arch/ive/ief (2000 - 2005)

Plan Colombia : Guerre et terreur au service de la mondialisation
by ODM (posted by Fred) Thursday January 04, 2001 at 05:08 PM
red-red2@span.ch

Le Plan Colombia est un programme de guerre " anti-drogue " et de " renforcement de l'Etat " dicté par le gouvernement des Etats-Unis.

Le Plan Colombia est un programme de guerre “ anti-drogue ” et de “ renforcement de l’Etat ” dicté par le gouvernement des Etats-Unis. Ceux-ci offrent $1,6 milliards en armes (américaines évidemment). L’Europe est sollicité pour apporter $4 milliards en aide “ civile ” (camps pour les populations déplacées, etc.). La part des colombiens seraient de $4 milliards. La Colombie étant déjà hautement endetté, la somme sera prêtée par le Fonds Monétaire International en échange d’un nouveau “ plan d’ajustement structurel ” (privatisations, etc.) ! Les Colombiens devraient ainsi vendre leur pays pour financer sa mise en pièces.
On prédit déjà que cela pourrait être le prochain Vietnam, une longue et sale guerre dans tous les pays andins. Le prétexte, c’est le narco-trafic. En réalité, il s’agit d’écraser les mouvements populaires qui résistent - souvent avec succès - au programme néocolonial des transnationales en Colombie, Equateur, Pérou et Bolivie. On veut extirper la guérilla colombienne, bien sûr, mais tout autant les organisations de paysans, indigènes et noirs qui dans les campagnes refusent l’expulsion de leurs terres, la destruction de leurs communautés, cultures et environnement, ainsi que les syndicats de citadins qui refusent les privatisations, la réduction du pouvoir d’achat et des budgets sociaux..
La guerre est déjà là en Colombie. Il ne s’agit que d’intensifier un conflit qui dure depuis 50 ans. L’imposition progressive du modèle libéral a abouti à la plus grave crise économique depuis le début du conflit. Parallèlement, une puissante armée paramilitaire, agissant avec la complicité de l’Etat, s’attaquant quasi exclusivement aux civils, utilise une terreur soigneusement mise en scène - massacres, assassinats sélectifs, tortures et disparitions – pour chasser les habitants des terres convoitées par les gros propriétaires et transnationales (déjà 2 millions de “ déplacées ”). Ceux sont les ultimes arguments pour imposer les mega-projets de la Banque Mondiale et du FMI. Il s’agit notamment d’achever la destruction de l’autonomie alimentaire et de la petite paysannerie, déjà entamée par la “ dérégulation ” et le “ libre ” échange. .
Les mouvements populaires d’Amérique Latine - d’un bout du continent à l’autre - savent qu’ils sont tous visés par cette guerre, que les “gringos” veulent faire un exemple. Des organisations participant à l’Action Mondiale des Peuples (AMP) d’Amérique Latine ont convoqué une réunion d’urgence sur ce thème au Panama. Elles nous demandent d’appuyer la déclaration de l’organisation mondiale paysanne “Via Campesina” ci-dessous.

La parole aux organisations populaires !

Parmi les dénonciations de la situation colombienne, rares sont celles qui font intervenir la population civile et ses organisations comme des acteurs à part entière. Un certain discours “ humanitaire ” teinté de paternalisme néocolonial les présente comme victimes passives, poussées par la misère vers les cultures illicites ou dans les bras de la guérilla. Or, ces organisations mènent des luttes essentielles, ayant même réussi à faire inscrire l’autonomie locale des communautés paysannes, indigènes et noires dans la nouvelle constitution. Incroyablement, malgré la terreur, les grèves, les occupations et les blocages de routes sont en recrudescence.
D’autres solidarités s’expriment surtout en soutien aux mouvements de guérilla, qui sont évidemment aussi à leur façon des organisations populaires (on ne résiste pas 50 ans sans soutiens populaires !). Cependant, les organisations civiles, sans s’y opposer, font valoir qu’elles ont parfois d’autres conceptions politiques et d’autres intérêts que la guérilla. Elles ne sont nullement disposées à relayer passivement les mots d’ordre d’une “ avant garde ” - armée ou pas. Un centralisme politique désuet ne saurait tenir compte notamment de la diversité et des revendications d’autonomie des diverses communautés. Elles refusent de jouer le rôle “ féminin ” de victime impuissante dans une dispute entre hommes armés. Elles n’acceptent pas que des “ négociations de paix ” se déroule essentiellement entre les parties armées, en ne leur laissant que des “ audiences ” (!) de 5 minutes pour s’exprimer.
Ce déni du rôle des mouvements populaires escamote la place centrale qu’ils occupent de fait dans les calculs du Plan Colombie. La population rurale, les indigènes et les communautés noires ne seront pas victimes de “dommages collatéraux ”, mais se situent au contraire en plein dans la ligne de mire du plan. Il est en effet question, fondamentalement, de mettre la terre et les ressources à disposition des détenteurs de capitaux. Les méga-projets et privatisations ne s’accommoderont pas des prétentions des habitants de ces territoires et n’ont nullement l’intention de s’encombrer de résistances et d’oppositions civiles. Le plan vise donc aussi à dépeupler la terre convoitée pour prévenir d’éventuels obstacles à la libéralisation.
L’Action Mondiale des Peuples est un réseau d’organisations populaires et repose sur la conviction que ce sont précisément les mouvements populaires de base qui pourront contrer la nouvelle offensive capitaliste et proposer des alternatives reflétant toute la richesse et la diversité des communautés humaines. C’est pourquoi notre option est de soutenir et donner la parole en priorité à ces mouvements. Pour les sceptiques, nous avons aussi inclus des extraits du rapport de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU qui confirme à sa façon les complicités criminelles des auteurs du Plan Colombia.


La mondialisation capitaliste pense s’imposer encore une fois par la violence. Une large coalition internationale doit se faire, pour bloquer la participation européenne dans le Plan Colombia (beaucoup de gouvernements sont réticents, la décision sera prise en mars 2001) et soutenir activement la résistance sur place.
Premiers pas: Faire signer l’appel de Via Campesina par toutes les organisations, associations, etc., avec lesquelles vous êtes en contact! Contribuer à la récolte de fonds pour les frais de la réunion d’urgence au Panama. Mobiliser pour la grande manifestation internationale contre le World Economic Forum à Davos le 27 janvier 2001. Pastrana, le président colombien, y participe régulièrement. Nous comptons organiser un tronçon de la manif sur le thème du Plan Colombia. Contactez-nous !


Plan Colombia : une guerre régionale annoncée

Le capital international et le gouvernement des Etats-Unis sont inquiets. Au-delà de la Colombie, les résistances sont vives dans tout le nord de l’Amérique du Sud. Au Pérou, le dictateur Fujimori est tombé. Au Venezuela, un militaire populiste s’est fait élire à la suite des émeutes spontanées contre le FMI. La Bolivie est sur le fil du rasoir entre insurrection et coup d’Etat. En Avril, une révolte populaire de paysans et citadins a chassé la transnationale Baechtel du pays, bloquant ainsi le programme de privatisation (en l’occurrence de l’eau) dicté par la Banque Mondiale. La mobilisation a repris en septembre. Pendant plus de trois semaines les organisations paysannes et les syndicats (notamment d’enseignants) ont bloqué les routes et paralysé le pays, malgré une répression féroce (des dizaines de morts par balles). En Equateur, les mouvements indigènes (CONAIE) et paysans (CONFEUNSSAC) avec des alliés syndicaux (notamment du pétrole) bloquent depuis plus d’une année le programme de privatisation et d’austérité du FMI. En janvier, ils ont même pris brièvement le pouvoir dans un immense soulèvement non-armé.
Il est ainsi concevable que tout le nord de l’Amérique Latine gagne son indépendance des “ gringos ” et des “ règles du marché mondial ”, définissant librement ses programmes sociaux et économiques. Cependant, grâce à la “ guerre contre la drogue ” les “ conseillers ” militaires U.S. sont déjà à pied d’œuvre partout, des militaires de tous ces pays ont déjà reçu leurs diplômes es tortures à “ l’Ecole des Amériques ” de l’armée yankee et les casernes poussent comme des champignons.
Face à cette grande guerre impériale, l’opposition en Europe et en Amérique du Nord peut jouer un rôle décisif. Espérons seulement qu’elle pourra s’affirmer plus rapidement qu’à l’époque du Vietnam.


Mission d’enquête et appel du réseau international d’organisations paysannes Via Campesina

Une mission internationale de Via Campesina - comprenant notamment José Bové de la Confédération Paysanne française et Evo Morales, dirigeant paysan bolivien – a mené une enquête en Colombie en Juillet 2000. Elle a conclut que le contrôle de la terre est la cause principale de la violence et que

“ la situation difficile de la population rurale colombienne est directement liée avec la problématique mondiale et la lutte de millions de paysans dans le monde : la souveraineté alimentaire, le droit des pays et des communautés de décider de leur économie et de leur alimentation, la réforme agraire et la lutte contre l’invasion de nouveaux espaces par les transnationales à travers les méga-projets, l’appropriation du patrimoine génétique et des savoirs traditionnels.
De scandaleuses statistiques montrent qu’entre 1984 et 1997, la part des terres appartenant aux propriétaires possédant plus de 500 hectares (0,2% des propriétaires) et passé de 32 % à 45% du total.[...] Ces chiffres montrent que le droit à l’alimentation, qui implique le droit à l’accès à la terre pour se nourrir de façon autonome, n’est pas respecté.[...] Ces chiffres montrent qu’il y a des bénéficiaires directs de la violence.[...] Il est impossible d’éviter la conclusion que le déplacement systématique des paysans correspond à un plan pré-établi par les gestionnaires d’un modèle de développement soi-disant accéléré, qui considèrent le paysan et l’indigène comme des populations non viables ou des obstacles au développement... ” (extraits de la Déclaration de la mission de Via Campesina du 12 Juillet 2000)

Résolution de Via Campesina sur la Colombie
Les organisations paysannes d’Asie, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Amérique du Nord, réunies à Bangalore, Inde, en la IIIe Conférence internationale de Via Campesina, du 3 au 6 octobre 2000,

considérant :

1. Que le conflit interne que traverse la Colombie s’enracine dans les profondes injustices sociales, aggravées par les politiques néolibérales d’ajustement structurel, et dans l’exclusion et l’intolérance de toute forme d’opposition sociale et politique ;
2. Que l’application des mesures ordonnées par la Banque Mondiale se réalise par le biais de la violence – les paysans, paysannes, peuples indigènes et communautés noires étant les victimes permanentes d’expulsions de leurs terres, de massacres, de disparitions et de déplacements forcés qui ont touché à ce jour plus de deux millions de personnes ;
3. Que le modèle économique néolibéral actuel a transformé la terre en une marchandise, à laquelle n’a accès que celui qui peut la payer, et qu’il exige de plus le démantèlement de toute aide de l’Etat dans le secteur agricole, permettant le libre accès des multinationales à la terre et aux territoires des peuples indigènes et communautés noires ;
4. Que le plan Colombie est un plan de guerre qui, recherchant l’intensification du conflit armé en Colombie et dans la région andine, accroîtra le problème des déplacements internes et les violations des droits humains de la population rurale, provoquera des dommages environnementaux graves et irréparables en Amazonie et renforcera la concentration de la terre déjà excessive ;

décident de :
1. Soutenir de manière inconditionnelle et décidée les organisations paysannes, indigènes et noires de Colombie dans leur lutte pour une véritable Réforme Agraire et pour la récupération de leurs territoires ancestraux comme condition indispensable à la construction de la paix dans le bien-être et la dignité ;
2. Refuser énergiquement le Plan Colombie et appeler à la mobilisation des peuples de la région pour empêcher l’intervention des Etats-Unis et la généralisation de la guerre. Nous sollicitons des gouvernements d’Europe et du Canada qu’ils s’abstiennent de financer le Plan Colombie et de s’impliquer dans le conflit interne colombien ;
3. Soutenir la lutte du peuple U’wa pour la défense de son territoire légitime et exiger le retrait de la multinationale pétrolière nord-américaine Occidental S.A. du territoire U’wa;
4. Appuyer les efforts en vue de trouver une issue politique au conflit armé, qui passe par la solution des problèmes de fond à l’origine de la rébellion armée. Nous appuyons le droit légitime des organisations paysannes, indigènes et noires à participer selon leurs initiatives propres à ce processus de recherche de paix ;
5. Soutenir la Campagne Internationale “ Colombia Clama Justicia ” (“ La Colombie réclame la justice ”) contre l’impunité, ainsi que le droit des peuples à exiger la justice et à connaître la vérité sur les responsables des crimes contre l’humanité qui ont fait des milliers de victimes au sein de la population rurale ;

et signent :

Coordinadora de Agricultores y Ganaderos (COAG), Espagne ; Sindicaro Labrego Gallego, Espagne ; National Farmers Association, USA ; Association of Caribbean Farmers Organisations (WINFA), République Dominicaine ; Association of Producers Organisation (BAPO), Belize ; Alianza Democratica Campesina, Salvador ; Consejo Coordinador de Organizaciones Campesinas de Honduras (COCOCH) ; Unión Nacional de Organizaciones Regionales Campesinas Autonomas (UNORCA), Mexique ; National FARMERS Union (NFU), Canada ; Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo (CLOC) : Movimiento de Trabajadores Sin Tierra del Brasil ; Movemento dos Atingidos por Barragens, MAB, Brésil ; Articulacao de Instancias de Mulheres Rurals, AIMTR, Brésil ; Confederación Nacional Campesina e indígena, NEHUEN, Chili ; Asociación Nacional de Mujeres Rurales e Indígenas, ANAMURI, Chili ; Movimiento Campesino Paraguayo, MCP, Paraguay ; Federación de Mujeres “ Bartolina Sisa ” de Bolivie ; Confederación Campesina del Perú ; CONFANSEC, Ecuador, Karnataka Rajya Ryota Sangha (KRRS), Inde ; Peasant Movement of the Philippines (KMP, DKMP), Philippines ; Serikat Petani Sumatera, Utara (SPSU), Indonésie ; Samatcha-Konchon Assembly of the Poor, Malaisie et Thaïlande ; Coordination Paysanne d’Europe (CPE) : Syndicat de Paysannes et Paysans de Montagne (OBV), Autriche ; Front Uni des jeunes Agriculteurs (FUJA), Belgique ; Mouvement International de Jeunesse Agricole Catholique (MIJARC), Allemagne ; Sinidicato Labrero Galego (SLG), Espagne ; Confederacao Nacional da Agricultura (CNA), Portugal ; L’AREN, Niger, Afrique ; Confédération Paysanne, France ; ENHE, Pays Basque ; Association des Producteurs Suisses ; NBS, Norvège ; Asociación Nacional de Agricultores pequeños (ANAP), Cuba ; Bengladesh Kisani Sabha, Bengladesh ; Bengladesh Aboriginal Association ; Bengladesh Krishok Federation ; Coalición de Organizaciones Démocraticas urbanas y Campesinas, Mexique ; Asociación de Agricultores de Panama

Signatures d’autres groupes et organisations (à renvoyer à l’APCM):
____________________________ ____________________________ ____________________________ ____________________________ ____________________________ ____________________________

POSITION SUISSE
“ Le Plan Colombia étant étroitement lié au processus de paix, il est difficile de comprendre la nécessité de sa composante militaire. ” Madrid, 7 juillet 2000 (Pour une fois, on est d’accord. Pourvu que ça dure !)

La dynamique des Communautés Noires

“ Un monde où il y a place pour beaucoup de mondes. ” Les communautés représentées par le réseau Proceso de Communidades Negras (en Colombie comme ailleurs en Amérique Latine) sont un excellent exemple d’un de ces multiples mondes dont parlent les zapatistes, et qui affirme sa richesse et sa spécificité face à la monoculture sociale de la mondialisation.
Fondées dans la forêt par des esclaves en fuite, la liberté et l’autonomie ont été de ce fait leurs valeurs centrales. (Les communautés de Colombie ont été en fait la première entité politique des Amériques à arracher la reconnaissance de leur autonomie à la couronne espagnole.) Leur survie et leur dignité sont basées sur une forme d’organisation sociale et spatiale où la jouissance, le contrôle et l’accès aux ressources vitales donnent la priorité au respect envers la biodiversité, comme garant de bien-être actuel et futur. La mentalité collective qui pense et construit le futur imagine et réalise des unités de production de vie dans lesquelles la modernité est comprise comme une stratégie pour le développement de l’être. C’est une conception du développement qui donne la première place aux relations de solidarité dans les modes de production et de distribution, autant des produits de la terre que ceux de l’intelligence humaine.
Un monde “ pauvre ”, mais de personnes libres, menacé comme il y a deux siècles, d’un deuxième génocide et d’un nouvel esclavage.
A Tumaco, par exemple, municipalité située sur la cote pacifique, le narcotrafic, le gouvernement et le plus grand projet paramilitaire du Sud-ouest de la Colombie se disputent avec la guérilla le contrôle d’un territoire économiquement et stratégiquement très important. Les habitants ont fait état de la présence de 700 paramilitaires. Les 200 premiers paramilitaires arrivèrent un jour avant le programme d’extension de la palme africaine (une monoculture d’exportation particulièrement nocive pour l’environnement) … Le 16 février 1998, Francisco Hurtado, représentant légal du conseil communautaire de Alto Mira y Frontera a été assassiné dans une communauté rurale de Tumaco. Ses assassins laissèrent à côté de son corps une note qui disait : “ pour que tu arrêtes d’embêter avec ta Loi 70 et ton opposition au développement de la vallée ”.
Dans cette municipalité, les grandes concentrations de terres et la monoculture de la palme africaine a été lancée dès le début des années 80. Depuis cette période, les conflits pour la terre ont mené au déplacement des nombreuses communautés et à l’assassinat de 300 paysans dans les 150 communautés situées entre la rivière Mira et la rivière Rosario, ainsi que dans la zone de la route principale.
En 1993, l’organisation des communautés noires, appelée aujourd’hui Proceso de Communidades Negras (PCN), en collaboration avec la ACADESAN, association paysanne du Rio San Juan, et SWISSAID (qui soutient des projets dans la région) ont demandé aux autorités l’institution d’un “ conseil de sécurité ”, tout en expliquant leurs objectifs et la provenance des fonds pour leurs projets. Malgré le fait que les droits des communautés ont dû être légalement reconnus par la Constitution, les habitants de ces communautés continuent de subir des pressions constantes de la part des autorités et des entreprises de culture de palme africaine. L’extension des terres dédiées à la palme africaine a pour conséquence l’expulsion des communautés noires de leurs terres, aggravant la crise alimentaire et la contamination de l’eau. De nombreux activistes des communautés noires sont menacés et assassinés.
Poursuivant leur projets d’expansion et de concentration de terres, les entreprises de palme africaine cherchent toujours à justifier auprès du gouvernement l’appropriation de terres prises aux communautés noires, spécialement celles qui ne font pas l’objet d’un titre de propriété.
L’intégration dans une société de diverses régions et cultures ne peut être atteinte sur la base de la répression militaire et paramilitaire et dans le cadre de la mondialisation d’un type d’économie qui expulse la grande majorité de la population de leurs terres, les condamnant à vivre dans la pauvreté absolue, à dépendre pour survivre et mal vivre de la flexibilité d’un marché d’énergies humaines aliénées, contrôlé en fonction des intérêts de ceux qui tiennent le pouvoir économique capitaliste.

Para-militaires : le terrorisme au sens propre
Au début ce n’était que de vulgaires escadrons de la mort. Par exemple, sur les immenses terres bananières des filiales de la United Brands (Chiquita), grandes comme la Suisse, ils venaient à quatre heures du matin dans les baraquements de la compagnie avec des listes de “ meneurs ” et les fusillaient par dizaines, sur place. Mais ça n’a pas suffit. Le peuple est têtu. Alors aujourd’hui les exécutions s’accompagnent le plus souvent de tortures macabres, de préférence devant la famille et la communauté. On prend son temps. On joue au football avec les têtes des victimes, on découpe une femme enceinte pour placer l’embryon dans ses bras... Quant à ceux en Europe qui brisent les vitres des commanditaires des ces crimes, ils seront poursuivis pour terrorisme.

Eradiquer la coca... ou les peuples autochtones ?

Autant par ses aspects civils que militaires, le Plan Colombia menace les droits constitutionnels conquis de haute lutte par les indigènes ces dernières années. Il ne constitue rien de moins qu’une politique d’anéantissement de ces peuples.
De façon générale, les valeurs défendues par les peuples autochtones sont radicalement opposées à celles du libre marché capitaliste : la terre n’est pas à exploiter, mais à protéger au bénéfice commun de toutes les formes de vie - homme occidental, capitaliste et destructeur compris. Les quelques 80 peuples indigènes de Colombie partageant cette vision et vivant sur des territoires riches en ressources naturelles ( bois, pétrole, charbon, force hydraulique ou biodiversité) constituent donc un obstacle pour les sociétés transnationales avides d’exploiter ces ressources, ainsi que pour les projets d’infrastructures routières ou fluviales internationales planifiés par les tenants du “ libre ” marché néolibéral.
C’est précisément pour faire place nette aux investisseurs internationaux que le Plan Colombia s’attelle à démanteler les droits constitutionnels des peuples autochtones de Colombie. Une condition explicite des USA au financement du Plan Colombia est qu’il faut “que le gouvernement colombien achève les réformes urgentes visant à ouvrir complètement son économie aux investissements et commerce extérieur, particulièrement à l’industrie pétrolière... ”
L’intention du gouvernement Pastrana d’entrer dans l ‘ALENA ( Accord de Libre Echange Nord Américain) est également stigmatisée par l’Organisation Nationale Indigène de Colombie (ONIC) qui regroupe la grande majorité des organisations indigènes du pays : c’est pour rejoindre l’ALENA que le Mexique a supprimé l’inaliénabilité des terres indigènes, entraînant notamment le soulèvement zapatiste au Chiapas.
Face à cette situation, l’ensemble du mouvement indigène de Colombie est en état d’alerte depuis le printemps passé, le détonateur et point de ralliement étant les luttes du peuple U’wa, qui s’oppose à l’installation de la Occidental Petroleum sur ses terres ancestrales, et des Embera Katio contre le barrage de URRA en passe de noyer leur terres.
“ Le Plan Colombia va uniquement favoriser les entreprises pétrolières et minières étrangères, ainsi que les grands propriétaires de bétail et de monocultures bananières ou de palme.(...) Il ne servira pas à mettre fin à la guerre qui va au contraire s’intensifier, entraînant plus de déplacés, plus de colonisation de la forêt amazonienne, plus d’affrontements armés, plus d’armement pour les militaires, plus de paramilitaires, plus de guérilla, plus de destruction de la forêt, plus d’invasion de territoires indigènes. ”
La menace continentale du Plan Colombia inquiète et mobilise également les indigènes des pays avoisinants, particulièrement au Panama, en Equateur et en Bolivie : ce dernier pays a en effet déjà expérimenté la stratégie “ anti drogue ” des gringos, sous la forme du “ Plan Dignidad ”, présenté comme modèle pour le Plan Colombia , et servant en réalité à criminaliser les petits paysans indigènes cultivateurs traditionnel de coca tout en justifiant une présence militaire nord américaine permanente dans le pays. “ Je dois signaler que la fallacieuse lutte contre le narco trafic signifie non seulement la persécution permanente des producteurs ruraux (il y a actuellement 300 compagnons emprisonnés), mais une tentative d’éradiquer les racines de notre culture. ” .
Bien qu’ayant déjà été gravement affectés par des siècles de colonisation, les peuples indigènes de Colombie et des pays avoisinants ne sont toujours pas à vendre. “ C’est avec beaucoup d’honneur et de dignité que nous serons une pierre dans le soulier des gouvernements, un obstacle a toute globalisation, jusqu'à ce que soit respectés nos droits véritables en tant que peuples autochtones ”
en particulier, canal transocéanique pacifique-atlantique dans le Choco, liaison du bassin amazonien avec la cote pacifique, et connections routières des exploitations bananières de l’ Uraba avec le Venezuela).
Allianz Act, section 101.2, des sénateurs Dewine et Cowerdell
ONIC, “ Pourquoi nous devons nous mobiliser ? ”, 4 avril 2000
Silvia Lazarte, secrétaire exécutive de la fédération Nationale des Femmes Paysannes de Bolivie “ Bartolina Sisa ”, 28 sept 2000
Atencio Lopez, représentant du peuple Kuna du Panama, a propos du Plan Colombia.

Exposé fait à Genève par une responsable du syndicat paysan ANUC-UR.

De 1987 à 1992 300 dirigeants de l’ANUC-UR et des milliers de paysans ont été tués. Depuis le début des “ négociations de paix ” il y a 2 ans, les massacres se généralisent. 400 massacres en 1999 et déjà autant dans les 9 premiers mois de 2000. Les paramilitaires étendent leurs activités, couvrant à présent 70% du territoire – en fait, partout il y a une forte présence de l’armée... Le régime vire toujours plus à droite, l’impunité est totale. Castanos, le chef des paramilitaires, est maintenant présenté comme un sauveur par certains médias.
Les paramilitaires ne s’attaquent qu’aux civils, pour écraser les résistances et évacuer les terres convoitées pour les gros projets agricoles et d’infrastructure. Les indigènes Uwa sont chassés pour faire place à l’Occidental Petroleum, les Embara pour un grand barrage, 500 paysans ont été atrocement massacrés et 30'000 déplacés autour du site de la plus grande mine d’or d’Amérique Latine (projet de la transnationale canadienne Corona Gold Mines). Des centaines de noirs ont été tués pour faire place à une voie de transport interocéanique. On dit que c’est parce qu’ils soutiennent la guérilla, mais chaque fois il y a un projet économique derrière.
Sur le plan agricole, le Plan Colombia prévoit l’éradication de la coca et l’expulsion violente de milliers de petits paysans et indigènes, pour faire place à des énormes entreprises agricoles cultivant pour l’exportation : sucre, caoutchouc, bétail, palme africaine. Ce sera la “ solution finale ” pour une paysannerie déjà mise en crise par l’ouverture des marchés (déjà 7 millions de tonnes de produits alimentaires importés cette année, alors qu’auparavant la Colombie était autosuffisant) aux produits agricoles du Nord, par l’élimination du crédit agricole, par le changement du régime de propriété de la terre. L’éradication se fait par avion, attaquant toute la flore et faune y compris la population humaine.
Les organisations paysannes insistent sur une évidence : le paysan produit de la coca parce que c’est la seule culture qui permet de survivre sous le régime néolibéral. L’éradication manuelle et la substitution de la coca seraient possibles dans le contexte de la réforme agraire qu’elles ont revendiqué lors des pourparlers de paix: arrêt du processus de concentration pour au contraire redistribuer les terres ; protection de la propriété des personnes déplacées ; garantie des conditions de production par l’Etat ; arrêt des importations et retour à une politique d’autonomie alimentaire ; garantie des droits des paysans et paysannes et respect de leur culture.
Les communautés rurales ne considèrent pas la terre comme une marchandise, mais se voient comme une partie de la Mère terre. (2800 -3100s)

Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
sur le Bureau en Colombie (extraits)
(9 mars 2000)
Les groupes paramilitaires bénéficient du soutien, de l'assentiment ou de la passivité des agents de l'État et profitent de l'absence de toute action efficace de la part des autorités… Les assassinats collectifs de civils sans défense constituent le principal mode d'action et la principale stratégie de ces groupes….
Si certains massacres obéissaient à des mobiles politiques précis … elles avaient souvent pour seul objectif d'intimider des tiers ou de provoquer des déplacements forcés… Les déplacements à l'intérieur du pays sont devenus une stratégie de guerre visant à prendre le contrôle des territoires, soit par des menaces soit par des attaques directes contre la population civile. Cette année, les offensives des groupes paramilitaires ont ouvert de nouveaux fronts de guerre et étendu le phénomène des déplacements à d'autres zones… Un grand nombre de dirigeants autochtones et afro﷓colombiens ont été tués ou ont disparu et de nombreux membres de ces communautés ont été déplacés de force.
Les membres des groupes paramilitaires ont fréquemment recours à la torture, et celle-ci précède presque toujours les exécutions extrajudiciaires. Les personnes privées de liberté par ces groupes sont en général torturées, non pas pour obtenir des aveux mais à des fins de châtiment, de coercition ou d'intimidation. La torture est ainsi devenue une pratique systématique visant à semer la terreur.
En 1999, le nombre et la fréquence des massacres ont augmenté; ceux-ci ont été caractérisés par leur répétitivité, leur persistance dans le temps et la cruauté extrême des sévices infligés aux victimes. Le Service du défenseur du peuple a constaté que le nombre des massacres (402) avait augmenté de près de 50 %… Beaucoup d'exécutions collectives ont été précédées par l'annonce de la création de nouveaux "fronts de guerre" par les groupes paramilitaires, des menaces généralisées et des sommations à abandonner certaines localités dans les plus brefs délais. Certaines régions ont été particulièrement touchées et ont connu des massacres à répétition; on a ainsi dénombré jusqu'à neuf exécutions collectives en deux mois. Ce nouveau schéma (fréquence, répétitivité et cruauté) s'est imposé notamment dans la région de Catatumbo et au nord du Valle del Cauca, mais aussi dans les zones du Magdalena Medio, de l’Urabá (départements du Chocó et d’Antioquia), des Montes de María et du Nudo de Paramillo…
Le Bureau a reçu des témoignages concernant la participation directe de membres des forces armées à la formation de nouveaux groupes paramilitaires et aux campagnes d’intimidation. Dans certains cas, des victimes ont reconnu des membres des forces armées dans les unités paramilitaires responsables des massacres. En outre, la force publique a fait preuve d'une passivité qui a assurément aidé ces derniers à parvenir à leurs fins. Le rapport rappelle que les groupes paramilitaires ont été formés et équipés par l’armée. Si par la suite … les "unités d'autodéfense" ont été déclarées inconstitutionnelles, 10 ans se sont écoulés sans qu'elles aient été réellement démantelées. Par ailleurs, des liens étroits continuent d'unir certains membres de la force publique et les groupes paramilitaires. À cet égard, cette année, on peut citer… les faits relatifs au massacre commis le 29 mai à Tibú (Norte de Santander). Ces liens se sont renforcés dans certaines régions du pays… Dans les faits, le Bureau a entendu des déclarations de hauts responsables de l'armée selon lesquelles les groupes paramilitaires ne portaient pas atteinte à l'ordre constitutionnel et il n'était donc pas du rôle de l'armée de les combattre. De telles situations révèlent le flou des limites qui séparent l'État des groupes paramilitaires, celles﷓ci n'étant marquées que dans les déclarations publiques ou les projets de mesures jamais concrétisés.
Malgré la terminologie diplomatique, la conclusion est claire: les paramilitaires expulsent les habitants de vastes territoires du pays au moyen d’une politique de terreur contre la population civile et ses organisations. Ils font ceci avec l’appui de l’Etat et de l’armée. Et le rythme de ce coup d’Etat “privatisé” s’accélère: le Plan Colombia est déjà en marche.

La Guerre anti-drogue de la CIA : le pompier pyromane
L’opinion se laissera-t-elle de nouveau duper ? La mémoire est-elle si courte ? Rappelons que l’histoire de la CIA et de leurs “opérations spéciales” d’ingérence contre les peuples se mêlent depuis 50 ans avec le narco-trafic: armée chinoise anticommuniste maintenue au moyen du commerce du pavot dans le “triangle d’or” birmano-thailandaise; guerre secrète au Laos payée avec le trafic de l’héroïne; guerre anticommuniste en Afghanistan, etc… Plus spécifiquement par rapport à la Colombie, rappelons le scandale vite étouffé du “Contra-gate”. Pour financer, contre la volonté du Congrès, la sale guerre des “Contras” au Nicaragua, Reagan et Bush ont avalisé un véritable pont aérien de cocaïne approvisionné par le cartel de Medellin et passant par le Panama de Noriega et les bases Contras au Costa Rica et au Honduras (Cf. le livre et l’émission de France 2 “ A qui profite la Cocaine ? ”). (Curieux de constater que les atrocités des paramilitaires correspondent souvent dans le détail à celles commises contre les paysans nicaraguayens...)
L’expérience de la guerre “anti-drogue” en Bolivie et Peru ont montré qu’elle a servi surtout à déplacer la production et la faire passer sous le contrôle des militaires (encadrés par les agents U.S...) Aujourd’hui l’histoire se répète. Les paramilitaires sont en partie financés par la drogue. Les zones productrices qu’ils contrôlent au nord du pays sont épargnés par le Plan Colombia, qui se concentre sur la zone au sud, moins importante (mais riche en pétrole et en biodiversité) tenue par la guérilla. Il ne s’agit pas de détruire un marché aussi miraculeux, mais de le contrôler !
Mais, les vrais enjeux de cette guerre dépassent de loin la question le marché de la drogue. Il s’agit de s’assurer le contrôle politique et économique de toute la région andine, celle qui pour l’heure résiste le mieux au néocolonialisme des transnationales.
On arrachera de la cocaine (qui ira se semer plus loin dans la forêt vierge) et on déplacera des populations entières pour créer d’énormes entreprises agroindustrielles de palme, canne à sucre et autres produits d’exportation. L’agriculture de subsistence, l’autonomie alimentaire du pays, la culture et l’existence même des communautés paysannes, indigènes et noires doivent être sacrifiés à l’agribusiness multinational, au mega-projets (barrages, mines, champs pétroliers, nouveau canal interocéanique) et à l’exploitation sauvage de la nature (déforestation, pillage et destruction de la biodiversité). La drogue a bon dos!

La futile lutte contre les cultures illicites
Entre 1986 et 1998, $316.000.000 ont été dépensés pour divers programmes de “ développement alternatif ” aux cultures illicites en Colombie. Pendant cette même période, le nombre d’hectares dédiés à la culture de la coca est passé de 19.513 (1985) à 101.800 (1998) !
Cet échec retentissant montre qu’une politique basée sur la pénalisation des petites producteurs et les fumigations ne donne aucun résultat, si ce n’est le déplacement et la dispersion des producteurs vers d’autres zones , notamment la forêt amazonienne, avec les conséquences écologiques et sociales que l’on sait : déforestation, atteinte à la biodiversité, déstructuration des communautés et déracinement d’un grand nombre de personnes.
Entre 1992 et 1998, 1.897.357 litres de glysophate “ Roundup ”, un herbicide produit par Monsanto, (tiens ! tiens !) ont été déversés en vain sur les plantations de coca. Ce produit voit son efficacité très réduite dans les régions à forte pluviosité comme la forêt amazonienne. Sa concentration - et donc sa nocivité- est donc constamment augmentée, au mépris des normes légales. De plus, l’altitude maximale de vol, fixée à 10 mêtres afin de pouvoir cibler correctement les cultures illicites, n’est presque jamais respectée. Le glysophate se répand donc généreusement sur les gens (on se plaint de naissances d’enfants difformes dans ces zones), les maisons, les cultures vivrières (yucca, bananes), les rivières, les pâturages et, bien évidemment, sur les cultures “ de substitution ” financées par les programmes de luttes contre la coca (caoutchouc, cacao, produits maraîchers).
On expérimente aussi de nouveaux produits, notamment un champignon, le fusariose. C’est le produit d’une recherche effectuée par le secrétariat de l’agriculture et le département d’Etat nord-américains, avec l’aval du programme des Nations unies pour le contrôle des drogues (UNDCP) et du gouvernement colombien. Cette arme biologique dont les mutations et la dispersion seront impossibles à contrôler présente un risque énorme pour l’écosystème et les habitants de toute la région amazonienne qui, rappelons-le, est le principal poumon de la planète. Trente ans après la défoliation des hauts plateaux vietnamiens avec l’“ Agent Orange ” (Tiens, encore Monsanto !), des milliers d’hectares, pollués à la dioxine, sont un désert inutilisable et des milliers de personnes meurent encore. Nouveau crime contre l’humanité et contre l’ecosphère en perspective ? Bravo, l’ONU !
Source : Accion Andina et Transnational Institute (TNI)

Derrière la violence : United Brands, British Petroleum, Occidental Petroleum, Exxon, Corona Gold Mines, ...

A la fin
- Contribuez à la récolte de fonds pour les frais de la réunion d’urgence de mouvements d’Amérique Latine sur le Plan Colombia au Panama ! Adresser les dons à : Mouvements Populaires et Mondialisation (MPM), CCP 17-305507-3) .
- Mobilisez pour la grande manifestation internationale contre le World Economic Forum à Davos le 27 janvier 2001. Le président Pastrana sera probablement présent. Les transnationales impliquées y seront sûrement. Nous formerons un groupe affinitaire pour mettre le thème du Plan Colombia au milieu du village !
Contacts :
Action Populaire Contre la Mondialisation (APCM), 15 Rue des Savoises, Genève 1205 – dons à: Mouvements Populaires et Mondialisation, CCP : 17-305507-3 - Tel/fax 3280350 – email : red-red@span.ch – page Web de l’Action Mondiale des Peuples : http://www.agp.org

___________________________________________________________
1. en particulier, canal transocéanique pacifique-atlantique dans le Choco, liaison du bassin amazonien avec la cote pacifique, et connections routières des exploitations bananières de l’ Uraba avec le Venezuela).
2. Allianz Act, section 101.2, des sénateurs Dewine et Cowerdell
3.ONIC, “ Pourquoi nous devons nous mobiliser ? ”, 4 avril 2000
4. Silvia Lazarte, secrétaire exécutive de la fédération Nationale des Femmes Paysannes de Bolivie “ Bartolina Sisa ”, 28 sept 2000
5. Atencio Lopez, représentant du peuple Kuna du Panama, a propos du Plan Colombia