriëls, PGS-Aventis compte bien forcer cette autorisation dès le mois de septembre.


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COMMUNIQUE N°1 - NAZARETH
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Au secours, les OGM sont lâchés ! Dans la nuit du 26 au 27 mai 2001, des parcelles de colza transgénique ont été decontaminées au lieu-dit Ten-Hede, Beerhof et Turkijenhoek, commune de Nazareth, Flandre Orientale.

Pourquoi avoir visé plus particulièrement Aventis ? Parce que celle-ci a racheté Plant Genetic System, start-up créée par le professeur Van Montagu grâce aux subsides alloués par la communauté à l'université de Gand, dans le but de développer une technique de transfert de gènes. L'argent public ne bénéficie pas ici au mieux-être commun mais à l'enrichisement de quelques-uns, ce qui démontre une fois de plus que la technologie des OGM n'est qu'une affaire de gros sous et pas un progrès scientifique.

Il n'est en aucun cas tolérable que la recherche de profits immédiats et de pouvoir hypothèque le devenir de notre planète, comme c'est déjà le cas (nucléaire, montagne de déchets, appauvrissement des ressources, pollution...). Dès lors, la décontamination de notre environnement s'avère nécéssaire parce que, si l'on peut entendre dans les communiqués des producteurs et distributeurs que les OGM ont déserté nos assiettes, ils n'en continuent pas moins de proliférer dans notre environnement, de façon incontrôlée parce qu'incontrôlable.

En effet, les protocoles de sécurité sont tout à fait inefficaces : l'environnement ne peut servir de laboratoire parce qu'une expérience scientifique ne peut apporter de certitude que lorsque tous les paramètres sont connus et pris en compte. Cela n'est évidement pas le cas car la richesse des interactions dans la nature est impossible à évaluer dans son entièreté, de l'aveu même des promoteurs des OGM. Dès lors le risque zéro n'existe pas et le principe de précaution est tout à fait vidé de son sens quand il ne sert qu'à noyer tout discours critique.

Arracher des plantes transgéniques est la seule manière de nous approprier une parole dans un débat qui nous est refusé. Les projets scientifiques peuvent et doivent faire l'objet d'un débat de société et ne pas rester l'apanage d'une caste de chercheurs et des gens qui leur tiennent les bourses. Sans ce débat nous serons toujours tenus dans notre rôle de cobayes.

Et pour tenir ce débat, il faut que la génétique soit considérée à sa juste valeur, celle d'une avancée technologique de quelques apprentis sorciers et non pas une science exacte.

En guise de conclusion, nous citerons le profeseur Marc Van Montagu : "je crois que les responsables politiques poursuivent des combats d'arrière-garde déconnectés de la réalité du moment : la toute puissance de l'économie industrielle et financière".
Puisqu'il le dit lui-même...

PRENONS LES CHOSES EN MAIN !


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COMMUNIQUE N°3 - ZONNEGEM
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Zonnegem (Burst) : arrachage de colza génétiquement modifié

Qui veut canaliser un fleuve s'expose à des débordements. Qui veut contrôler le vivant : idem.
Les pharmacologues ne souhaitent pas guérir mais vendre un maximum de médicaments au prix le plus élevé possible.
Les généticiens ne désirent ni soigner des maladies rares ni nourrir le tiers-monde, mais créer de nouveaux marchés qu'il prévoient juteux.
Les pharmaco-généticiens tels qu'Aventis ou Monsanto ne poursuivent qu'un objectif : le profit, et leurs justifications sanitaires ou humanistes ne duperont personne.

Ultime création d'un système industriel qui vise à consigner et à recycler le vivant en marchandise gérable comme tel, le génie génétique a ceci de particulier que les dégâts qu'il engendre sont exponentiels et irrattrapables.
Les lobbies intéressés pesant davantage que les instances de décision démocratiques, c'est à nous qu'incombe la tâche d'appliquer le principe de précaution tant loué.

C'est pourquoi, dans la nuit du 26 au 27 mai 2001, nous avons détruit intégralement un champ exploité par la société Aventis. Le champ est situé dans les environs de Gand, dans le village de Zonnegem, à la limite de Burst, au bout d'un chemin débouchant à hauteur des numéros 88-92 de la Gentsestraat.

Ce champ expérimental de Colza d'hiver génétiquement modifié comprenait deux parcelles d'environ 5x15m ainsi que deux mini-parcelles confinées dans deux tentes d'environ 4m2 chacune.

Des individus qui ont des principes.