arch/ive/ief (2000 - 2005)

400 personnes pour fêter la libération de Pascal Marchand
by Fred Friday February 09, 2001 at 01:10 PM
fredolev@hotmail.com

Ce vendredi 9 février, à 8h45, à l'appel du Collectif Contre les Expulsions, quelques 400 personnes se sont rassemblées pacifiquement devant le Palais de Justice de Bruxelles pour exiger la libération immédiate de Pascal Marchand.

C’est en effet aujourd’hui qu’avait lieu l'audience d'opposition au jugement, intervenu le 26 janvier par défaut, à la 50ème chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Bruxelles.

Etaient présents des députés écologistes, des membres de l’Union Progressiste des Juifs de Belgique, des représentants de la communauté rom, des ex-délégués des Forges de Clabecq, des étudiants, le Collectif contre les expulsions, des membres du POS et du PTB,… et les forces de l’ordre évidemment.

Tout le monde n’a évidemment pas pu rentrer dans le Palais de Justice. Mais assez malgré tout pour applaudir Pascal lors de son entrée et pour refuser de se lever lors de celle de la juge.

La séance fut très courte: après une brève vérification d’identité, la juge prononça sa libération immédiate et fixa la date du 4 mai prochain pour statuer sur le fond du dossier.

Décision qui a évidemment satisfait les manifestants dont une bonne partie se sont alors dirigés, en manifestant, vers la prison de Forest afin d’accueillir Pascal, qui fut libéré vers 11 heures. Pour l’anecdote, à sa sortie, un journaliste, lui a demandé s’il avait faim…après 11 jours de grève de la faim…

Rappelons les faits antérieurs à cette libération:

Le mardi 30 janvier, dans la soirée, Pascal Marchand, un membre du Collectif contre les Expulsions, a été violemment interpellé à son domicile et écroué à la prison de Forest, en application d’un jugement rendu par défaut par la 50ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles. Ce jugement a été rendu le 26 janvier et condamnait le militant à un an de prison ferme pour des accusations de coups et blessures, de tentative de vol et de destruction de matériel. Faits qui se seraient produits lors d’une manifestation devant le centre 127bis de Steenokkerzeel, le 3 octobre 1999, pour dénoncer l’expulsion collective de Roms.


Pascal ne reconnaît pas ce jugement et s’est considéré donc tout de suite comme prisonnier politique. Il a refusé en conséquence de se soumettre aux injonctions carcérales (comme porter l’uniforme) et a entamé dès son incarcération une grève de la faim et de la soif (par la suite, Pascal a reconsommé de l’eau sucrée et.a été transféré, sous la pression, du mitard vers une cellule normale).

C’est alors que le mouvement de solidarité s’est mis en marche. Mouvement qui a joué un rôle fondamental dans cette libération. Outre les centaines de personnes présentes ce matin, des milliers de mails et de faxs ont été envoyés au ministère de la justice et à la prison de Forest qui a dû changer de numéro. Des députés ont été rendre visite à Pascal. Un médecin extérieur, malgré les obstaclesmis en travers de la route par l’administration pénitentiaire, a pu également constater les mauvaix traitements qu’il avait subis. Les relais dans la presse ont été très bons, très mauvais ou inexistants.

Pascal n’était pas un prisonnier isolé comme les autres. La pression a payé d’une certaine manière. Les matons ne l’auraient peut-être pas traité comme ils l’ont fait s’ils avaient su… "Ils tiraient d’ailleurs une gueule jusque par terre", ce matin, selon les dires de Pascal. Ils craignent probablement d’être l’objet d’une plainte.

Mais ce n’est qu’une victoire partielle: comme Pascal l’a affirmé ce matin, la lutte contre "L’Etat policier" n’est pas finie. Il a d’autant plus raison que le jugement sur le fond aura lieu le 4 mai prochain, que d’autres instructions ou procès sont en cours et que la Belgique mène toujours une politique inacceptable envers les étrangers.

 

 

Attention: un autre militant opposé à la politique gouvernementale vis-à-vis des réfugiés est poursuivi pour s’être solidarisé avec des Roms. Leo Paepen est actif dans l’association Frontières Ouvertes et un procès lui est intenté pour rebellion. Pour plus d’informations, contactez-le au 016/77.02.69 – Rueken bosstraat 24, 3471 Hoeleden.

Le Rendez-Vous est fixé à 8h45 le vendredi 2 mars au Palais de Justice de Louvain (place Smolders)

Petite correction
by Fred Sunday February 11, 2001 at 12:10 PM

Pascal n'a jamais été transféré dans une cellule normale. A près le mitard, on l'a placé dans le service psychiatrique.