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A propos des libertés démocratiques au Kazakhstan
by vansinoy@compaqnet.be Wednesday January 10, 2001 at 06:36 PM

Texte envoyé par Guy Van Sinoy A propos des libertés démocratiques au Kazakhstan

A propos des libertés démocratiques au Kazakhstan

Peu de Belges connaissent le Kazakhstan, ce pays d'Asie qui semble tellement loin de nos frontières. Beaucoup d'habitants de notre pays ignorent tout de la situation économique, politique et sociale du Kazakhstan et des nombreuses violations des Droits de l'Homme qui s'y déroulent.

Il y a quelques semaines, Katarina Smits, de l'Office belge des Étrangers remettait, un rapport de complaisance sur la situation au Kazakhstan. Son principal souci n'était pas l'objectivité mais de fabriquer de toutes pièces un dossier en béton permettant d'expulser les demandeurs d'asile en Belgique de nationalité kazakhe..

Le journaliste belge Alain Lallemand a prêté son concours à cette campagne d'intoxication en publiant un large rapport sur les filières belges du Kazakhstan (Le Soir du 20 décembre). La question essentielle n'est en effet pas de savoir si des filières existent ou non (si elles existent il est logique que ceux qui fuient la répression les utilisent s'ils en ont les moyens) mais de faire la lumière sur les nombreuses violations des libertés démocratiques au Kazakhstan et sur la répression. Manifestement, les rapports et articles de complaisance sur le Kazakhstan avaient pour objectif de légitimer aux yeux de l'opinion publique de notre pays la déportation massive des citoyens kazakhs. C'est pourquoi il est urgent de rassembler tous les matériaux possibles sur le Kazakhstan afin de faire connaître la situation réelle dans ce pays.

Vous trouverez ci-dessous une série d'articles, parfois brefs, sur le Kazakhstan. Ces articles ont été publiés dans le mensuel Le Militant entre septembre 1997 et juillet 2000. Ces quelques articles n'ont pas la prétention de donner une image exhaustive de la situation dans ce pays. Il permettent cependant de se rendre compte de la situation terrible que doivent affronter ceux qui élèvent la moindre protestation et aussi de montrer que la solidarité est toujours payante: des victimes des persécutions policières ont libérées à la suite de manifestations internationales de solidarité devant les ambassades.
Guy Van Sinoy
Collaborateur au Militant
10 janvier 2001
P.S.
Si vous souhaitez plus d'infos, voici quelques adresses:
- Militant: http://surf.to/militant
- Committe for a Worker's International (CWI): http://www.worldsocialist-cwi.org/
A partir de ce site, vous trouverez les adresses des sites correspondants en Russie et en Ukhraine (en anglais) où l'on peut trouver des informations sur le CWI au Kazakhstan..


Articles parus dans Le Militant, entre septembre 1997 et juillet 2000

Kazakhstan

Le capitalisme, c'est la déglingue!
Le Militant n°23, septembre 1997

Dans un film de la série Rocky, Sylvester Stallone trouve presque son égal chez le boxeur soviétique Ivan, un personnage inspiré d'A-lexander Miroshnichenko de Koustanaï, une ville industrielle située au coeur de l'immense steppe kazakhe. Même Rocky aurait de la peine à survivre aujourd'hui à Koustanaï...

Depuis l'effondrement de l'URSS, certaines villes, jadis des fleurons de la machine industrielle soviétique, ont été abandonnées à leur sort. La plupart ne survivent qu'à grand-peine et Koustanaï n'est pas une exception. Aucune usine n'y tourne plus. Dans la plupart des immeu-bles, l'eau chaude est quelque chose qui appartient désormais au passé.

En dehors de la ville, la situation est telle qu'on est retourné à l'ère pré industrielle. Beaucoup de villages ne disposent plus de raccordement au téléphone, l'eau chaude et froide manquent... Certains villages ont été totalement coupés de l'approvisionnement en électricité.

L'agriculture s'est effondrée au Kazakhstan. On n'a pas fait de semailles cette année dans la région de Koustanaï et les loups des steppes ont refait leur apparition dans le désert qui gagne du terrain sur la civilisation. Dans l'ouest du Kazakhstan, nous avons retrouvé des situations de famine, nous avons vu des paysans forcés de vendre leur bétail pour passer le long et rude hiver. Les cas de cannibalisme ne sont plus rares.

Alma-Ata, la capitale, semble mieux lotie à première vue. C'est seulement superficiel. Elle montre non seulement des indices de déclin, même si le gouvernement y maintient de façon volontariste un niveau de vie plus élevé, au détriment d'autres régions. La récente privatisation du réseau électrique et sa reprise par une entreprise belge ont été suivies de l'annonce que l'approvi-sionnement d'une petite ville du nord serait coupé pour garantir celui d'Alma-Ata.

En 1991, le président Noursultan Nazarbaiev, ancien membre du bureau politi-que proche de Gorbatchev, a pris toutes les mesures pour conso-lider son pouvoir: interdiction du Parti communiste, création d'un nouveau parti "socialiste" où on retrouve la plupart des bureaucra-tes. Nazarbaiev a immédiatement conduit un programme de privatisations massives tout en reprenant à son compte le régime répressif.

Tous les partis d'opposition sont confrontés à la répression. Lors d'une conférence de presse destinée à fonder une nouvelle Union des Jeunes communistes (dont les dirigeants défendent des positions politiques proches de celles de notre internationale, le CIO), un agent du KGB a ouvertement consigné tous les présents sur un film vidéo.

Des travailleurs communistes actifs sont régulièrement arrêtés et tabassés. Un de nos militants a été inculpé l'année dernier pour avoir organisé politiquement ses camarades au travail. Les poursuites n'ont été suspendues que lorsque ses collègues se sont groupés pour le protéger quand la police est venue pour l'arrêter sur son lieu de travail.

Des rumeurs courent sur l'existence de deux camps de prisonniers politiques encore en activité.

Dans ce contexte, l'opposition reste très faible. Malgré une inter-diction quasi totale des grèves et des mani-festations, différents mouvements de protestation ont eu lieu. Mais les difficultés de commu-nication et la répression généra-lisée ont désorganisé et géographique-ment isolé la plupart des partis.
Nazarbaiev tente de neutraliser l'opposition en proclamant cette année "Année de paix et d'harmonie sociale" durant la-quelle tous les partis conviennent de ne pas organiser d'opposition active contre le régime.

Même au sein du Parti socialiste présidentiel il existe une opposition croissante. A Koustanaï, le secrétaire local du parti a organisé pour des militants syndicaux un meeting auquel un orateur du CIO a été invité. Une fraction du Parti socialiste exige d'ailleurs un retour à la propriété étatique.

Il est très vraisemblable que le PS, du moins comme parti national, se disloque à brève échéance. Un nouveau parti présidentiel - le Parti libéral - vient d'être fondé. Son programme est ultra néo-libéral et anticommuniste à tout crin.

A court terme, le principal parti d'opposition restera le Parti communiste, flanqué du Mouvement ouvrier - Solidarité. Le Parti communiste a été créé en réaction à la transformation par la bureaucratie dirigeante du PCUS en parti pro capitaliste. Une partie de la direction du PC rejette maintenant les principes du "socialisme" et parle de la nécessité d'une économie mixte et de la signature d'un "pacte de paix".

Le Mouvement ouvrier - Solidarité est issu des grèves du début des années 90, surtout dans les régions russophones. Il est le plus fort dans des régions industrielles et minières comme Karaganda et Oust-Kamenogorsk et a conduit une série de grèves et de manifestations. Toutes ces organisations militent momentanément ensemble avec les principaux partis nationalistes d'opposition au sein d'un front pour les libertés démocratiques au Kazakhstan.

Ces organi-sations nationalistes, qui s'étaient déclarées pro capitalistes il y a quelques années, ont mis une sourdine à leur credo capitaliste car les entreprises occidentales utilisaient leur position dominante pour sucer jusqu'à la moelle le peuple kazakh.

Le Kazakhstan ne pouvait pas se trouver dans une situation géographique plus défavorable, enclavé entre la Chine et la Russie. Seules les républiques encore plus répressives d'Asie centrale protègent le Kazakhstan contre l'Iran et l'Afghanistan.

Les multinationales occidentales sont venues ici pour exploiter impitoyablement le pétrole kazakh et les autres ressources naturelles. Il est clair que l'économie de marché ne peut offrir aucun bien-être à la population du Kazakhstan. La tâche de lutter pour une alternative - le véritable socialisme - est vraiment colossale.
Rob Jones (Moscou)


Procès de Ionur Kurmanov
Le Militant n°27, janvier 1998

Le procès de Ionur Kurmanov, un de nos camarades au Kazakhstan, a commencé. Notre camarade a fait deux semaines de grève de la faim. Ce procès politique a désormais attiré l'attention sur le plan international. Un avocat de renom défend notre camarade. Ionur a déjà passé trois mois en détention provisoire.

Envoyez vos lettres de protestation au Président Nazarbaiev, c/o Ambassade du Kazakhstan, 30 avenue Van Bever, 1880 Bruxelles (fax: 02/374.50.91)


Stop aux procès politiques!
Le Militant n°28, février1998

"Le Kazakhstan est une démocratie", prétend son président Nazarbaiev. Et l'occupation brutale par l'armée de la ville de Janatas lors de la grève des mineurs? Et les prisonniers politiques, tels que notre camarade Ionur Kurmanov, détenu depuis des mois dans des conditions effroyables?

Le procès de Ionur Kurmanov, de Sergei Kolokolov et de Vassili Nikolaev a débuté le 19 janvier. Ils sont arrêtés depuis septembre 1997 et accusés de quatre délits punissables chacun de peines allant de 5 à 15 ans de prison.

Ils sont accusés d'avoir peint des slogans sur les murs. Mais aucun des témoins n'est en mesure de les reconnaître comme étant les auteurs de ces graffitis. Les deux "pièces à conviction" fournies par la police se sont fabriquées de toutes pièces.

Il est clair que les autorités veulent faire disparaître Ionur et ses camarades. Ionur, âgé seulement de 20 ans a organisé plusieurs grèves dans l'usine où il travaille. Il est connu comme membre du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) et a organisé un cercle de Jeunes contre le Racisme en Europe (YRE). Il mène une grève de la faim depuis plus d'un mois.

Le pouvoir est attentif aux protestations internationales. A chaque audience du procès, la salle du tribunal est remplie de sympathisants. Des messages de soutien proviennent du Kazakhstan et de l'étranger chaque jour.

Le juge a été obligé que les messages de solidarité soient pendant le procès. La section du CIO dans la Communauté des États indépendants (CEI, ex-URSS) appelle tous les membres et sympathisants de par le monde à protester auprès des autorités du Kazakhstan.
Adressez vos messages de protestation au Président Nazarbaiev à l'adresse suivante: Ambassade du Kazakhstan, 30 avenue Van Bever, 1180 Uccle (Fax: 02/374.50.91).


Protestations internationales
Le Militant n°29, mars1998
Les protestations internationales contre la détention injustifiée de nos camarades au Kazakhstan ont pris de l'ampleur au cours de ces dernières semaines. Les ambassades kazakhes partout dans le monde ont été secouées par les manifestations de protestation et les piquets de jeunes et de travailleurs qui sont venus exprimer leur solidarité avec Ionur Kurmanov, Sergeï Kolokolov et Vasilii Nikolaev.

Entre-temps, le procès touche à sa fin. L’accusateur public a fait passer en revue toute une série de "témoins" dont aucun n’a pu apporter la moindre preuve contre les trois accusés. Un des témoins, un agent du FSB (ex-KGB), a dû admettre implicitement pendant son témoignage qu'il était ivre et qu'il avait jadis tabassé Ionur en prison. L’agent de police qui prétendait avoir un enregistrement vidéo des aveux de Sergeï ne pouvait pas se rappeler où, quand et avec quelle caméra il avait effectué cet enregistrement. Le "témoin-clé" dont l’accusateur public se prévalait pendant tout le procès ne s’est pas présenté. De toute l’enquête, aucun dossier ne correspond en lieu et en temps aux faits dont les trois sont accusés et dont c’est peu dire qu'ils sont confus.

L’accusateur public a clairement joué sur le manque d’expérience de Ionur et de ses camarades. L'attention internationale pour l’affaire place le régime sous pression. En Russie surtout, l’affaire a déjà été relatée plusieurs fois dans la presse. Le dictateur de service Nazarbaiev n’a réagi jusqu'à maintenant qu'en renforçant la répression, y compris contre les journalistes russes qui relatent l’affaire.

Le procès a montré que le procès contre nos camarades être une farce grossière, mais, étant donné les critères kazakhs actuels en ma-tière de justice, rien ne garantit que cela transparaîtra dans le verdict du juge.
Le CIO continuera à organiser les protestations contre les procédés du régime et à exiger la libération immédiate de nos camarades. Soutenez ces initiatives et envoyez une lettre à l’ambassade du Kazakhstan, av. Van Bever 30, 1180 Uccle. Fax 02/374.50.91.


Ionur Kurmanov libéré!
Le Militant n°30, avril 1998

Notre camarade Ionur Kurmanov et ses deux camarades, Sergei Kolokolov et Vassili Nikolaiev, viennent d'être condamnés à deux ans et demi de prison avec sursis au cours d'un simulacre de procès. Ils étaient accusés d'avoir peint des graffitis hostiles au régime dictatorial du président Nazarbaiev. Étant donné le caractère extrêmement répressif du régime, c'est de fait une victoire car les prévenus risquaient de 5 à 15 ans de prison ferme!

Nous sommes revenus à plusieurs reprises dans nos colonnes sur cette affaire. Pendant plusieurs mois, le Comité pour une Internationale ouvrière a mené campagne contre ce procès inique. Des actions de protestation ont eu lieu dans plusieurs capitales. Cette campagne a pesé favorablement sur le procès car les tribunaux ont notamment été contraints de lire pendant les audiences les messages de solidarité. Emprisonné dans des conditions effroyables depuis septembre dernier, Ionur va pouvoir se remettre des privations endurées.

"Ce procès a dévoilé les mensonges
et l'hypocrisie du pouvoir".
Le Militant n°33, juillet/août 1998

Ionur Kurmanov, notre jeune camarade détenu pendant des mois dans des conditions très dures a été libéré à la fin de son procès. Le Comité pour une Internationale ouvrière a mené une intense campagne pour sa libération. A la fin du procès, Ionur a pu prendre la parole. Il a déclaré ceci au tribunal, devant un public composé en grande partie de sympathisants.

"Ni ce procès actuel, ni le verdict ne changeront mes convictions politiques. Une fois de plus, je dénonce ce procès criminel comme une provocation. Ni moi, ni mes camarades co-inculpés ici présents ne sont coupables.

Excusez mon langage, mais les représentants de nos autorités et les services secrets sont en train de faire dans leur culotte et en public, sous les yeux du monde entier.

Ce procès a dévoilé les mensonges et l'hypocrisie des autorités du Kazakhstan.

J'ai été détenu de façon préventive pendant quatre mois à la prison n°4. J'ai pu voir de mes propres yeux quel genre de personnes étaient emprisonnées: des gens dont le crime est d'avoir volé deux pots de cornichons, un sac de farine, un sac de pommes de terre ou un pot de confiture. A la prison n°4 croupissent des femmes enceintes, des bébés qui prennent le sein, des enfants de 12 à 13 ans, des handicapés.

Je suis sûr qu'il y a des représentants de la police dans cette salle d'audience. Je veux les regarder en face. Leurs cellules cérébrales abêties ne comprendront jamais les larmes des mères qui doivent nourrir leur enfant. Elles ne comprendront jamais les sensations d'un enfant affamé obligé de mendier à la sortie d'un magasin ou de fouiller les poubelles à la recherche de restes de nourriture. Elles ne comprendront jamais les vieux retraités contraints par la misère à la mendicité.

Je sais que je continuerai mes activités politiques, quelle que soit la prison ou le camp où l'on m'enferme. Je veux dire à tous mes jeunes camarades qu'ils doivent s'organiser contre le régime actuel. Ce régime ne va pas durer des siècles. Il durera jusqu'à ce que nous le mettions à terre. Je crois que ni moi ni mes camarades ne peuvent être touchés, quelle que soit la décision que prendra ce tribunal. Ma conviction s'est renforcée grâce aux personnes qui m'ont défendues au cours de ce procès. Et avant tout mes camarades de travail. Et c'est la seule légitimité dont j'ai besoin. Je n'ai besoin que du soutien de mes camarades. Ma vie appartient aux milliers, aux dizaines de milliers de déshérités, de démunis et d'affamés, pas aux généraux bien nourris qui ont gagné des distinctions honorifiques au cours de ce procès stupide et criminel. Merci."
(Une ovation éclate dans la salle et plusieurs personnes pleurent d'émotion. Le juge tente de calmer le tumulte)

La répression continue
Le Militant n°34, septembre 1998

La répression contre le mouvement ouvrier empire. Le tribunal régional de Kentau vient de déclarer illégale la Fédération des Travailleurs libres. Ses adhérents sont constamment suivis par la police secrète. A Petropavlovsk, le secrétaire du Parti communiste a "disparu" après son arrestation lors de la manifestation du 1er Mai. Dans le district minier de Karaganda, notre camarade Viktor Jiluba a été détenu pendant 15 jours. Un autre camarade doit comparaître pour "injure au tribunal". Depuis leurs participations aux mobilisations des mineurs dont les salaires ne sont pas payés, ces deux camarades sont persécutés.

A l'usine où travaille Ionur Kurmanov, notre camarade récemment libéré après plusieurs mois de prison et une campagne de solidarité du CIO, une grève a éclaté. 500 travailleurs ont bloqué les voies d'accès à la ville et exigent le paiement des salaires qui ne sont plus versés depuis 18 mois. Le gouvernement a déclaré la grève "illégale". Cinq ouvriers grévistes sont accusés par les autorités: Vladimir Sherman, Vladimir Pozhedaev, Tatyana Putpasheva, Alexander Pisharev, et Alexander Kruppa.

Le CIO lance à nouveau un appel à la mobilisation internationale contre la répression. Adressez vos messages de protestation à l'ambassade du Kazakhstan: 30 av. Van Bever, 1180 Uccle.


Nouvelles poursuites judiciaires
Le Militant n°48, février 2000
Dans plusieurs pays se déroulent des actions pour protester contre les poursuites judiciaires menées par les autorités du Kazakhstan contre des travailleurs combatifs. Des images des rassemblements de protestation devant les ambassades kazakhes d'Allemagne et de Suède ont été retransmises au Kazakhstan. Madel Ismaïlov, membre du CIO, a été interviewé. V.T. Podjidaev (président du Mouvement ouvrier du Kazakhstan et conseiller municipal à Ouralsk) a adressé par lettre des remerciements au CIO pour le soutien à la lutte menée contre le régime détestable de Nazerbaiev.


Prisonniers drogués
Le Militant n°51, mai 2000
Deux membres du CIO au Kazakhstan ont été arrêtés à la mi-avril, dont Madel Ismaïlov, un dirigeant du Mouvement ouvrier du Kazakhstan. Il a été jugé par un tribunal en dehors sa région et condamné à 14 jours de prison. Son prétendu crime est d'avoir pris la parole lors d'un meeting illégal, ce qui était en fait une manifestation pacifique contre le montant élevé des loyers. Ionur Kurmanov a également été arrêté et gardé en prison pendant 7 jours. Il a été battu et on lui a injecté des drogues pour qu'il ait l'air d'avoir trop bu. Ensuite, on a montré des images à la télévision nationale d'un Ionur ivre pour le discréditer ainsi que son mouvement. Ces nouveaux cas de répression visent à saboter la conférence du Mouvement ouvrier du Kazakhstan de la fin avril.

Soutenez le mouvement ouvrier kazakh!
Le Militant n°53, juillet/août 2000
Depuis la disparition de l'Union soviétique, au début des années 90, la plus grande partie de l'économie du Kazakhstan a été aussi privati-sée. La plupart des entreprises sont tombées aux mains des multina-tionales. Elles étaient le plus en mesure de verser des pots de vin au président et à sa famille, elles se sont maintenant enfuies en empor-tant les bénéfices. C'est notamment le cas pour la société belge Tractebel. Elle a reçu la totalité des approvisionnements (gaz et électricité) de l'ancienne capitale Almaty (ex-Alma-Ata) et des villes et villages environnants.
Lorsque l'approvisionnements de ces villes et villages n'a plus permis de faire des bénéfices, on a décidé de fermer le pipe-line. Ce qui a eu pour conséquence de ramener la population au 19e siècle. Elle a été laissée à son sort. Il y a quelques semaines, on a appris que Tractebel avait 55 millions de dollars de pots de vin pour obtenir la concession de gaz et qu'après cela la multinationale mettait un terme à ses aventures internationales.
Le mouvement ouvrier au Kazakhstan tente de s'organiser, mais les attaques de l'état et des patrons se font de plus en plus menaçants. La réglementation du travail prévoit que les grévistes peuvent être licenciés et que les travailleurs ne peuvent pas s'organiser en syndicats. Les actions de résistances et les grèves face à l'effondre-ment économique et à la catastrophe sociale font l'objet de violente répression, d'agressions physiques, de menaces et d'arrestations. La répression est telle que le mouvement ouvrier (Solidarnost) envisage sérieusement de passer dans la clandestinité.
Solidarnost s'est vu refuser le droit d'être reconnu légalement et de publier son propre journal. En ce moment (fin juin) une conférence se tient avec comme objectif la mise sur pied d'une structure nationale afin de défendre les droits des travailleurs, de lutter pour les libertés syndicales et les droits civils pour tous, pour de meilleurs conditions de vie et contre de futures privatisations.
Les jeunes FGTB de Courtrai ont choisi le Kazakhstan comme projet de solidarité internationale. Ils suivent la situation pas à pas et mèneront des actions contre la répression et les menaces. En septembre ou en octobre, ils enverront si possible une délégation de syndicalistes dans la région. Vous pouvez soutenir cette campagne en versant votre soutien au compte 877-4288601-50 des ABVV-Jongeren (Rijselsestraat 19, 8500 Courtrai) avec la mention "Solidarnost".
Hannelore Lammens