arch/ive/ief (2000 - 2005)

et la caravane passe...
by Lara Erlbaum Sunday January 07, 2001 at 03:20 PM
lara_erlbaum@hotmail.com

La caravane anticapitaliste fait la fête avec la police lilloise...

Oui bon, c'est pas de toute dernière actualité, mais vu qu'il n'y a pas d'autre témoignage de cet épisode de la caravane, je l'envoie quand même...


Lille, mercredi 25 octobre.


Trop longtemps que j'y pense sans le faire. Mais bref. Il est jamais trop tard. Aller regarder à « activiste » au dicco. Si je le trouve. Il doit faire partie de ces mots mouvants, pas clairement définis, qui jouent à cache-cache entre engagé et délinquant.

Au départ une manif spontanée. Quarante participants. Quarante engagements différents. Des humanistes défenseurs de sans-papiers qui descendent dans la rue pour dénoncer le monde de la marchandise, à grand renfort de pétards, de telle sorte que jamais un sans-papiers n'ira mettre les pieds dans un tel guépier (si tant est que des sans-papiers viennent ici autrement qu'aspirés par notre consommation hollywoodienne). Une accordéoniste qui a ramené de Prague un chansonnier du F.M.I. (Front Musical d'Intervention) et qui fait la fête avec les squatteureuses locales. Une caravane anticapitaliste qui sillonne les villes de France en proposants aux badauds une autre vie que celle imposée par les structures commerciales. Et puis des chômeurs adolescents qui jouent aux souris rebelles face aux chats policiers qui attendent la première bombe - fût-elle de peinture- pour intervenir...

Et ça ne tarde pas. Les forces de l'ordre sont allergiques au rose bonbon qui s'étale sur les murs. C'est le moment de se rappeler le premier précepte du parfait activiste, version Coluche, «Dans les manifs, rien ne sert de partir à temps, il faut courir ».'Y a plus qu'à défaire ses bretelles et à les ranger dans la boîte à chansons...

Ce qui vient après, ça fait qu'on regrette pas tout à fait d'être venus. C'est encore l'amour. Et ça fait vachement du bien, d'avoir quelqu'un qui court devant avec un précieux instrument dont on ne devra pas encore rédiger l'épitaphe cette fois-ci. Et puis un autre, dont je ne verrai pas le visage -mais c'est sûr il est des nôtres- qui pousse le groupe de filles de derrière qui n'en peuvent plus, et qui répète inlassablement : « On court on court on court ».

Ben voilà... Il ne rest plus qu'à se réfugier dans un café et à attendre que l'orage se calme.
Les chiens qui aboient n'empêchent pas que la caravane passe...