Ouïghours : The Turkish Connection by Mao Ning Tuesday January 16, 2001 at 10:52 AM |
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Région autonome du nord ouest de la Chine, le XingJiang s'est avéré être un nouvel enjeu, sans doute depuis sa mise en valeur récente par les communistes chinois. Les accusations mensongères portées contre la Chine pour " oppression à l'égard de la minorité ouïghoure " renferment d'autres secrets. Partons à leur découverte.
L'expulsion scandaleuse par le gouvernement belge de 33 demandeurs d'asile issus du Kazakhstan a été le prétexte invoqué par certains journalistes pour une nouvelle campagne antichinoise.
Région riche et stratégique
Le XingJiang a acquis un statut autonome en Chine dès le début des années 60. Dans ce contexte, cette mosaïque de nationalités dispose d'avantages particuliers. L'éducation se donne en chinois, en kazakhe et en langue ouïghoure. L'administration locale s'est au fil des années adaptée au multilinguisme, et la vie en générale est modelée suivant la religion pratiquée. Les obligations civiques sont nettement moindre que dans l'est de la Chine. Par exemple, la réduction des naissances n'est pas appliquée, et le service militaire inexistant.
Le XingJiang, sous-développé et arriéré voilà seulement vingt ans, est en passe de refaire son retard sur les provinces " riches " de Chine. La présence de ressources naturelles abondantes et les nouveaux liens commerciaux avec l'Asie centrale font de la région le futur carrefour de liens commerciaux terrestres entre l'Europe et l'extrême orient. (1) En fait, il faut encore signaler que toutes les républiques d'Asie Centrale disposent d'un sous-sol comparable, mais le démembrement de l'Union soviétique a embrasé les conflits régionaux, n'épargnant que le XingJiang encore socialiste.
Toujours les mêmes
La récente campagne, ouverte dans les colonnes du quotidien " Le Soir " a immédiatement annoncé la couleur. La Chine est accusée " d'avoir annexé la patrie des Ouïghours, son histoire, sa musique et ses richesses " (2). La seule référence citée par le quotidien à propos des prétendues exactions à l'égard de cette minorité est à l'actif de Véronique Goffe, responsable de l'association " Les Amis du Tibet ", organisation amie du Dalaï-lama, que nous connaissons déjà (3). Inutile de préciser que Madame Goffe demeure une ennemie déclarée de la Chine et vient revendiquer l'indépendance du XingJiang, pour obtenir à terme un démembrement de la Chine comme le veulent les Etats-Unis. Donnons donc la parole à Big Brother.
Turkish Connection...
Le centre névralgique des indépendantistes ouïghours se trouve à Istambul, en Turquie la presse officielle bat le rappel en hissant le drapeau de la 'Grande Turquie'. C'est la Fondation " East Turkestan ", avec à sa tête Mehmet Riza Bekin, qui ne cache pas être… un général de l'armée turque ! (4) C'est cette même armée qui fait passer de vie à trépas les minorités nationales de Turquie qui osent affirmer une identité culturelle spécifique, comme les Kurdes, les Allévis et les Tcherkesses. On apprenait récemment les manœuvres de cette armée dans le Caucase, et on ne croyait pas si bien dire lorsqu'on affirmait qu'elle avait des prétentions mégalomanes.
En marge de cette fondation indépendantiste, existe une " Association des Réfugiés du East Turkestan ", dirigée par Arslan Alptekin. Ce autre monsieur n'est pas non plus un inconnu. C'est le propre fils de Yusuf Alptekin, secrétaire général de la province du XingJiang jusqu'en 1949, c'est à dire lorsque la Chine était encore sous la botte de Tchang Kaï-Chek !(5)Voilà qui nous éclaire encore un peu plus sur leur motivation. Sous le couvert de vagues revendications indépendantistes, l'OTAN couve des organisations anticommunistes par l'intermédiaire d'un de ses membres les plus sadiques.
for Lethal Intoxication
Cependant, une intervention militaire future de l'OTAN en Asie Centrale doit se justifier. Cela nécessite donc une préparation minutieuse, sous la forme la plus efficace : le matraquage médiatique. Haci Anat, (ancien ?) fonctionnaire de l'Etat turc explique la tactique mise en œuvre : " Les jeunes ouïghours apprennent le modèle tibétain, c'est à dire comment enrôler des gouvernements, obtenir leur soutien et populariser cette cause par Internet. "(6) Cette phrase se révèle très éclairante, et nous montre pourquoi Madame Véronique Goffe de l'association " Les Amis du Tibet " a pu déverser ses mensonges dans les colonnes du quotidien " Le Soir ". C'est clair comme de l'eau de roche.
Les appels à l'indépendance du XingJiang servent donc des intérêts bien loin des préoccupation de la population. Toujours dans " Le Soir ", on trouvait récemment une carte blanche signée par le dissident préféré des impérialistes, Wei Jingsheng, qui nous rapporte que " Le cas particulier du XingJiang tient aux activités terroristes des séparatistes ouïghours… C'est ce terrorisme qui renforce la répression. D'ailleurs, les musulmans ouïghours de ces régions n'ont pas manifesté de revendications indépendantiste… " (7) Ainsi, si l'on en croit le chef de file des dissidents chinois, toute cette agitation menée à propos du XingJiang sont destinées à soutenir des actions terroristes isolées. Et pour une fois, nous lui donnons raison. Sans doute, Wei Jingsheng espère-t-il encore un jour retourner au pays, et préfère ne pas mentir sur une question qu'il juge lui-même " secondaire ". Enfin notons que les pays d'Asie centrale, ainsi que la Chine et la Russie unissent leurs efforts pour traquer les terroristes qui cherchent à pousser la région dans le fondamentalisme religieux.
Mythe et réalité
La réalité du XingJiang est toute différente. Les historiens sont formels à ce sujet. La Chine compte le XingJiang dans ses frontières depuis l'époque des Hàn, ce qui nous ramène au Ier siècle de notre ère.(8) La présence de l'administration chinoise dans cette région trouve son explication dans le fait qu'il s'agit simplement de l'ancienne " Route de la Soie ", jalonnée d'oasis comme Kachgar et Turfan. L'invasion de l'Eurasie par les troupes de Gengis Khan quelques siècles plus tard consacrera l'unification.
Depuis l'avènement de la Chine nouvelle en 1949, la religion et l'Etat sont strictement séparés. Néanmoins, c'est le gouvernement qui finance les écoles coraniques, dont les instructeurs ont la possibilité de suivre une formation à l'étranger dans le pays de leur choix. La perspective de l'ouverture de la région a vu un nouveau dynamisme s'installer dans la région.
Pour éviter une " balkanisation " de la Chine, le système demeure rigoureux à propos des questions ayant trait aux minorités nationales. La conscience socialiste en Chine a permis de mettre en avant l'union de la classe des ouvriers et des paysans, au lieu de mettre en avant une quelconque identité ethnique étroite, qui sans aucun doute embraserait la mosaïque des nationalités.
Notes :
1. The Nikkei Weekly, 17/05/1999
2. Le Soir, 08/01/2001
3. Solidaire n°48, 20/12/2000
4. Far Eastern Economic Review, 13/05/2000
5. Idem
6. Idem
7. Le Soir, 22/12/1999
8. Franz Hayt, Atlas d'histoire universelle et de Belgique, éd. Wesmael-Charlier, 1985, p.14