arch/ive/ief (2000 - 2005)

Rapport sur la défense des défenseurs des droits de l'Homme
by FIDH-OMCT Friday March 23, 2001 at 08:45 PM
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Publication le 29 mars 2001 du troisième rapport annuel de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme

Les défenseurs des droits de l’Homme
entre répression quotidienne et hypocrisie internationale

Publication le 29 mars 2001 du troisième rapport annuel de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme


La publication du rapport annuel 2000 de l’Observatoire intervient un an après la création par les Nations unies d’un mécanisme international de protection des défenseurs des droits de l’Homme. Hina Jilani, avocate pakistanaise et éminente militante, a été désignée à cette fin, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU.

Notre combat n’a pas été vain : la création de ce mécanisme constitue une victoire importante pour toutes les personnes qui au quotidien luttent en faveur des droits et libertés fondamentales pour tous, et qui pour cette raison sont victimes de répression.

Néanmoins, cette étape ne peut occulter le cynisme grandissant d’un nombre important d’Etats. Au sein des Nations unies, ils soutiennent ouvertement le mandat du Représentant spécial et au niveau local, développent des stratégies de répression et de dénigrement des défenseurs. En outre, depuis le début de la 57eme session de la Commission des droits de l’Homme à Genève, certains de ces mêmes Etats sont à l’origine d’une campagne qui conteste le rôle des organisations non gouvernementales indépendantes. 17 des 53 pays membres de cette Commission viennent officiellement de demander une limitation de l’activité des ONG au sein du système onusien.

Le rapport, en présentant 350 cas de défenseurs réprimés dans 52 pays, témoigne de cette réalité.

Sur tous les continents, les syndicalistes, les militants de l’environnement, les avocats notamment continent d’être la cible des autorités et de groupes privés. Les violations des droits des défenseurs touchent tous les domaines de leurs actions et recouvrent un large éventail d’exactions et de méthodes répressives (exécutions sommaires, menaces de morts, mauvais traitements, campagnes de diffamation, surveillance, écoutes téléphoniques, confiscation de documents et de passeports, arrestations et détentions arbitraires, poursuites judiciaires, interdictions de sortie du territoire). Sont conjointement attaqués les organisations et leurs membres et s’agissant de ces derniers, leur vie privée est autant visée que leur action publique.


Cette année, l’Observatoire met, en outre, l’accent sur la diversité des restrictions apportées à la liberté d’association. Les situations évoquées dans le rapport démontrent combien le respect de cette liberté détermine la marge d’action des défenseurs des droits de l’Homme.

Dans toutes les régions du monde, les droits de former des organisations et d’y participer, de se réunir et de se rassembler pacifiquement, voire même de communiquer avec les autres ONG et les organisations intergouvernementales sont bafoués. Détenir, rechercher, diffuser des informations, et recevoir des fonds de l’étranger sont passibles de poursuites.

Le niveau d’intensité et la fréquence d’utilisation de telle ou telle méthode varient toutefois d’une région à l’autre.

Ainsi en Amérique Latine, la vie ainsi que l’intégrité physique et psychologique des défenseurs sont les premières menacées. Ce continent détient toujours, et de façon exponentielle, le triste record du nombre de défenseurs menacés de mort, victimes de disparitions forcées et d’exécutions sommaires. Pour la Colombie, l’Observatoire est notamment intervenu, entre novembre 1999 et février 2001, sur 18 cas d’exécutions sommaires et sur plus de 50 cas de menaces de mort.

Pour le Maghreb et le Moyen Orient, les principales entraves visent le droit à la vie privée auquel s’ajoute un nombre proportionnellement élevé de cas de violations du droit au travail, de la liberté de circulation et d’association.

Il ressort qu’en Europe, les défenseurs sont tout particulièrement victimes de poursuites judiciaires directement liées à l’exercice de la liberté d’expression. La situation au Kirghizistan et en Turquie est tristement exemplaire à cet égard.

Enfin, en Afrique comme en Asie, arrestations et détentions arbitraires sont les risques principaux encourus par les défenseurs des droits humains. S’agissant de l’Afrique, un nombre important d’arrestations se déroule hors de tout cadre judiciaire, comme en République démocratique du Congo.

Aujourd’hui, les défenseurs des droits de l’Homme sont confrontés à un défi essentiel : l’utilisation conjuguée de méthodes et stratégies de répression variées, pernicieuses et sophistiquées.

L’Observatoire présentera ce rapport le jeudi 29 mars 2001

Rencontre avec la presse à l’Office des Nations unies à Genève
en présence de Sidiki Kaba, Président de la FIDH et Eric Sottas, directeur de l’OMCT et de
défenseurs des droits de l’Homme de différents pays
à 11H00, Palais des Nations, Genève
« Bibliothèque » - Salle de la presse N°2


Lors de la cérémonie de la remise du Prix Martin Ennals 2001 pour les défenseurs des droits de l’Homme
à 17H30 aux Studios de la Télévision Suisse Romande
20 Quai Ernest Ansermet, Genève


Contacts :
FIDH : Juliane Falloux Tel 33 (0) 1 43 55 25 18, Fax : 33 (0) 1 43 55 18 80, E.mail : fidh@fidh.org. http://www.fidh.org
OMCT : Eric Sottas Tel + 41 22 809 49 39, Fax + 41 22 809 49 29, E.mail : omct@omct.org. http://www.omct.org

N.B. : l’intégralité de ce rapport en français, anglais et espagnol sera disponible sur les sites de ces deux organisations
le 29 mars 2001