Texte du débat: la justice est-elle possible au Chili? by Collective européen contre l'impunité Friday February 02, 2001 at 01:57 PM |
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Communication du Collectif européen contre l'impunité: La justice est-elle possible au Chili? à Bruxelles, le 1er février 2001 Face à la situation politique et sociale du Chili, deux positions s'affrontent clairement par rapport aux crimes de lèse-humanité exécutés pendant la dictature militaire et aux violations des droits de l'homme actuelles. Ces positions sont le reflet de deux visions antagoniques du pays.
COLLECTIF CONTRE L’IMPUNITE
Communication
à Bruxelles, le 1er février 2001
Face à la situation politique et sociale du Chili, deux positions s’affrontent clairement par rapport aux crimes de lèse-humanité exécutés pendant la dictature militaire et aux violations des droits de l'homme actuelles. Ces positions sont le reflet de deux visions antagoniques du pays.
La première de ces positions est la vision exprimée par l'Etat chilien, représenté en Belgique par l'Ambassade et les organisations qui y sont liées. Cette partie parle d'un pays qui avance "en ordre et paix" et où la justice fait son chemin en consolidant l'état de droit et l’égalité de tous devant la loi.
L’autre position est la vision à partir des victimes du système et de la répression, une vision qui tient compte de la marginalisation actuelle, de la répression en cours (le peuple Mapuche par exemple), et de l’exploitation d’une majorité de la population.
Nous considérons qu'il est d’une importance capitale de confronter ces positions dans un débat public, avec d’un côté l'ambassade, qui représente l'état chilien et sa constitution antidémocratique et la négation de la justice, et de l'autre, Le Collectif contre l'impunité, qui a fait son apparition avec force en Belgique le 18 octobre 1998. Notre collectif est l’un des principaux protagonistes des mouvements de masse qui se sont manifestés dès la détention de Pinochet à Londres. Dès le premier jour, il a exigé le jugement et le châtiment en dénonçant la complicité du gouvernement de la concertation au Chili avec le dictateur.
La principale question, mais pas l'unique, qui traverse ce débat est la suivante : La justice est-elle possible au Chili?
L'unique réponse que nous pouvons donner est non. Ce n'est pas possible dans le cadre économique et institutionnel actuel et à cause des accords qui le sous-tendent. Cela n'a pas été possible pendant de longues années : pendant les 11 années d'administration du gouvernement de la Concertation (coalition de la DC, PPD, PS…) qui ont été la continuation de 17 ans d’impunité.
Alors que les crimes contre l'humanité perpétrés pendant la dictature ont été condamnés par le monde entier, au Chili, l'impunité se poursuit. L'état chilien a clairement montré sa complicité avec les responsables de la dictature chilienne à commencer par Pinochet.
Nous distinguons deux moments importants : le premier depuis la nomination d’Aylwin comme président et le second avec la détention de Pinochet à Londres.
Non seulement Pinochet n'a pas été jugé pendant les 8 premières années du gouvernement de la concertation, mais en plus son impunité offensive a continué à se manifester grossièrement. Aucune réponse quand il a menacé publiquement "que l'état de droit serait fini si quelqu'un touchait un seul de ses hommes". Aucune réponse non plus, quand il a sorti les militaires dans la rue en position de combat, pour encercler "la Moneda", en guise de menace au moment même où il existait une possibilité d'inculper des militaires. Face à ces démonstrations publiques de force, il n'y a eu aucune réaction et Pinochet, profitant de son impunité, a été maintenu au poste de commandant en chef.
Pinochet n'a pas donné des explications et il a continué à se comporter comme quelqu'un qui sait et qui bénéficie de l’impunité la plus totale. Mais tout change quand s'approche l'ombre d’un procès. Là, la démocratie et la sécurité nationale sont menacées et Lagos fait un appel au Conseil de Sécurité National.
Pendant 8 ans, il n'y a pas eu d'avancée substantielle dans l'éclaircissement des responsabilités concrètes, ni moins encore dans les condamnations à l’encontre des criminels.
Le cas de Manuel Contreras est un exemple du traitement réservé aux responsables et à leur condamnation. Ce célèbre tortionnaire, chef de la sinistre DINA, est soumis à un procès pour l'attentat terroriste commis à Washington contre Orlando Letelier en septembre 1976. Il sera condamné à 7 ans de prison. Ce procès est dû à la pression des USA. Mais, il ne faut pas oublier que nous sommes en train de parler du principal responsable, jusqu'en 1978, des crimes contre l'humanité au Chili. Assassinats, disparitions, tortures, emprisonnements arbitraires. Et il n'est jugé que pour un crime terroriste aux USA. En plus, il n y a pas longtemps, il a été libéré après de 5 ans et 3 mois d'emprisonnement dans la prison de Punta Peuco. Punta Peuco est un centre pénitencier de luxe construit spécialement pour les tortionnaires. Quand Contreras a été libéré, il a bénéficié d’une escorte militaire jusqu'à sa maison en Peñalolen.
Il n’y a pas que ces faits qui se passent pendant les 8 premières années de "transaction antidémocratique". On a découvert des fosses communes avec des restes de disparus à Pisagua, Santiago, Lota, etc. Et une fois encore, on ne sait rien des responsables. Le rapport de la commission Retting fait la lumière, on y raconte les méfaits connus : assassinats, disparitions forcées, exécutions sommaires (et l'on fait omission dans ce rapport de milliers et milliers de cas de tortures). Une fois encore, on fait le silence sur les responsables. La plupart d'entre eux continuent dans le service actif et dans de hautes charges de responsabilités au sein des Forces Armées, comme par exemple, Miguel Martchenco et Pedro Espinoza, le numéro deux de la DINA.
Et pendant ce temps, des dizaines de prisonniers politiques de la dictature étaient encore en prison tandis que les nouveaux prisonniers politiques étaient soumis à de "démocratiques" tortures dans les casernes de la Police Civile.
Devant la possibilité d'avancer dans le chemin de la justice, appuyée par la mobilisation populaire, le gouvernement de la concertation et tout l'appareil de l'état préfère suivre le chemin de l'impunité, imposant par omission et par peur une cruelle amnistie collective.
La détention de Pinochet à Londres, le 16 octobre 1998, a provoqué une cassure dans cette situation . Le mouvement des Droits de l'Homme se revitalise au Chili comme dans l'exil et un mouvement démocratique de particulière importance reprend. Dans l'exil, ce mouvement est l’expression de la solidarité et la continuation de la résistance contre la dictature.
Pour tout le monde, une vérité nue voit le jour : La dénommée démocratie chilienne est incapable de juger et de condamner les responsables des crimes contre l'humanité. Pinochet peut se promener partout dans le monde protégé par l'immunité qui lui est accordée par l'état chilien, grâce à son auto-nomination de Sénateur à vie. Ni lui, ni les autres responsables politiques, ni les exécuteurs de crimes contre l'humanité n’ont répondu face à la justice.
Le procès initié en Espagne contre la dictature chilienne réussit à faire une réalité de ce qui était jusqu’alors inimaginable : Pinochet est arrêté. Le procès en Espagne nous apparaît l'unique possibilité concrète que le dictateur soit jugé et condamné. Nous avons exigé que cette condamnation soit étendue à tous les complices et les tortionnaires.
Tout de suite, le gouvernement chilien a commencé à faire pression en faveur de la libération de Pinochet et de son retour au Chili. Il affirmait que c'était un problème interne et que c’était aux tribunaux chiliens à le résoudre. Il n'acceptait pas l’immixtion dans les affaires internes du pays. La souveraineté du pays était en danger. Inzulza, le chancelier socialiste, est devenu le porte-parole de la campagne pour la libération de Pinochet. Margaret Tatcher se rappelait du rôle patriotique joué par le Général pendant la Guerre des Malouines, quand le Chili avait aidé l'expédition britannique. Le dictateur était soudainement devenu la victime d’une conspiration internationale qui mettait en péril l'exemplaire "transition" chilienne.
Néanmoins, dans les rues et partout où c’était nécessaire, s’est développé un énorme mouvement qui exigeait la justice. Les organisations démocratiques du monde entier manifestaient leur position favorable au jugement de Pinochet. Plus de 500 jours d'infatigables mobilisations. D’importants combats judiciaires ont été remportés laissant clairement apparaître que les crimes commis par la dictature n'étaient assujettis à aucune amnistie possible.
Mais, à cause des pressions du gouvernement chilien Pinochet est libéré sous prétexte de raisons humanitaires vu son état de santé. Une voie est ouverte pour le faire retourner au Chili.
De toute façon, nous avons beaucoup appris de cette grande expérience: notamment que grâce à la mobilisation et à l'organisation, on arrive à avoir de résultats positifs. Dès son retour au Chili, Pinochet s’est vu confronté à un nouveau scénario. Son retour en grandes pompes et l'hommage rendu par les Forces Armées qui ont compté avec la présence de quatre Commandants en Chef et les hymnes nazis n'arrivaient pas à arrêter les manifestations des organisations populaires pour le juger. Aujourd'hui, le juge Juan Guzman mène une investigation contre lui .
Il est important de souligner que cette investigation n'est pas due à la volonté du gouvernement. Elle n’a été possible que grâce au mouvement sans relâche des victimes de la répression et de leurs familles, des organisations populaires au Chili et de la solidarité internationale. Par ailleurs, le gouvernement chilien, s’il est contraint de faire un procès ou une parodie de procès, trouvera l’occasion unique de se légitimer en tournant définitivement la page sur le passé.
Le mécanisme d'amnésie de l'état pour faire régner l'impunité a été un échec et à partir du pouvoir, ils ont travaillé une autre stratégie pour arriver à leurs fins. Maintenant, la consolidation juridico-politique de l'impunité au Chili traverse des moments clés.
Deux procès se développent en ce moment. Des procès qui traversent toute la réalité en annonçant une seule opération politique d’importance vitale. D’une part, la demande de comparution de la justice à l’encontre de Pinochet et les différentes procédures entamées par le juge Guzman. D’autre part, les résultats de la soi-disant table de dialogue et le rapport final présenté par l’armée. Les efforts déployés par l’Etat chilien, via ses moyens de communication, les différents partis politiques qui font partie du cadre institutionnel ainsi que les forces militaires tendent à présenter les démarches décrites plus haut comment de véritables avancées « fondamentales en matière de droits de l’homme »
Suivant cette logique, Pinochet serait bientôt jugé, et cela serait bien la preuve de l’impartialité de la justice. La reconnaissance des leurs «erreurs », faites par les militaires, serait en effet la preuve finale de l’existence d’un état de droit. Tout ceci serait l’antichambre de la réconciliation du pays.
Mais avec un minimum d’analyse des faits et de la réalité, cette proposition tombe a l’eau. En réalité, il s’agit pour nous d’une nouvelle tentative étatique pour légitimer une fois pour toute l’impunité des responsables et exécuteurs des crimes durant la dictature.
Le soi-disant jugement contre Pinochet, rappelons-le-nous, est davantage un cirque juridico-politique, où les anciennes forces fascistes qui ont gouverné le Chili pendant presque deux décennies, ont entre leurs mains le contrôle de l’appareil judiciaire. A vrai dire, il est extrêmement difficile de saisir la logique des acteurs de ce triste et dramatique spectacle. D’une part, nous avons le gouvernement qui se dit en faveur de la justice, mais dont les actes sont tout à fait contradictoires. Selon monsieur Insulza qui est d’ailleurs Ministre des Relations Extérieures, l’emprisonnement de Pinochet n’est pas à l’ordre du jour.
Derrière cet apparent manque de logique, se cache toute une autre réalité. La justice n’est pas indépendante du pouvoir politique et ce dernier n’a pas d’autre objectif que de faire traîner les choses de manière à laisser Pinochet mourir.
En février et mars derniers, nous avons déjà alerté les organismes de défense des droits de l’homme sur la probable issue politique de l’affaire Pinochet. L’objectif du gouvernement chilien est de ne pas punir Pinochet. Parmi tous ceux qui ont directement et indirectement participé à l’appareil de répression, certains seulement ont été « punis ». Personne ne pourra jamais dire si l’ancien chef de la police secrète de Pinochet a effectivement été emprisonné. Leur lieu de détention ressemble plutôt à un hôtel de luxe qu’à autre chose. Mais pour la grande majorité des criminels, tortionnaires, etc., leur immunité est de fait déjà acquise.
Si un procès à l’encontre de Pinochet se déroule, celui-ci n’aura pas comme objectif l’emprisonnement de Pinochet. L’objectif principal consistera à profiter du caractère symbolique de cet acte, pour légitimer l’impunité. Il s’agit pour les autorités chiliennes de donner une réponse positive aux demandes de blanchiment exigées par l’armée et la police.
Un deuxième point que nous considérons comme essentiel est le résultat de la table ronde, c’est-à-dire des négociations entre le gouvernement et les différentes organisations représentatives des victimes de la dictature.
Six mois après la fin de leurs négociations, les militaires ont publié un rapport sur le destin de deux cents camarades disparus. Ce rapport a été précédé par une série des lois votées en procédure accélérée. L’ensemble des lois vont à l’encontre du droit en vigueur au Chili, mais s’opposent également tant au droit international humanitaire qu’aux droits de l’homme. Le véritable objectif de cette table ronde a consisté à légitimer le coup d’état donné par les forces armée et le USA. L’autre résultat de cette table a été de criminaliser tous ceux qui dans le passé se sont opposés au régime dictatorial.
En ce qui concerne le rapport publié par les forces armées, fruit de ces négociations, des deux cents victimes 160 auraient été jetées à la mer, les 40 restantes seraient enterrées dans une fosses commune.
Le président Lagos, pour sa part, considère que ce rapport met un point final à la mauvaise image de l’armée. D’après lui, il y aurait deux armées : celle du passé, et celle d’aujourd’hui qui paie le prix des exactions commises par l’armée du passé. Mais il va encore plus loin, puisque il félicite les forces armées, évidemment celles de maintenant. Cependant il a vite oublié que lorsque Pinochet est rentré de Londres, c’est bien l‘armée d’aujourd’hui qui est venue l’accueillir en héros. Il s’agissait là d’un acte institutionnel. Attitude d’ailleurs normale puisque l’armée n’a jamais été nettoyée de ses membres fascistes, loin de là. Aucune tentative dans ce sens n’a été réalisée par les autorités politiques dites démocratiques durant trois gouvernements successifs.
Mais où se trouve la justice dans tout ça ? Comment comprendre l’action gouvernementale lorsque ce même gouvernement accepte de marchander avec la douleur des victimes de la dictature. Le fruit de la table ronde ne laisse aucun doute : pour les victimes du peuple, aucune réponse sérieuse n’a été donnée, la liste des victimes n’est pas seulement incomplète mais aussi fausse. Au lieu de découvrir dans la fosse commune les victimes reprises dans la liste, ce sont d’autres victimes qui ont été découvertes.
Conclusions
Le coup d’état de 1973 visait le gouvernement démocratique de S. Allende et son projet nationaliste. L’armée chilienne est sortie de ses casernes pour liquider de manière sauvage l’expérience la plus démocratique du peuple chilien. La classe dominante et ses alliés nationaux et étrangers ne pouvaient pas supporter que le peuple accède au gouvernement. Avant même que S. Allende soit élu, les partis qui représentaient les intérêts de la bourgeoisie nationale et les multinationales ont été financés pour préparer le sabotage politique, économique et terroriste du futur gouvernement nationaliste.
Plus tard, durant la dictature, les moyens les plus ignobles seront utilisés pour liquider la résistance. Comment oublier les camarades qui ont été violées par les chiens de la police du général Mendoza, décédé paisiblement chez lui sans jamais avoir été inquiété. Comment soigner les camarade auxquels on a introduit des rats dans la bouche.
Tous les camarades qui ont subi la torture vous diront : l’électricité a été utilisée de manière systématique. Si nous vous rappelons tout ceci, c’est pour aller à l’encontre des arguments des autorités politiques chiliennes qui considèrent que l’armée en reconnaissant certains crimes rétablit son honorabilité. Heureusement, les organismes de défense des droits de l’homme n’ont pas baissé les bras. Ils sont là pour nous rappeler que la violence de toutes ces années a été consciemment planifiée. Rien n’a été laissé à l’improvisation. Des budgets, des formations du personnel, la logistique, etc., tout a été mis en place pour terroriser la population qui s’était opposée au régime.
Nous sommes au troisième régime de la concertation, et l’ensemble de l’appareil répressif est resté intact. Seuls quelques cas isolés ont été jugés. Jamais les autorités chiliennes n’ont montré le moindre signe de volonté d’enquête, pour définitivement punir tous les responsables de telles atrocités.
Nous connaissons bien les limites de la démocratie actuelle au Chili. Elles sont tellement importantes et touchent l’ensemble de la vie nationale. Elles ont tellement bien été définies par la dictature précédente, qu’il serait illogique de considérer le Chili comme un état démocratique. D’une part, les militaires ont laissé une série de lois, telle la loi qui garantit leur impunité. Les faits de violence institutionnelle de la période qui va de septembre de 1973 à 1978 ne sont plus punissables. Dans ce même contexte le gouvernement agit dans le cadre d’une constitution élaborée par et pour les militaires, et ceci malgré les promesses du président Lagos qui avait promis de ne jamais respecter une constitution non démocratique. Cette constitution est en effet la garante de l’ordre constitutionnel, politique, économique et juridique de ceux qui se sont opposés au projet nationaliste de S. Allende.
A ces derniers se sont joints le parti socialiste qui a changé son ancien projet nationaliste pour un projet néo-libéral. Dans cette évolution, ils ont perdu toute l’éthique qui a caractérisé le combat d’Allende. C’est pour cette raison qu’ils développent un discours contradictoire. D’une part, ils ont tout fait pour que Pinochet puisse rentrer au pays, la justification était le respect des affaires internes du pays, s’opposant ainsi aux grands pays européens. La même ténacité pour défendre les intérêts nationaux s’efface devant les grandes multinationales qui exploitent les travailleurs et volent les richesses nationales.
Dans ce contexte d’exploitation et d’impunité, le marchandage auquel ont été obligées les organisations de défense des droits de l’homme, dans la table des négociations est une honte pour ceux qui se disent les héritiers d’Allende. Quelle cruauté envers les familles des disparus.
Nous savons tous que l’unique responsable dans la disparition des personnes, ce sont les militaires et leurs institutions. Nous savons que cette politique a été une politique gouvernementale. Le gouvernement en proposant des négociations qui n’aboutissent à aucun résultat concret espère un changement de vision politique de la part des organisations des victimes de la dictature. Il s’agit d’accepter tout simplement la défaite du peuple.
Mais les crimes commis par la dictature ne sont pas simplement des violations isolées des droits de l’homme. Conformément au droit international, la nature généralisée et systématique des violations des doits de l’homme commis durant le gouvernement de Pinochet et ses complices est considérée comme des crimes contre l’humanité. Ils sont imprescriptibles et ne peuvent être amnistiés.