8 arrestations: Comment le centre-gauche prépare une politique à la Berlusconi by David Pestieau Tuesday May 15, 2001 at 09:22 PM |
L'Italie vire de plus en plus à droite. Mais cette dérive ne date pas de Berlusconi, le gouvernement précédente l'a préparé. En voici un exemple: l'arrestation de 8 communistes début mai et la promulgation d'une loi antidémocratique.
Salut les amis,
L'Italie vire de plus en plus à droite. Mais cette dérive ne date pas de Berlusconi, le gouvernement précédente l'a préparé. En voic un exemple: je vous transmets un message qui nous vient d'Italie où la perspective de la venue au pouvoir de Berlusconi et de ses amis fascistes a poussé encore plus le gouvernement de centre-gauche dans une dérive antidémocratique. "Combattre le mal en aggravant le mal". Ils viennent début mai de faire une vague d'arrestations: huit communistes sont détenus à l'heure actuelle et de faire passer une loi des plus antidémocratiques pouvant permettre la criminalisation de toute organisation de défense des travailleurs. Attention car cela se passe en parallèle à des lois qui passent en Belgique, Grande-Bretagne qui sous le couvert de la lutte contre la criminalité organisé et le terrorisme menace des organisations démocratiques et révolutionnaires.
Vous trouverez aussi sur http://www.solidaire.org une analyse du phénomène Berlusconi.
David Pestieau
Italie: Berlusconi ne ferait pas mieux
Le gouvernement de centre-gauche arrête des communistes
Une vague terroriste secoue l’Italie: des hommes armés et masqués entrent la nuit dans les maisons, volent des ordinateurs et des documents, séquestrent les habitants. Ces hommes sont des policiers et leurs commanditaires se disent de gauche. Une “ gauche ” (composé d’ex-communistes reconvertis en sociaux-démocrates, de socialistes et de démocrates chrétiens) dont les actes ne semblent pas tellement éloignés du régime que comptent instaurer Berlusconi et ses alliés d’extrême droite.
Assemblea Nazionale Anticapitalista (Italie)
Le 3 mai, huit militants de “Initiative Communiste” (groupe communiste italien totalement légal) ont été arrêtés, 50 maisons ont été fouillées et dix autres militants ont été inculpés. L’opération a été menée par les groupes des Opérations Spéciales des Carabiniers (gendarmes italiens) après deux années d’écoutes téléphoniques et d’enquêtes. Les ordres venaient directement de la Justice “Spéciale”, spécialisée dans la poursuite des organisations des travailleurs. Les enquêteurs ont relevé une “attitude suspecte des militants de Initiative Communiste, comme s’ils avaient quelque chose à cacher”1 (ils téléphonaient en langage codé, ndlr).
Le gouvernement de centre-gauche applique, en régime de “démocratie parlementaire”, des méthodes policières qui datent du Code pénal fasciste. Après un attentat commis il y a deux ans contre un dirigeant syndical (une provocation policière, selon les groupes communistes italiens) l’enquête a porté contre deux cents membres de toutes les organisations (et seulement celles-là!) qui veulent reconstruire un parti vraiment anticapitaliste.
Un décret-loi liberticide
C’est l’une des plus vastes opérations de répression “préventive” des dernières années. Elle visait aussi à faire passer les organisations communistes pour des organisations dangereuses, enclines à la violence gratuite et au désordre social. Ce qui a permis au parlement d’approuver le 7 mai, soit quelques jours après l’opération, une nouvelle loi qui autorise les services de police à espionner et à recueillir des “preuves” pendant deux ans à l’insu des personnes visées et à prolonger la détention préventive jusqu’à deux ans pour tous les délits.
L’Etat pourra ainsi considérer tout comité de travailleurs comme potentiellement terroriste. Ce décret conduira, à terme, à la mise hors-la-loi de tous les comités, partis, journaux qui organisent les exploités. Il veut aussi criminaliser les tentatives de construire l’unité internationale des communistes, en les accusant d’avoir pour seul but d’organiser le terrorisme au niveau mondial. C’est ce qu’écrit La Repubblica, le plus grand quotidien italien, lié au gouvernement de centre-gauche, en parlant de “contacts avec la subversion étrangère”, prouvés par le fait que “Initiative Communiste avait des relations avec des groupes étrangers qui soutiennent la reconstruction d’un parti communiste mondial. Entre autres les Soviétiques de la Russie au Travail, les Belges du PTB, le Parti Communiste d’Albanie, les Grecs des groupes Mavros Asteria et du 17 novembre.”
1 Il Giornale, 5 mai 2001. Quotidien lié à la droite de Berlusconi
* Les huit militants d’Initiative Communiste sont toujours incarcérés à l’heure qu’il est. La rédaction de Solidaire demande leur libération, la levée de toutes les poursuites et l’abolition du nouveau décret-loi.