arch/ive/ief (2000 - 2005)

Premiers refoulements à la frontière suisse : un bus a dû faire demi-tour mardi.
10H mardi matin. Un bus composé d'une dizaine de personnes se retrouve la frontière vers le poste de Fayi. Deux douaniers fran¢ais les laissent passer. A la douane suisse, pas un chat. Cinq kilomètres plus tard, à 10H30, la douane volante les arrête et procède à un contrôle d'identité. Les fouilles commencent (poches et vêtements). Une étudiante de 20 ans est tout de suite prise à part : "on m'a tout de suite dit "savez-vous que vous êtes interdite de territoire?"", témoigne-t-elle.

Fichée à Prague, Suivie en Suisse

Citoyenne fran¢aise, n'ayant jamais été condamnée, a fortiori en Suisse, elle fait part de son étonnement. "Ils ont alors voulu me faire signer un papier certifiant que j'avais été "activement engagée dans une manifestation violente organisée contre le Fonds Monétaire International et la Banque mondiale à Prague (...) blessant des personnes et créant des dégâts matériels importants"". Cette étudiante avait certes témoigné fin 2000 à Prague son opposition aux politiques dévastatrices de ces deux institutions mais elle s'était fait arrêtée le lendemain de la manifestation alors qu'elle visitait la ville en compagnie d'un groupe d'amis (comme l'ont été pour rappel près de 800 personnes). Relâchée après moins de 24 heures de garde à vue, elle n'a jamais été ni inquiétée, ni poursuivie, ni condamnée. L'étudiante a donc refusé de signer ce papier émanant de la douane suisse. Une belle preuve en tous cas du fichage et flicage des citoyens.

Une femme a ensuite fouillé l'étudiante entièrement, dénudée. Elle n'a rien trouvé. Cependant, "comme j'étais a priori l'élément dangereux au sein du groupe, ils m'ont dit qu'ils avaient autorité à fouiller ainsi tout le groupe", ajoute-t-elle. Tous ont donc subi le même traitement... Et rien n'a été trouvé encore une fois.

En Suisse, on condamne sans infraction et avant jugement

L'étudiante, ainsi qu'un autre membre du bus, ont été questionnés ainsi pendant 4 heures. Leurs carnets d'adresse ont été confisqués. Les numéros de téléphone de tous les membres du bus ont été enregistrés. Tous ont une interdiction de territoire jusqu'à la fin du mois et risquent 6 mois d'emprisonnement en cas de passage de la frontière. Ils ont pu repartir vers la France après 6 heures d'immobilisation.

Indymedia