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Des gendarmes sous pression
by LE SOIR Friday March 23, 2001 at 02:38 PM

Le procès des trois gendarmes soupçonnés d'avoir étouffé Sémira aura lieu avant la fin de l'année, c'est une certitude...

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Les gendarmes sous pression
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FRÉDÉRIC DELEPIERRE Le procès des trois gendarmes soupçonnés d'avoir
étouffé Sémira aura lieu avant la fin de l'année, c'est une certitude ,
clame l'avocat des parents de la jeune Nigériane décédée en septembre 1998 à
Zaventem dans un avion de la Sabena lors d'une tentative d'expulsion. Une
première étape sera déjà franchie le 24 avril prochain puisque l'affaire va
passer devant la chambre du conseil , déclare Me Diependaele. Ce sera le
réglement de procédure au cours duquel toutes les parties pourront demander
des devoirs complémentaires. Nous ne le ferons pas car, à nos yeux,
l'instruction a été correctement menée. D'autres parties civiles, comme la
Ligue des droits de l'homme, en demanderont peut-être. La date de
comparution est confirmée par le parquet de Bruxelles. Un parquet qui
revient d'ailleurs sur le renvoi demandé devant les assises pour les trois
gendarmes incriminés. Au début de l'affaire, une plainte avait été déposée
contre trois X , explique un magistrat. Le premier X a été identifié comme
étant les trois pandores dans leur ensemble. Le deuxième était le commandant
de bord qui a été mis hors de cause. Les affaires se corsent avec le
troisième X. Pour l'avocat, il s'agissait de Johan Vande Lanotte, ancien
ministre de l'Intérieur, en poste au moment où la note pour l'utilisation
du « coussin » a été élaborée. L'actuel ministre du Budget et de
l'Intégration sociale a été longuement entendu par la juge d'instruction
Colette Callewaert l'an dernier en tant que témoin mais il n'a jamais été
question de levée d'immunité ou d'inculpation. Le parquet a quand même
souhaité le renvoi du ministre devant la chambre du conseil afin que toute
la clarté soit faite et qu'il puisse être mis hors de cause publiquement,
par un tribunal , ajoute le magistrat. Toutefois, après de houleuses
discussions, le parquet général en a décidé autrement. « Le contenu du
dossier est explosif. Il démontre la responsabilité des politiques »
L'avocat des parents de la victime fulmine. Le contenu du dossier
d'instruction est explosif. Il démontre clairement la responsabilité des
politiques et des supérieurs hiérarchiques des gendarmes. Seuls les petits
sont poursuivis alors qu'ils disent dans leurs dépositions qu'ils avaient
une pression énorme sur eux. La défense se base sur l'équilibre entre le
but (l'expulsion obligatoire) et le moyen utilisé. Or, ce moyen a abouti à
une agression. Me Diependaele se demande alors s' il existe en Belgique une
loi qui justifie qu'un meurtre soit commis ? Le rapport des psychiatres
mentionne d'ailleurs la pression exercée sur les gendarmes mis en cause.·