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Quand le Qatar se veut plus "démocratique" que la Suisse
by Grain de sable + Arnaud Tuesday February 06, 2001 at 03:47 PM
journal@attac.org

Le Quatar a déclaré qu'il autorisait les manifestations pacifiques...

Inspiré sans doute par le spectacle lamentable que donnaient les dirigeants économiques internationaux enfermés dans leur bunker de Davos, le Qatar a déclaré le Lundi 29/01 qu'il autoriserait les manifestations pacifiques pendant la Conférence Ministérielle de l'OMC de Novembre prochain.

Un peu plus tôt, M.Moore avait choisi le Qatar comme siège de la prochaine Conférence, qui aura lieu du 5 au 9 Novembre prochain. "Nous n'empêcherons personne de pénétrer sur notre territoire pour manifester à conditions que ces manifestations demeurent pacifiques. Nous autoriserons les gens à exprimer librement leurs points de vue" (Déclaration de Youssed Hussein Kamal Ministre des Finances, de l' Economie et du Commerce qatari).

Cette déclaration est sans doute aussi destinée à faire contre-poids aux milieux environnementaux, syndicaux et des petits fermiers US, critiques envers l'OMC, et qui ont insisté auprès de leur gouvernement de s'opposer au choix du Qatar pour abriter la réunion de l'OMC sur la base de la limitation des libertés d'expression dans ce pays. Ils accusent l'OMC de vouloir bâillonner les protestations qui avaient marqué Seattle en 99.

A cela, on peut ajouter la curieuse prise de position d’un journal "du coin" qui prend également position en faveur des manifestants. Le Gulf News a publier plusieurs articles allant dans le sens de la contestation. Avec les titres évocateurs de "Let the people speak" (01/02/01) http://www.gulfnews.com/Articles/News.asp?ArticleID=8301 .

Cette jolie contrée semble alors être un oasis de libre expression mais il faut toujours faire très attention à la différence entre paroles et actes. La limite de la tolérance envers les manifestants est très floue. La Suisse a également assuré la libre circulation des non-violents mais en pratique, les autorités n’ont pas attendu pour transformer le pays en zone de sécurité absolue.

Dés le moment où le pays aura décider que les manifestants sont "dangereux". La répression pourra prendre les couleurs locales.