Pécrot et Paddington: catastrophes annoncés by David Pestieau, Bruxelles Wednesday March 28, 2001 at 11:32 AM |
Tristesse mais aussi colère m'ont envahi quand j'ai vu les images de la catastrophe de Pécrot. Colère quand j'ai entendu des responsables de la SNCB et des ministres parler d'erreur humaine du conducteur. Facile derrière son bureau de parler d'erreur humaine sans se remettre en cause!
Tristesse mais aussi colère m'ont envahi quand j'ai vu les images de la catastrophe de Pécrot. Colère quand j'ai entendu des responsables de la SNCB et des ministres parler d'erreur humaine du conducteur. Facile derrière son bureau de parler d'erreur humaine sans se remettre en cause!
J'ai repensé à un ami conducteur de train qui me racontait dernièrement ses journées et ses nuits. Les 15 jours de congé en retard. Les semaines sans voir ses enfants. Les 13 à 14h partis de la maison. Les services commençant à 2 heures du matin.
J'ai pensé à ce jour d'octobre 1999 où j'ai participé à une commémoration en mémoire des victimes de la catastrophe de Paddington en Grande-Bretagne : 40 morts, 60 disparus. Un tel était-il possible en Belgique ? Oui car le rail belge est sur la voie du britannique : libéralisation du rail européen (signé par la ministre Durant !), filialisation, désinvestissement,… Oui, le conducteur de Paddington avait aussi brûlé un feu rouge. Oui, le chemin de fer britannique n'avait pas jugé bon d'installer un système de freinage automatique trop cher. Oui, la SNCB n'en a pas équipé non plus l'immense majorité de ses trains comme celui de Pécrot, laissant ce privilège aux trains TGV d'hommes d'affaires.
Car la rentabilité passe avant la sécurité et le service public.