arch/ive/ief (2000 - 2005)

Solidarité avec les prisonniers politiques de Québec !
by Alain Monday April 30, 2001 at 10:04 AM
alemaitr@ulb.ac.be

Voici un communiqué du comité d'accueil du Sommet des Amériques (CASA) (27/04/2001)

Le Sommet des Amériques est fini, mais la répression politique continue

PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX

Maintenant que la poussière des gaz est retombée, le rouleau compresseur de la criminalisation des mouvements sociaux s'est mis en branle. Nous savons tous et toutes que l'immense majorité des 450 arrestations du Sommet des Amériques se sont faites au hasard et furent particulièrement brutales et arbitraires. Aujourd'hui, le pouvoir veut nous diviser entre pacifistes (les « bonNEs ») et violentEs (les « méchantEs »).

Une demi-douzaine de militantEs -Jaggi Singh et ceux de Germinal- servent actuellement de boucs émissaires et sont toujours en prison. Contre les tentatives de divisions et la criminalisation, notre meilleure arme est encore et toujours la solidarité. Nous vous proposons donc un Premier mai anticapitaliste en solidarité avec toutes les personnes arrêtées en lien avec le Sommet des Amériques.

Ne nous leurrons pas, malgré la répression et les arrestations, le Carnaval de résistance au capitalisme qui s'est tenu du 20 au 22 avril est une immense victoire. En effet, réussir à faire descendre dans la rue plus de 50 000 personnes d'horizons si différents quand on a tout contre soit les médias, les flics, l'État et le capital- , constitue un tour de force sans précédent dans notre triste capitale d'ordinaire si tranquilleLa solidarité des résidantEs avec les manifestantEs fut quasiment sans faille, la rencontre des syndicalistes avec les partisanNEs de l'action directe fut massive, le respect de la diversité des tactiques, pour sa part, fut généralisé. Une flamme s'est allumée dans les yeux de dizaines de milliers de spectateurs et de spectatrices hier encore au regard éteint, en poussant plusieurs milliers à devenir, enfin, acteurs et actrices de leur vie. C'est cela que le pouvoir ne peut pas tolérer, c'est cela que le pouvoir doit casser.

Si l'innocent mérite notre solidarité, le coupable la mérite encore plus ! Les vendredi 20 et samedi 21 avril, une foule d'actions directes ont eu lieu à Québec. Ces actions, comme les attaques contre le mur de la honte, le pouvoir veut les délégitimiser parce que violentes et les assimiler à du vulgaire vandalisme. Pourtant, il est clair que ces gestes, tout comme les centaines de graffitis politiques et les dizaines de milliers de marcheurs et de marcheuses pacifiques, sont éminemment politiques et légitimes. L'élite ne peut pas penser quadriller le centre-ville avec sa police et imposer une clôture sans créer une résistance et une riposte. Oui, mais ces actions étaient violentes, diront certainEs. Tout d'abord, il faudrait savoir qui, des policiers armés jusqu'au dents qui gazent tout un quartier ou des black blockers, est réellement violent. Peut-on être violent contre une chose? Est-ce comparable au fait de tirer des balles de plastiques sur des êtres humains? D'autre part, considérant les circonstances, il nous semble tout à fait légitime de s'équiper -avec casques, masques à gaz et tout le tralala- avant d'aller s'attaquer à une clôture gardée par des flics antiémeutes. Nous croyons que les partisanNEs de l'action directe, contrairement aux policiers, ont usé strictement de la force nécessaire et ont respecté tant les autres manifestantEs que les résidantEs. Quant à la casse, personne ne nous fera pleurer sur les vitrines de quelques multinationales -banques, stations services comme Shell et fast-foods- qui sont bien peu de choses finalement comparées à l'hécatombe annoncée par la police et les médias. Contrairement à ce qui est véhiculé, nous n'avons pas vécu une émeute mais bien un soulèvement populaire généralisé contre la barbarie capitaliste et étatique. Tout le monde a mis la main à la pâte, des black blockers qui se sont attaqués au mur de la honte, aux résidantEs qui ont poussé les sympathies jusqu'à héberger des militantEs et fournir jus de citron, eau et vinaigre (sans parler de ceux et celles qui, par milliers, ont pris leur courage à deux mains et sont descendus dans la rue pour manifester). Les actions de cette fin de semaine furent politiques et légitimes d'un bout à l'autre.

Les victimes de la répression, et plus particulièrement celles qui sont encore en prison, sont donc des prisonniers politiques qui méritent tout notre soutien. La résistance est légitime, la solidarité est un devoir. Ce qui est arrivé à Québec pendant le Sommet des Amériques nous conforte dans nos analyses des rôles respectifs de l'État et des appareils répressifs. Il est ressorti de manière éclatante que l'État n'a rien à foutre de la population, qu'il n'est là que pour défendre les intérêts du grand capital. Plus que jamais, il est évident que la police est au service des riches et des touristes. L'État s'est montré, pendant le Sommet, comme le plus froid des monstres froids.Contrastant radicalement avec tout ça, un autre futur possible nous est apparu plus clair que jamais dans le feu de la résistance et le brouillard des gaz lacrymogènes. Que de simples badauds, pas politisés pour deux sous, puissent démontrer autant de courage, de solidarité et d'entraide à un moment si critique a tout pour nous réconforter. Que toute une population se radicalise et se lève à la vitesse de l'éclair a de quoi rassurer pour l'avenir. Non seulement un autre monde est nécessaire, il est même accessible. Les alternatives sont apparues évidentes dans la lutte. La démocratie directe, l'autogestion, l'entraide et la solidarité ne sont pas de vains mots : nous les avons vécues avec des milliers de camarades.

Nous sommes plus que jamais révolutionnaires, plus que jamais libertaires. Nous refusons et nous vous appelons à refuser de perdre les acquis de cette fin de semaine. Nous revendiquons haut et fort notre solidarité inconditionnelle avec TOUTES les personnes arrêtées pendant le Sommet des Amériques.
Nous sommes tous des agitateurs !
LIBÉREZ NOS CAMARADES !
AMINISTIE INCONDITIONNELLE !

Comité d'accueil du Sommet des Amériques (CASA)
27 avril 2001

Fonds de défense légale Pour assurer une bonne défense à toutes les personnes arrêtées, ça prend des sous!! Vous pouvez contribuer au fonds de défense légale en déposant directement par inter-caisse dans le compte de CASA (Comité d'accueil du Sommet des Amériques), No de compte: 32130, Transit: 92276-815, Caisse d'économie des travailleuses et des travailleurs (Québec) avec mention Fonds de défense légale (envoyez nous un mail à la_casa2001@hotmail.com)). De l'extérieur, vous pouvez envoyer un chèque en dollars canadiens à l'ordre de « CASA » Le MaquisC.P. 48026110 Boul. René LévesqueQuébec (Québec)G1R 2R5 Canada.

Comité d'accueil du Sommet des Amériques : la_casa2001@hotmail.com -- http://www.quebec2001.net