arch/ive/ief (2000 - 2005)

Certains médias donnent parfois une info objective, mais ce qui domine est du genre "enfin les PRESUMES COUPABLES vont être jugés".

Et pourtant... Qu'ils sont coupables, il faudra le démontrer.
Je ne parlerai ici que d'un cas, dont je connais quelques éléments: celui de Mr. Vincent Ntezimana. Soyons clairs: Vincent à travaillé à l'unité d'Astronomie et de géophysique de l'UCL, et moi également -- mais nous ne nous sommes pratiquement que "croisés", vu que je suis arrivé en 93 (donc, Vincent était a l'UCL avant, et
moi après). C'est pour cela que je le connais un petit peu.
Problème: mon sentiment personnel, assez bien réfléchi, est qu'il n'est très probablement coupable d'aucune incitation au crime. C'est un sentiment acquis de longue date: je me suis intéressé à l'affaire dès sa révélation, - sans mener une "enquête" mais en posant les questions élémentaires que
j'avais l'occasion de poser à Vincent (d'autres ont fait les choses bien plus en détail, c'est public). Une des choses déjà évidentes à l'époque est que les accusations
portées contre lui variaient beaucoup, voire étaient complètement changées lorsque des témoignages fournis par la défense s'avairaient les contredire.
Ceci rend la défense pour le moins difficile.

Je pense que la totalité de ce que j'ai appris à l'époque se trouve dans le livre écrit par Vincent Ntezimana
(facilement trouvable en librairie à ma connaissance):

** La justice belge face au génocide rwandais
** (L'affaire Ntezimana) publié chez l'Harmattan (septembre 2000)

Je recopierai des extraits de ce livre sur cette liste si certains sont intéressés.
C'est très bien écrit. Digne d'une personne capable de recherche de qualité en physique de l'atmosphère, et dont la seule "erreur" a probablement été d'être à l'origine d'un parti d'opposition dans son pays (le Parti du
Renouveau Démocratique), et de "tenir" à son pays. Certains me diront sans doute qu'il a "pêté les plombs" comme d'autres à l'époque du génocide, mais même en acceptant
cette idée encore à prouver, des choses simples restent très curieuses.
Cet "appel à la conscience des hutus", un appel au génocide, qui aurait été tapé dans un copy-shop à Louvain-la-Neuve... à la demande de l'accusé. Cela voudrait
dire que même en Belgique, il avait "perdu la raison" au point d'aller faire taper 10 lignes à contenu criminel alors qu'il a tapé lui même des dizaines de pages de
documents scientifiques et politiques ? Ce n'est là qu'une des chose incroyables de cette affaire.

Ma conclusion générale est simple: la culpabilité de l'accusé Ntezimana reste a prouver. Que le procès mette en évidence quelques éléments solides de nature a prouver ne serait-ce que l'incitation à l'assassinat d'une personne, et j'accepterai un verdict de culpabilité - sévêre comme il se doit.

Une fois la possibilité (pour ne pas dire, selon mon sentiment personnel, la probabilité) de l'innocence posée, un problème grave se pose:

Le tribunal est il en mesure d'acquiter Vincent Ntezimana,
si c'est ce qui apparaît Juste ?

Je l'espère. Ce ne serait pas une mince affaire. Le batage médiatique est très important, et le message dominant (pas unique, heureusement) est: "enfin un procès pour condamner des génocidaires". Je n'ai aucune idée sur l'éventuelle culpabilité des 3 autres. Mais à une certaine époque, le cas
Ntezimana était présenté, je crois, comme le plus important. Admettre qu'il n'est coupable de rien serait probablement très dur pour pas mal de gens (enquêteurs, parties civiles... chacun peut se faire une opinion, que le déroulement du procès confirmera ou pas). Au delà de la difficulté personnelle pour ces personnes, il y a un
problème de fond: condamnera-t-on des personnes vraiment impliquées dans le génocide Rwandais, en Belgique ? Je serais prêt a parier que cela était possible. Mais
probablement pas en prenant pour cible Vincent Ntezimana.

Philippe Marbaix.