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Journée Internationale d'actions paysannes convoquée par Via Campesina ce mardi
by Fred Tuesday April 17, 2001 at 10:57 PM
fredolev@hotmail;com

Ce mardi 17 avril, l'organisation internationale via campesina a convoqué à une journée mondiale d'action.

En Belgique , à Bruxelles, un trentaine de personnes se sont retrouvées à l'heure de midi devant les bureaux de l'industrie européenne des aliments du bétail, la FEFAC (Fédération Européenne des Fabricants d¹Aliments Composés).

En fin d'après-midi, ensuite, Via campesina, la CSC (syndicat chrétien), 11 11 11, Attac, etc. ont manifesté devant la représentation diplomatique brésilienne à Bruxelles pour exiger la justice pour les sans terres et une réforme agraire.
Pour finir, une partie des manifestants s'est ensuite dirigée vers l'ambassade, tout proche, de la Colombie pour exiger aussi une réforme agraire et que le gouvernement de ce pays latinoaméricain s'attaque aux groupes paramilitaires. Un document a été remis à l'ambassadeur.

Ce mercredi, sera publié sur le site un reportage audio et photo ainsi que davantage d'explications sur cette journée un peu passée inaperçue du fait de la fantastique mobilisation anti-nucléaire de ce lundi à Kleine Brogel.

Pour patienter, voici l'appel de Via Campesina:

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Le 17 avril a été défini en 1996 comme journée internationale des luttes paysannes par Via Campesina, mouvement paysan international, dont est membre la CPE, suit au massacre de 19 paysans brésiliens du Mouvement des Sans Terre (MST) à Eldorado dos Carajas, resté à ce jour impuni.

La Via Campesina se mobilisera le 17 avril pour une Journée de protestation au niveau international. Nous protesterons ce jour-là contre les importations de produits agricoles à bas prix qui détruisent la production alimentaire locale, et contre les OGM et les brevets.

Via Campesina invite tous les secteurs à participer à cette journée contre les politiques neo-libérales, pour un projet alternatif, et une vie digne pour tous.

NON AUX IMPORTATIONS ALIMENTAIRES A BAS PRIX

Nous appelons à protester contre la politique forcée d'ouverture de nos marchés aux importations à bas prix qui détruisent la production alimentaire locale et augmentent encore plus la misère et la famine dans les milieux ruraux.

Nous appelons à protester contre une politique qui fait des paysan(ne)s, des peuples idigènes des déplacés dans leur propre pays, ou des travailleurs clandestins de la production intensive industrielle.

Nous dénonçons l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en tant qu’outil antidémocratique au service des multinationales qui nous impose la politique de "libéralisation" des marchés. Les accords de "libre"-échange et de l'OMC dans le domaine de l'agriculture ont dévié la production domestique vers la production intensive d'exportation, qui fait basculer des millions de paysans et peuples indigènes vers la faillite totale.

OUI A LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE

Via Campesina lutte pour la souveraineté alimentaire en tant que premier principe de formulation de politiques agricoles qui assurent une production paysanne diversifiée de produits sains, avec des prix qui rémunérent les paysans, la réactivation des politiques de réforme agraire, des régulations des marchés pour éviter les excédents et l'arrêt de l'industrialisation de la production agricole.

Via Campesina exige l'exclusion de l'OMC de toute négociation concernant la production et les marchés alimentaires.

NON AUX OGM ET AUX BREVETS

Nous dénonçons les OGM en agriculture parce-qu'ils sont nuisibles pour les agriculteurs, les consommateurs et l'environnement. Nous protestons contre les brevets et les "semences mortes" qui donnent des plantes avec des semences non fertiles, ce qui veut dire que les paysan(nne)s et producteurs sont obligé(e)s de les acheter chaque année. De ce fait, nous sommes dépendants des multinationales qui finalement nous excluent de la production. Il n’est pas possible que cette richesse et diversité créée par les paysans se convertisse en propriété privée de quelques entreprises multinationales.

OUI AUX SEMENCES PAYSANNES

En ce qui concerne les semences, les droits paysans ont un profond caractère historique: ils existent dès que l'homme a créé l'agriculture à fin de pourvoir à ses besoins.

Ces droits restent valables, car nous préservons la biodiversité, et nous les ratifions par le renouvellement permanent et l’amélioration des ressources. Nous sommes ceux qui protègent les ressources génétiques en agriculture.

Nous sommes les dépositaires de l' effort et des connaissances de ces générations qui ont créé cette diversité biologique agricole et c'est pour cela que nous exigeons d'être reconnus dans notre droit.

Via Campesina propose que, concernant les semences, soient reconnus les droits des paysans participer au contrôle et au pouvoir de décider le futur des ressources génétiques.

Il faut abolir les brevets sur le vivant et faciliter l’établissement de règles juridiques différentes qui respectent le caractère collectif de ces droits et qui respectent le libre accès aux ressources génétiques.

Il faut interdir les semences mortes et autres technologies qui empêchent les paysans de reproduire leur propre semence.

A Porto Alegre, pendant le Forum Social Mondial, nous avons vu qu'un projet alternatif à la politique néo-libérale est possible. A Porto Alegre, nous avons travaillé avec les autres secteurs à la construction de cette alternative et aux luttes à mener pour y parvenir. Le 17 avril a été défini comme un des événements au niveau international pour articuler cette lutte.

C’est pourquoi nous vous invitons tous à participer à cette journée d'action à fin de fortifier notre projet commun, pour avancer avec notre alternative au service des peuples et contre les politiques néo-libérales.

Seulement tous ensemble nous pourrons avancer !

Nous appelons aux actions déterminées:
- Aux frontières et douanes pour y protester contre les importations
- Contre les cultures transgéniques
- Contre les multinationals qui nous imposent des brevets, les transgéniques et les importations
à bas prix.
- Contre les gouvernements des pays exportateurs qui encouragent les politiques de dumping.

MONDIALISONS LA LUTTE, MONDIALISONS L'ESPOIR