arch/ive/ief (2000 - 2005)

Des coussins bloquent l'entrée du Ministère de l'intérieur
by Corine Barella Wednesday May 30, 2001 at 12:39 PM

Compte-rendu de l'action de ce matin 30 mai 2001.

Au point de rendez-vous, la gare centrale, nous étions attendus par des policiers en civil et en uniforme. Les militants anti expulsions, le représentant de la section Bruxelles de la LDH, les représentants du MRAX, les femmes en noir contre les expulsions, les militants de l'UPJB, et les parlementaires Agalev (Meryem Kaçar), Ecolo (Zoé Genot, Anne-françoise Theunissen, Dominique Braeckman, Fatia Saïdi, Josy Dubié) et PS (Carine Lalieux, Mahfoud Romdani) ont quitté la gare centrale vers 7h15 pour monter vers la rue Royale par la galerie Ravenstein et rejoindre le Ministère de l'Intérieur pour y déployer les coussins
portant le nom de demandeurs d'asile expulsés, torturés ou décédés. Au sommet des marches qui longent la Cinémathèque, un cordon de gendarmerie bloque le groupe et nous empêche de rejoindre la Rue Royale. Beaucoup de bruit pour rien. Les parlementaires AGALEV, ECOLO et PS parlementent avec
les gendarmes pour qu'une délégation soit autorisée à rejoindre et être reçue par le cabinet du ministre de l'Intérieur Duquesne. Au bout d'une demi heure, la moitié du groupe est reçu par le chef de Cabinet de Duquesne, Koen
Dassen, et les autres déploient les coussins devant le siège du ministre PRL. On verra Josy Dubié avec un coussin portant le nom de Sémira Adamu.
A l'intérieur, la délégation dépose devant le chef de cabinet le coussin portant le nom d'Ibrahim Bah et sa lettre témoignage des tortures infligées par la gendarmerie au cours des tentatives d'expulsion répétées.
Le cas d'Ibrahim Bah fait l'objet d'une âpre discussion. La délégation demande qu'il soit très vite examiné par un médecin et un psychologue indépendants de l'Office des étrangers. Elle exige aussi que son dossier soit réexaminé sur le fond, que la Convention de Genève soit d'application,
et que des poursuites soient entamées contre ceux qui l'ont battu. Ibrahim Bah n'est pas un cas isolé. Le représentant de la LDH section Bruxelles a signalé que le Comité européen pour la prévention de la torture serait en
visite en Belgique pendant la présidence belge de l'Union et serait mis au courant de l'affaire Ibrahim Bah et des autres cas de demandeurs d'asile torturés. Rappelons qu'Amnesty International (AI) dénonce dans ses rapports
annuels les violences exercées à l'encontre des demandeurs d'asile en Belgique. La réponse incroyable du chef de cabinet Koen Dassen à ces accusations dans le Morgen d'aujourd'hui est : "J'ai le sentiment qu'Amnesty fait de la guerrilla". L'organisation fête ses 40 ans d'existence et de surveillance du respect des droits humains fondamentaux, la torture étant un de ces premiers chevaux de bataille. AI lancera une pétition internationale en faveur d'Ibrahim Bah si celui-ci ne retrouve pas bientôt la pleine jouissance de ses droits fondamentaux. Son état de santé est préoccupant, le chef de cabinet du ministre Duquesne (PRL) s'engage à prendre l'affaire très au sérieux et à agir en toute transparence... Des nouvelles sur son état de santé seront communiquées au collectif de résistance aux expulsions et aux centres fermés fin d'après midi.

Corine Barella
Pour plus d'infos : Corine Barella 0479/310223 ou Marie Cappart 0486/919468
Prison de Saint-Gilles: 02/543 56 58
Ministère de l'Intérieur: 02/504 85 00