arch/ive/ief (2000 - 2005)

Nous avons été informés des conditions tragiques dans lesquelles les diverses tentatives d'expulsions du jeune Sierra Léonnais de 20 ans, Ibrahim Bah, se sont déroulées, et plus précisément, la cinquième tentative du 24 mai dernier.

Comment peut-on concevoir, qu'en plus des nombreux « passages à tabac » lors du trajet qui le menait vers l'aéroport, Ibrahim Bah ait été de nouveau victime de la tristement célèbre méthode dite du « coussin » ?

Comment, suite à la mort tragique de Sémira Adamu, peut-on encore imaginer que cette pratique criminelle soit toujours à l'ordre du jour ?

Comment penser que des actes d'une violence aussi cruelle, comme en témoigne le rapport médical effectué par un médecin ce 25 mai (lésions au niveau de la bouche, traces de liens maintenus serrés pendant des heures au-dessus des
coudes, plaies ouvertes au niveau génital…), soient encore portés sur une personne dont l'unique requête est « d'être libre en Belgique » ?

Face à de telles atrocités, sommes-nous forcés de penser que le gouvernement belge, par sa non-intervention, cautionne cette politique à l'égard des étrangers ? Compte tenu des tristes expériences (Sémira Adamu, Matthew Sellu)
que la Belgique à vécues ces dernières années, il serait impardonnable d'ajouter à la liste un nom supplémentaire.

Dans ce contexte, la Ligue des droits de l'Homme et le MRAX affirment, une fois encore, leur opposition ferme aux expulsions, tant qu'une politique d'asile respectueuse des droits de l'Homme n'est pas appliquée, et condamne toute violence à l'encontre des étrangers.

La persistance de cas similaires à celui d'Ibrahim Bah dans notre pays nous force à nous demander si le gouvernement belge est bien à même de donner des leçons de démocratie aux Etats où les droits fondamentaux sont bafoués, et
ce, à l'aube de la Présidence belge de l'Union Européenne.

Dan Van Raemdonck
Président de la Ligue des droits de l'Homme

Thérèse Mangot
Présidente du MRAX