arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'amorce de la reprise, après réduction des flux entre 1992 et 1997, est sensible dans un grand nombre de pays européens et au Japon. Elle l'est moins en Australie, Canada, Suisse, Allemagne et Etats-Unis, ces deux derniers pays n'en demeurant pas moins les principaux pays d'accueil parmi les membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Alors que le débat sur l'immigration est partout marqué par la priorité donnée à la maîtrise des flux migratoires et la lutte contre l'immigration irrégulière, il s'est enrichi de deux nouveaux thèmes, note le rapport: le rôle éventuel des migrants pour contrer le vieillissement démographique et la pénurie de main d'oeuvre qualifiée, accompagnant la reprise économique.

Aux courants traditionnels d'immigration (Maghrébins en France, Turcs en Allemagne, Portugais au Luxembourg...), émergent de nouveaux flux d'immigrés, surtout en situation irrégulière.

En France, par exemple, le rapport note l'émergence de trois nouveaux pays d'origine, Chine, ex-Zaïre, Haïti. Les Chinois sont aussi plus nombreux en Australie, Canada et Etats-Unis, alors que l'immigration européenne y est en baisse. Si la France demeure leur destination privilégiée, les Marocains et Tunisiens sont de plus en plus nombreux à s'installer en Italie, Espagne et Allemagne.

L'immigration familiale continue à prédominer dans presque tous les pays de l'OCDE mais la fin de la décennie 90 est marquée aussi par une forte augmentation du nombre des demandeurs d'asile (le Royaume-Uni a reçu pour la première fois en 1999 un nombre de demandes d'asile - 91.000 - comparable à l'Allemagne), ainsi que des migrations de travail.

Tout au long de la décennie écoulée, le pourcentage d'étrangers dans la population active s'est accru fortement dans plusieurs pays de l'OCDE, notamment en Allemagne, Autriche, Belgique, Etats-Unis.

Mais il reste inférieur à 5 % au Royaume-Uni, Irlande, Danemark, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Italie, Espagne, Japon. Il est dans une fourchette de 5 à 10 % en Autriche, Allemagne, Belgique, France et Suède, s'élève à 11,7 % aux Etats-Unis, 17,3 % en Suisse et près de 20 % au Canada.

La croissance n'a pour l'instant pas eu de forte incidence sur les immigrés déjà sur place, qui restent surreprésentés parmi les chômeurs dans presque tous les pays européens de l'OCDE, sauf l'Espagne et l'Italie.

Le rapport note aussi l'augmentation du nombre de femmes parmi les immigrés de travail, venant surtout d'Asie de l'Est et du Sud-Est, avec des flux importants de travailleurs temporaires venant d'Indonésie, des Philippines, du Sri Lanka et de Thaïlande.

Si le dynamisme affiché actuellement par l'économie des pays de l'OCDE se maintient, conlut le rapport, il est vraisemblable que les flux d'immigration continueront d'augmenter dans les années à venir.

Mais les auteurs ne suivent pas l'analyse faite par certains démographes laissant entendre que l'immigration pourrait atténuer les problèmes que pose le vieillissement de la population, et estiment que celle-ci ne peut résoudre à elle seule le problème démographique.

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