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le coussin? le retour?
by Collectif de résistance aux centres fermés et Friday May 04, 2001 at 10:34 PM
adevries@belgacom.net

Les violences lors des tentatives d'expulsions ne cessent pas , elles ne font qu'augmenter. la preuve? le coussin est encore utilisé,ce n'est peut-etre plus sur la bouche ni sur le nez mais le but est le même : faire taire et faire partir...

Le coussin ? Le retour ?

Tous les jours, des nouvelles nous apprennent que les violences et brimades quotidiennes dans les centres fermés et lors des tentatives d'expulsions à l'aéroport de Bruxelles-National n'ont pas cessé et qu'elles ont même empirés. Dans ces zones de non-droit que sont les centres fermés, on interdit aux détenus de téléphoner librement, les courriers qui leurs sont adressés lus (certaines de leurs lettres ne sont pas expédiées), des contrôles quotidiens sont effectués sur les communications téléphoniques.
Tout cela fait partie d'un système de répression et d'infantilisation des demandeurs d'asiles : des hommes, des femmes, des enfants qui n'ont rien demandé d'autre qu'un refuge en Belgique.
Mais ce n'est pas le plus grave.
Il y a bientôt trois ans, Sémira Adamu était assassinée par les gendarmes chargés de l'expulser de force. Après cet assassinat, l'opinion publique avec réagi avec colère et émotivité.
Le ministre Tobback, responsable politique de la mort de Sémira fut contraint à la démission. De nombreuses voix s'élevérent pour dénoncer les réalités des centres fermés
et les violences commises lors des expulsions. Les expulsions furent suspendues pour un
temps. Puis elles reprirent, avec la même intensité. les mêmes violences.
La commission Vermeersch composée de « sages » chargés de définir, si tant est que l'on peut le définir, ce qui est acceptable ou non lors d'une expulsion mit au point une liste de pratiques interdites : « sont surtout exclus : tout technique bloquant, même partiellement, les voies respiratoires(usage du coussin, pousser le visage dans le fauteuil) , exercer de la force sur la poitrine ou sur la gorge , exercer longtemps de la pression sur le cou » ,
Et l'utilisation du fameux « coussin » que l'on ne pourrait utiliser.
Nous pouvons, nous devons affirmer qu'aujourd'hui, rien n'a changé, que les centres fermés sont toujours là et ce sont toujours des zones de non-droit, que les expulsions
sont toujours aussi violentes et que le coussin ,banni, est de retour.

Ibrahim Bah, demandeur d'asile débouté d'origine sierra-léonaise, a pu le constater
lors sa quatrième tentative d'expulsion, le 10 avril dernier.
Après avoir été frappé dans la camionnette qui le menait à l'avion, Ibrahim a été la victime, dans l'avion même, d'autres coups et d'insultes. Les membres de la police fédérale
ont, entre autres coups, fait pression sur la carotide de Mr Bah mais ces mauvais traitements ont atteint leur paroxysme lorsque les policiers chargés de l'expulser ont appuyé de toutes leurs forces sur la cage thoracique d'Ibrahim Bah en s'aidant de leurs genoux et jambes et d'un coussin. Procédé absolument innommable et interdit de surcroît par
les recommandations du rapport Vermeersch, rapport que les différents ministres de l'intérieur qui se sont succédés depuis 1998 ont tous promis de respecter.
Ce qu'Ibrahim Bah a subi est révélateur de la manière dont les autorités belges et l'office des étrangers traitent les demandeurs d'asile. Ibrahim n'est qu'un nom en avant parmi tant d'autres qui subissent tous les jours, de part leur détention en centre fermé et les violences exercées sur eux à l'aéroport, la politique arbitraire de l'Office des étrangers.
Face à cette violence policière grave à l'encontre d'Ibrahim Bah, toujours détenu à la prison de Saint-Gilles, nous ne pouvons que nous insurger et continuons à réclamer :
l'arrêt immédiat des expulsions
la fermeture des centres fermés
la régularisation de tous les sans papiers


Collectif de résistance aux centres fermés et aux expulsions
C/0 UPJB 61, rue de la victoire 1060 Bruxelles, 0486 91 94 68