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Léo dans la même lignée que Pascal et Roberto?
by david pestieau Tuesday May 08, 2001 at 03:23 PM

Dans la même lignée que le procès cobntre ceux du Collectif et ceux de Clabecq Procès policier contre un militant de Frontières Ouvertes Le dossier Leo Paepen: rencontrer des Roms, un délit ! Rendez-vous vendredi 1er juin, 8h45, Palais de justice, place Smolders, Louvain (Leuven).

Procès policier contre un militant de Frontières Ouvertes

Le dossier Leo Paepen: rencontrer des Roms, un délit !

Leo Paepen, un homme d'une cinquantaine d'années de Tirlemont, s'est attaché aux réfugiés. En octobre 99, lorsque le gouvernement a voulu expulser les Roms (appelés en général Tziganes) de sa ville, il les a défendus corps et âme. Ca s'est terminé par une pénible confrontation avec la police.
Leo Paepen est membre de Frontières Ouvertes, une organisation qui défend les droits des demandeurs d'asile et des sans-papiers. Quand il entend parler de l'expulsion des Roms, il rassemble les militants de Frontières Ouvertes qui organisent une réunion avec les Roms, chez l'un d'entre eux. A peine une heure plus tard, la police frappe au carreau. La famille n'ose pas ouvrir, c'est Leo qui va voir. Un flic lui demande ses papiers et quand Leo les lui tend, il se fait empoigner brutalement et se retrouve écrasé contre le flanc du combi.
Il raconte cette nuit infernale du 6 octobre: « Je me suis évidemment défendu. N'a-t-on plus le droit de rendre visite à des gens ? Ils m'ont poussé sur le sol et se sont assis sur moi, à deux, l'un avec le genou sur ma nuque, l'autre s'appuyant sur mes jambes. Ils m'ont passé les menottes. Arrivés au poste, ils m'ont traîné hors du combi. Ils m'ont jeté sur le sol. Ils criaient que j'avais blessé leur collègue. C'est faux. Je n'ai fait que me défendre, je n'ai attaqué personne. Ils m'ont frappé à coups de pieds et de poings. Un agent a dit : ‘ Ca t'apprendra à protéger ces macaques'… Un homme en civil est rentré dans ma cellule. Quand je lui ai demandé pourquoi on me traite ainsi, il a répondu : ‘Attends que ce soit mon tour. Debout' Je ne pouvais pas à cause de mes menottes. Il m'a ramassé et jeté sur une chaise. Je ne voulais pas me laisser faire, je me suis levé. Il s'est mis à gueuler : ‘Assis'. J'ai refusé. Il m'a encore une fois frappé au visage. Mon sang coulait goutte à goutte sur le sol.»
A sa sortie, il a un oeil tuméfié, résultat de ce tabassage en règle.

Le comble, c'est que maintenant Léo Paepen est accusé de rébellion et accusé d'incitation à l'émeute! Il doit comparaître pour la troisième fois ce 1er juin, à 9h, au palais de Justice de Louvain. La police l'accuse de rébellion, sur base d'un dossier monté de toutes pièces pour le criminaliser. Ce procès s'inscrit dans la lignée des procès contre ceux de Clabecq et aujourd'hui contre ceux du Collectif qui, eux aussi, ont défendu les Roms et autres sans-papiers.

Leo Paepen: «J'appelle toutes les personnes qui attachent quelque importance à la démocratie et aux droits de l'homme à être présentes lors de mon procès. Je suis d'accord avec Roberto D'Orazio qui déclare que nous devons forcer le changement. Au nom de tous ceux qui doivent fuir leur pays, pour quelque raison que ce soit, j'ai la ferme intention de ne pas me laisser faire.»

Rendez-vous vendredi 1er juin, 8h45, Palais de justice, place Smolders, Louvain (Leuven).


Rendez-vous vendredi 1er juin, 8h45, Palais de justice, place Smolders, Louvain (Leuven).