arch/ive/ief (2000 - 2005)

Quelques 200 manifestants ont défilé sans violence samedi dans les rues de la station grisonne, malgré un important dispositif policier. C'est ailleurs que la colère des antiglobalisations a éclaté, en particulier à Zurich, Landquart et Chiasso.
Balayés par la neige et le vent, les manifestants ont tenté de s'approcher du palais des congrès où se tient le Forum économique mondial (WEF). Après plusieurs avertissements de la police les menaçant de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de jets d'eau, les militants antiglobalisation ont finalement accepté de se disperser, après quelques tirs des canons à eau. Comme pour saluer cette issue pacifique, le soleil a fait un retour éclatant.

Retrouvant son allure idyllique, Davos a pu retourner à son destin de station de ski et le WEF continuer ses palabres. Quant aux forces de l'ordre et aux autorités grisonnes, elles ont démontré leur capacité à assurer la bonne marche du WEF. La coordination anti-OMC, elle, a échoué à détruire le WEF ou même à le perturber.

Mais cette victoire technique de la police pourrait bien se transformer en victoire politique pour les opposants au libéralisme sans entrave. Ils ont en effet réussi à coller une image répressive au Forum économique et entamé ainsi «l'esprit de Davos» dont se targuent ses responsables.

En outre, la sécurité de Davos s'est faite au prix d'un dispositif policier étendu à toute la Suisse. Une bonne partie des cantons ont en effet fourni des contingents policiers ou militaires permettant de quadriller l'ensemble de la région entourant Davos. Enfin, les douanes du pays ont été chargées de faire barrage aux personnes soupçonnées de vouloir participer à la manifestation interdite.

Des heurts nettement plus violents qu'à Davos se sont d'ailleurs produits à Landquart, un village au départ de la vallée qui mène à Davos. Survolés par un hélicoptère, plusieurs centaines de manifestants venus en car, en voiture ou en train ont été chargés par les forces de police et dispersés à coup de gaz lacrymogène, de jets d'eau et même de balles en caoutchouc, selon les manifestants.

Refoulés du canton des Grisons, quelque mille anti-mondialistes sont allés incendier des voitures et briser des vitrines en ville de Zurich. Mais très vite, la police est parvenue à disperser les manifestants, en début de soirée.

Une centaine de personnes ont été arrêtées et les dégâts sont estimés à plus de 100 000 francs.

Frédéric Burnand

28.01.2001 - 02:00