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Forum Social Mondial-Porto Alegre: Vers une communication citoyenne
by (posted by Fred) Sunday January 28, 2001 at 04:13 PM

Pour un Forum mondial de la Communication!

+ Vers une communication citoyenne!
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27/01 - L'atelier «Communication et citoyenneté» qui se tenait aujourd'hui s'est conclu sur des perspectives de collaboration contructive entre les professionnels de l'information et les mouvements sociaux.

Aujourd'hui, se tenait, au Forum social mondial à Porto Alegre, la première session de l'atelier «Communication et citoyenneté», co-organisée par Alai, APC et Les Pénélopes pour WomenAction.

Un panel d'experts, dont Emir Sader, Monique Simard et Osvaldo León, a donné le ton. Emir Sader, en analysant les concentrations massives des médias dans le système libéral, a clamé l'urgence de réinvestir la télévision publique,
le mot «public» signifiant au service de la société civile. Monique Simard a fait le lien entre la place des femmes dans les médias et leur exiguïté. Sans rappeler les chiffres accablants concernant la proportion des sujets
traités sur les femmes, elle a insisté sur la notion d'invisibilité qui caractérise une presse réductrice, resserrée, empreinte d'un "neutre universel". Elle a réaffirmé que ce qui est vrai pour les femmes, l'est
également pour tous les acteurs de la société qui n'intéressent pas les vendeurs de "soaps" et les annonceurs. Elle nous a informé qu'une commission
parlementaire est actuellement en train de travailler au Québec sur l'importance de mener des luttes contre les concentrations, ce qui permettrait d'envisager une action globale sur tous les médias et ne pas uniquement placer ses forces dans les médias alternatifs.

Osvaldo León est intervenu sur la société virtuelle générée par les NTIC et sur la nécessité d'investir ce média avant qu'il soit totalement occupé par Warner ou Vivendi ou exploité par les organismes comme la Banque mondiale
qui prennent le public respectivement pour des consommateurs ou des pourvoyeurs d'idées. Cette première rencontre, qui a rassemblé plus de 130 personnes, avait pour objet de discuter des événements à venir tels que la
conférence de l'UIT en 2003, la Conférence contre le racisme, la Conférence des peuples au Québec... et d'élaborer des stratégies d'intervention. Très vite l'échange a porté sur la nécessité de mieux réfléchir l'articulation entre professionnels de l'information et mouvements sociaux, ONG, organisations... Force est de constater que le sytème de coopération est loin d'être abouti. Certains journalistes ont expliqué leurs difficultés à atteindre les informations provenant des organisations, mais déjà des propositions pour l'élaboration d'une collaboration constructive ont émergé.
L'atelier, qui se poursuit demain, donnera l'opportunité à tous les porteurs d'initiatives de les exposer mais aussi de formuler des propositions concrètes et de créer un réseau de collaboration. Ces conclusions seront
soumises aux organisateurs du FSM.

Joelle Palmieri - Les Pénélopes

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Pour un Forum mondial de la Communication!
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27/01 - Pour un Forum mondial de la Communication! Du premier Forum social mondial au Forum mondial de la Communication, il ne devrait y avoir qu'un pas. A nous tou-tes de la franchir! Depuis la salle de rédaction du premier
Forum social mondial où j'écris ces lignes et où l'effervescence journalistique est sans borne, la question de la création d'un Forum mondial de la Communication et d'un média indépendant s'imposent à mes yeux comme une évidence. La participation active des professionnels de l'information à la couverture de l'événement mais aussi la mise en oeuvre de la Ronde d'informations indépendantes (CIII) qui met à disposition du public planétaire toutes les informations produites en direct, me fait rêver.

A partir de l'analyse des tendances de la communication néo-libérale, et en portant une attention particulière à la place des femmes (section J de la plateforme d'action de Pékin), victimes d'une double marginalisation, et à celui des initiatives alternatives, il me semble en effet opportun de mettre en place un média totalement indépendant où l'information serait non seulement au service des citoyens mais surtout émanant d'eux. En considérant
que l'accès à l'information est un droit fondamental, que l'information n'est pas une marchandise, qu'elle doit être gratuite, que le lecteur, auditeur, téléspectateur n'est pas un consommateur, que les contenus doivent être endogènes, je pense qu'il est temps de traiter d'information autrement: aborder des sujets non traités dans les médias traditionnels, proposer un traitement multimédia (radio, presse papier, presse électronique, TV)
transversal, horizontal, sur un concept plus hypertexte que pyramidal, concevoir un média nomade, sans frontières, déplaçable, mettre ce media entre les mains des porteurs de contenu, en rompant avec le corporatisme professionnel. Ces nouveaux modes de traitements permettent d'envisager une
information en étoile, où chaque acteur-trice de la société civile est en connexion directe avec les autres.

Ainsi, chaque interlocuteur peut apporter ses contenus, et faire échos à ceux des autres en les complétant et en les mettant en valeur. Cette structure permet la mise en lumière au niveau international d'une richesse collective. Et l'échange de savoir-faire et d'expériences, la mutualisation des moyens au service d'un contenu, la confrontation des situations individuelles, collectives ou régionales, et surtout leur publication et leur diffusion, font disparaître les cloisons géographiques, économiques et
politiques. Pour réaliser concrètement ce média, il s'agit de créer un réseau de modèles non libéraux et de bâtir ce média sur un modèle économique différent, qui en assure la pérennité, en s'appuyant sur les concepts de l'économie solidaire (co-financement en amont par l'Etat et les
acteurs-trices de la société civile), en impliquant les territoires (élus locaux, responsables régionaux& ), en gardant le contrôle de la diffusion, en utilisant les TIC, comme une technologie peu chère, en impulsant des politiques d'accès au réseau internet.

L'accès à l'information et la production d'informations par nos réseaux est un point essentiel pour permettre l'élargissement de nos mouvements de résistances. Indispensable aussi à la réussite du développement de nos
alternatives.

Joelle Palmieri - Les Pénélopes