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Bush, Clinton, course aux armements et American Way of life
by Fred Thursday February 01, 2001 at 06:02 PM
fredolev@hotmail.com

Au Forum Social Mondial de Porto Alegre (Brésil), Ricardo Alarcón, leader du parlement cubain, a insisté sur le danger d'un retour à la course aux armements après l'annonce du retour de "La guerre des Etoiles", projet cher à l'ancien président étatsunien Ronald Reagan, et que le nouveau locataire de la Maison Blanche cherche à réactiver.

Et, en effet, ce danger est bien présent même s'il n'est pas arrivé avec l'installation du bourreau texan à la Maison Blanche.

Selon l'analyste William Hartung, du World Policy Institute, le gouvernement de Clinton a utilisé la force militaire "à l'étranger plus fréquemment que quelconque autres présidents étatsuniens dans les deux dernières décennies, y compris durant les mandats de Reagan ».

L'appareil militaire s'est considérablement renforcé sans l'existence d'une autre "superpuissance". Le budget militaire a atteint 311 milliards de dollars, c'est-à-dire plus de sept fois celui combiné des sept puissances militaires qui arrivent après l'Empire yanquee.

En 1999, des approvisionnements d'armes au niveau mondial, 54% provenaient des Etats-Unis, c'est-à-dire plus que le total combiné de tous les marchands de mort au monde.

Bill Clinton s'est présenté comme une colombe en Irlande, au Moyen-Orient, dans le conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée, mais surtout comme un faucon en Irak. Depuis dix ans, les Etats-Unis bombardent presque quotidiennement le pays du "satanico-hitlèrien" Saddam Hussein. Le maintien des sanctions économiques contre ce pays a coûté la vie mensuellement à presque 4.500 enfants. Des tâches de sang sur la blanche colombe démocrate, donc, qui n'empêchèrent pas ce criminel de jouer le super-héros humanitaire tant dans les Balkans que dans le nord de l'Afrique.

Samuel Huntington, le célèbre et pénible auteur du "Clash of Civilizations", affirme que l'Oncle Sam doit maintenir sa primauté internationale au grand bénéfice du monde, parce que c'est l'unique pays dont "l'identité nationale est définie par une série de valeurs politiques et économiques universelles » que sont "la liberté, la démocratie, l'égalité, la propriété privée et le marché".


Il est difficile de ne pas rigoler face à une telle verve messianique. Mais, malheureusement, ce larbin de l’intelligentsia yankee y croit vraiment ; et c’est inquiétant, surtout, avec l’élection récente à la direction de l’Empire de G.W. Bush, équivalent intellectuel de Rantanplan.

La course aux armements est d’autant plus notre horizon probable que la récession montre le bout de son nez dans la prospère Amérique. Et quoi de mieux pour contrecarrer les mauvaises prévisions économiques que de saborder les sacro-saintes normes du marché libre en finançant directement l’industrie militaire.
L’Empire a déjà mis en place le « keyniésianisme carcéral » dans la cadre de sa guerre interne à la drogue contre les populations précarisées par la réduction des budgets sociaux à une peau de chagrin. Faire de bons indices économiques en criminalisant la pauvreté, bon exemple de valeur que la sainte Amérique nous propose.
Pourquoi pas alors soutenir une économie qui donne des premiers signes de faiblesse en finançant le fameux « complexe militaro-industriel ». Et ce que l’on appelle le « keynésianisme militaire n"est pas une idée neuve. Bush Senior l"avait déjà mis en pratique lors de la guerre du Golfe. Le fiston va-t-il suivre les traces de son odieux concepteur biologique et politique? C"est bien parti, en tout cas, pour la Colombie, qui du fait de la résistance des Farc-EP et de l"ELN, mais aussi des indigènes et de la société civile, constitue une source de déstabilisation dans la région. Uncle sam ne permettant pas que sa sécurité nationale soit mise en danger, c"est-à-dire que BP, Oxy Petroleum, Monsanto,… aient des problèmes à s"enrichir tranquillement, il doit donc intervenir et diffuser la bonne parole du tout marché, du tout marchand et du tout-répressif. Et ensuite, pourra se diffuser l"American Way of life que vous le vouliez ou non. Privatisation des gains et socialisation des risques et des pertes.

God bless America, the WTO, the IMF, the WEF, the WB, the democracy, the freedom fighters, Britney Spears, Mtv, Hollywood, Uncle Bens, Walt Disney, la petite maison dans la prairie et les feux de l’amour.

[REM : cela fait du bien de tant en tant d’être un anti-américain primaire]