arch/ive/ief (2000 - 2005)

« Le FalunGong est hanté par ses propres crimes » (Full)
by Une enquête de Mao Ning Tuesday February 20, 2001 at 11:14 AM
mao.ning@caramail.com 32-2-5040154 Bd. Lemonnier, 171 / B-1000 Bruxelles

Mardi 23 janvier, la télévision nationale chinoise (CCTV) diffusait les images terrifiantes du suicide collectif d'un groupe de pratiquants du FalunGong à Beijing. Quatre femmes et une enfant ont tenté de s'immoler par le feu en ingurgitant de l'essence. La scène horrible avait été filmée par un soldat sur place.

La secte Falun Gong aurait été fondée en 1992 par son actuel gourou Li HongZi. Initialement ce dernier parcourait les campagnes reculées en tant que sorcier-guérisseur, comme il en existe encore à certains endroit où l’éducation a du mal à s’imposer. Devant le succés croissant de ses élucubrations philosophiques, Li HongZi fonde son mouvement à partir d’une théorie hétéroclite qui reprend toutes les croyances occultes des contrées qu’a visitées le gourou. C’est la naissance du Zhuan Falun, la théorie mirobolante de la secte. Les adeptes sont soignés à distance par l’unique médecin en la personne de Li. D’ailleurs toutes les personnes non guérissables, le sont « à cause de leur karma ». Entendez qu’ils sont « maudits pour avoir commis des crimes… dans une autre vie ». (1) Inutile de dire que les membres de la secte n’ont pas le droit de fréquenter les hôpitaux, sous peine « de ne jamais pouvoir atteindre le royaume céleste. » Notons qu’il se trouve aujourd’hui nombre d’organisation de défense des Droits de l’Homme pour nier le caractère sectaire du Falun Gong (2)… Et pour cause…

L’engrenage politique

La législation socialiste interdit les pratiques dont les fondements philosophiques tendent à réconcilier le peuple avec les pratiques obscurantistes. Néanmoins, le gouvernement n’a pas soupçonné l’ampleur et la perversité prises par le mouvement. Il s’avère aujourd’hui, que Li HongZi a bénéficé très tôt de soutien extérieur. Le service canadien du renseignement et de la sécurité n’hésite pas à qualifier Falun Gong comme « un des groupes les plus important parce qu’il a pu avoir une envergure nationale et parce qu’il est très bien organisé… » Mais il s’agit bien « d’une secte apocalyptique menaçant la légitimité d’un régime voué au développement économique. » (3)

Les connections établis entre Li HongZi et l’extérieur ne font aucun doute. Le même organisme de renseignement nous apprend que Falun Gong a bénéficié « des liens avec les Eglises chrétiennes parallèles à l’étranger ».(3) Traduction : Li HongZi a financé son mouvement via des réseaux classiques de la CIA.

Partout où la secte s’est implantée, elle organise des émeutes, et se profile beaucoup plus comme une organisation politique que comme groupe religieux. Un spécialiste de la question explique : « les adeptes n’étaient initialement pas contre l’Etat. Aujourd’hui, ils le sont ! »(4) Li HongZi ne se contente pas de fomenter des troubles. Il oriente sciemment son mouvement dans le sillage de l’impérialisme. Le 25 avril 1999, 10 000 de ses adeptes provoquent une émeute sur la Place Tian An Men, une heure à peine après le départ du gourou vers les USA sous un faux nom et de faux papiers, emportant aussi l’argent de sa communauté.

Institutionnalisé

En agissant ainsi, Li donnait un peu d’air aux ennemis de la Chine. En effet, ces dernières années, le pays a montré une étonnante stabilité politique, sociale et économique. Les médias occidentaux ont dû se servir de chiens écrasés pour critiquer la Chine, et nombre d’éditorialistes se sont reconvertis en prophètes du malheur pour parler de la Chine. Le Falun Gong est tombé a pic. Il a permis à la presse anticommuniste de pouvoir « fêter » l’anniversaire des événements de 1989.

A cet effet, Falun Gong a tout de suite trouvé des appuis, à Taiwan par exemple. Mais si le gouvernement de Taiwan soutient financièrement Li HongZi contre la Chine (5), il ne lui autorise pas ses activités à Taiwan. Ils ne sont pas eux, à Taiwan…

Le soutien politique vient surtout des USA. Gail Rachlin, une fonctionnaire américaine, s’est « convertie » au Falun Gong pour en devenir le manager des relations publiques. « Avec Gail Rachlin, les médias internationaux, le gouvernement US et les organisations des Droits de l’Homme se sont penchés sur le Falun Gong pour le défendre… Elle a contribué pour une large part au soutien accordé par le Congrès. Elle se prépare aujourd’hui à faire voter une motion contre la Chine par la Commission des Droits de l’Homme. »(6) Le professeur australien David Kelly est bien connu pour ses positions pro-impérialistes. Il voit dans Falun Gong, la possibilité de « fonder un mouvement charismatique, de masse» (7). Nous reconnaissons là une attaque somme toute classique des anticommunistes, qui se servent d’un leadeur ‘charismatique’, comme Lech Walesa et Vaclav Havel.

Suicide collectif : un de trop

Le parti communiste n’est pas resté inactif. Une importante campagne nationale a vu le jour pour combattre les sectes hérétiques, et pour dénoncer une machination de l’occident (8). Face à une conscientisation progressive de la population, de nombreux adeptes ont quitté la secte, qui a perdu ainsi une grande partie de son influence, ne gardant qu’un noyau dur de fanatiques.

Pour faire mousser une prétendue ‘explosion sociale’ en Chine, les USA ont demandé à Li HongZi de poursuivre les manifestations sur la Place Tian An Men. A court de partisans, Li tente un dernier coup de force médiatique en envoyant ses idolâtres s’immoler en public. Les victimes sont des fanatiques, à en croire leurs déclarations : « nous voulions atteindre le nirvana, comme nous l’avait indiqué Maître Li. » (9)

La réaction de la population a été spontanée. Dans toutes les villes, on a assisté à une dénonciation sans appel de Li HongZi et ses méthodes criminelles. Un jeune résumait bien l’atmosphère ainsi à la télévision nationale : « Li HongZi est un minable, qui agit contre la société, contre le progrès, contre la société. Pourquoi ne rejoint-il pas le nirvana tout de suite ? Pourquoi envoie-t-il une jeune fille de 12 ans au bûcher ? On ne lui pardonnera jamais cela. Mais où est-il aujourd’hui ? Aux USA avec ses amis et sa famille. En Chine, Monsieur Li HongZi se rendait lui, dans des hôpitaux auxquels nous donnons une étoile ! » (10)

Epilogue

Le 31 janvier 2000, les Etats-Unis ont introduit une motion aux Nations-Unies pour condamner la Chine « qui persécute les adeptes du Falun Gong ». Quelques jours plus tard, le comité Nobel pour la Paix s’est cru intelligent de placer Li HongZi sur la liste des candidats au titre. Or, près de mille personnes avaient déjà rejoint le nirvana de Li HongZi. La volonté délibérée de la part des USA d’attaquer la Chine et de l’isoler du reste du monde est manifeste. La volonté de créer des troubles parmi la population chinoise est indéniable. Mais, les communistes chinois ne s’y trompent pas : « les théories absurdes de Li HongZi sont écrites pour satisfaire les forces anti-chinoises en Occident.[…] Aujourd’hui, l’échec de cette politique se passe de commentaires. Li HongZi est hanté par ses propres crimes. » (11)

Suite à la mobilisation impressionnante de la population autour du gouvernement chinois et du parti communiste contre Li HongZi et contre FalunGong, on la désertion des adeptes occidentaux du médécin-chef du Falun Gong. A New-York, Zhang Er’Ping, porte-parole mondiale de Falun Gong a affirmé que « son mouvement n’a aucun lien avec le suicide collectif du 23 janvier ». Depuis lors, il semble que son micro soit tombé définitivement en panne.

Au point de vue international, la presse anticommuniste se perd en conjecture pour expliquer ce drame. En Belgique, le quotidien Le Matin laissait entendre que c’est « le gouvernement chinois qui avait organisé ce suicide » (12), tandis que dans Le Soir, Eric Meyer soulignait « la détermination totale du Falun Gong à payer le prix, si haut qu’il soit pour déstabiliser le régime… »(13). Comme vous pouvez le constater, même dans la presse anticommuniste, c’est le jour et la nuit. Des pays, comme le Canada, Singapour et la Corée du Sud ont instamment déclaré le Falun Gong indésirables. Deux ans de lutte acharnées ont été nécessaires aux Chinois pour vaincre la secte. Jiang ZeMin, le président chinois, a insisté à la télévision, pour que « le Parti raffermisse l’étude de la science, notamment pour combattre les hérésies du Falun Gong ». (14) Il a entièrement raison.

Notes :
1. Zuan Falun, introduction, éd. Chinoise
2. Human Rights Watch, Amnesty et Solidarité Chine qui communient ensemble l’anticommunisme fervent
3. SCRS, Risques de troubles en République Populaire de Chine à moyen terme (2001-2006), Commentaire n°79, p.5
4. Far Eastern Economic Review, 20/04/2000
5. China Times (Taiwan), 30/06/1999
6. Far Eastern Economic Review, op cit.
7. Idem.
8. Beijing Information, 28/06/1999
9. Xinhua News Agency, 30/01/2001
10. CCTV-4, 17/02/2001
11. The People’s Daily, 05/02/2001
12. Le Matin, 24/01/2001
13. Le Soir, 24/01/2001
14. CCTV-4, 06/02/2001

La secte et le régime assassin
by Juan Domingo Tuesday February 20, 2001 at 12:03 PM
tsanchez@be.packardbell.org

De la propagande de la dictature chinoise contre une secte qui n'est pas plus obscurantiste que le PC chinois: j'ai l'impression que le assassins de Tien An Men et les exploiteurs d'enfants et de prisonniers qui nient tout droit politique aux travailleurs et au peuple chinois n'ont qu'à fermer leur gueule.

Bel exemple d'argumentation
by Mao Ning Wednesday February 21, 2001 at 11:02 AM
mao.ning@caramail.com 32-2-5040154 Bd. Lemonnier, 171 / B-1000 Bruxelles

Bonjour,
je pense que vous modererez vos propos et votre style de discussion, lorsque la presse officielle (citoyenneté-dignité-responsabilité) vous apprendra dans 30 ans (c'est la vie) qu'il s'agit bien d'une machination.

En outre, je signale que Indymedia est justement destiné à ceux qui ne veulent pas fermer leur gueule, même si on leur ferme la porte des médias.

Bien à vous.

Amnesty contre les communistes Clinton/Bush
by membre d'AI Wednesday February 21, 2001 at 12:33 PM

En tant que membre d'Amnesty International ayant aidé dans la libération de quelqu'un emprisonné parce qu'un membre de sa famille était apparemment membre d'un groupe communiste, mon expérience personnelle ne soutient pas bien l'accusation d'anti-communisme...

Mais voilà un exemple plus récent de ses critiques ferventes « anti-communistes », d'un communiqué de presse datée 19 jan 2001 :

Serious human rights violations persist within the USA, particularly in relation to the criminal justice system:

-- Police brutality, racism, torture and ill-treatment in jails and prisons continue to be widely reported;
-- Electro-shock weapons and other restraints continue to be misused by police and corrections officials;
-- Cruel conditions still persist in segregation units;
-- Detained children and asylum-seekers are still ill-treated;
...

As Texas Governor, George W. Bush oversaw 152 executions with consistent violations of international standards. Violations - in Texas and elsewhere - have included the low quality of legal representation afforded to poor capital defendants, racial bias, and the execution of the mentally impaired and of juvenile offenders.
...

In its letter, Amnesty International has highlighted its concern at the USA's failure to uphold international standards: Only the USA and Somalia have failed to ratify the UN Convention on the Rights of the Child, a treaty ratified by 191 countries, that protects the fundamental human rights of children.

Plus d'infos :
http://web.amnesty.org/ai.nsf/countries/usa?OpenView&Start=1&Count=30

Ce document-ci :
http://web.amnesty.org/ai.nsf/Index/AMR510102001?OpenDocument&of=COUNTRIESUSA

Ces pauvres gars communistes Clinton et Bush Jr, attaqués par Amnesty International...

Pékin ne me paraît pas hanté par les siens...
by Olivier Thursday February 22, 2001 at 12:59 AM
alterecho@brutele.be

Admettons que ce soit le FalunGong qui ait incité ces 5 personnes à s'immoler par le feu. Ce serait effectivement un crime, et je suis mal placé pour savoir si c'est vrai ou non. C'est une accusation plausible lancée contre la secte.

En voici une autre, au moins aussi plausible: 112 des adhérents du FalunGong ont trouvé la mort en détention après avoir été incarcérés pour leur appartenance à la secte. Ils ont été torturés à mort parce qu'ils n'étaient pas prêts à se 'réformer', ou alors assassinés alors qu'ils résistaient à leur arrestation. Ce sont des informations en provenance d'organisations des droits de l'homme basées à Hong Kong, sans doute farouchement anticommunistes. Connaissant les moeurs répressives chinoises, j'estime cependant que ces accusations sont tout aussi plausibles que les premières.
Par contre, venons-en aux faits incontestables puisque reconnus. Pékin avoue (ou s'enorgueillit??) avoir "condamné 242 leaders de cette secte pernicieuse à des peines de prison, tandis que de nombreux éléments têtus ont été envoyés dans des camps de rééducation". Pour moi, la privation de liberté est un crime, sans même parler de la "rééducation".

Choisis ton camp, c'est ton problème, mais le mien n'est pas celui du pouvoir...

(Source: De Morgen; désolé, en l'absence de témoignages de première main, je dois me contenter de la presse anticommuniste. Au fait, y a-t-il d'autres divisions dans le (ton) monde que celle qui sépare les communistes des anticommunistes?)

Combattre l'obscurantisme
by Mao Ning Thursday February 22, 2001 at 05:30 PM
mao.ning*caramail.com 32-2-5040154 Bd. Lemonnier, 171 / 1000 Bruxelles

Salut,
je pense que la question qui est posée est différente. Le tiers monde, dont fait partie la Chine, doit pouvoir se séparer de l'obscurantisme des sectes, des castes, et de bien d'autres maux.

Personne en Belgique ne doute du danger que présentent les sectes (Temple Solaire par exemple), mais il semble en Belgique permis (par qui ?) de soutenir les sectes qui agissent dans les pays que le gouvernement (lequel ?) n'apprécie pas.

Je pense que ces attaques gratuites, mal intentionnées sont irresponsables. Je pense aussi que la base de toute discussion est un argumentaire détaillé, ce que je pense avoir dans une certaine mesure rassemblé.

La Chine n'est pas un paradis, c'est tout à fait vrai. Mais que propose l'occident ? Une situation à la yougoslave, à la russe ou à l'indienne ? Aucune de celles-là ne peut être considérée comme valable (avec tout le respect et l'amitié que j'apporte à ces populations).

C'est une question de bon sens que de constater que le "modèle" chinois, aussi biscornu qu'il soit, n'est pas seulement un moindre mal, mais aussi un progrès au sein des pays du tiers monde.

Je pense aussi, que la Chine, dans le tiers monde, est beaucoup plus active sur la coopération que n'importe quel pays occidental pris à part. Le tiers monde va dans le cadre de la mondialisation avoir besoin de représentant, dont l'Inde, le Brésil, Cuba, l'Afrique du Sud seront partie prenante, la Chine aussi.

On peut être non-communiste, et critiquer les points faibles de la Chine et en apprécier les points forts. La'attitude de "deux poids, deux mesures" d'un nombre important d'ONG est plus que dommageables. Elle n'ont d'ailleurs elles non plus, pas grand chose de sérieux à proposer pour le tiers monde.

"Choisir son camp" est important. Néanmoins, j'éprouve pas mal de réserves vis à vis des "ni gauche ni droite" ou des partisans de la "citoyenneté-dignité-responsabilité", qu'il est inutile de nommer.

Ces gens-là ne font pas que causer. Ce sont eux qui lancent tout une série de campagnes frauduleuses, de médiasmensonges.

"Don't hate the medias, be the medias" est une bonne formule de départ pour rendre un peu de sens aux mots "Vivre" et "Voir".

Amicalement.
Mao Ning.
journaliste à "Solidaire", hebdomadaire du PTB.