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Chiapas 2000: le document secret de la stratégie de Fox (fr/esp)
by Carlos Fazio Thursday December 21, 2000 at 01:55 PM

Chiapas 2000: le document secret de la stratégie de Fox au Chiapas (fr) Chiapas 2000: el documento secreto de la estrategia de Fox en Chiapas (esp)

En français: (traduit par Fred & Ata)

Chiapas 2000

 

le document
secret de la stratégie de Fox au Chiapas

Carlos Fazio
La Jornada


Copyright: Photo de Pedro Valtierra, Alta Mirano, Chiapas 1999.

Comme partie de la "stratégie à double face", le gouvernement de Vincente Fox a commencé à appliquer au Chiapas un nouveau schéma avec une façade plus "aimable". Le plan combine les tâches de renseignement avec une nouvelle politique de communication et un programme économique de type assistanat. L’objectif principal est "d’ôter les drapeaux" aux Zapatistes sur la base de la légitimité démocratique du nouveau régime.

Il s’agit de rendre crédible le nouveau gouvernement au Chiapas moyennant "une prévision aimable, non autoritaire, ludique et non complaisante des alternatives". L’idée est associée à la construction d’un "nouvel imaginaire social" et d’un nouveau positionnement de la figure présidentielle comme facteur de "dialogue". L’objectif est de déplacer "de manière subtil mais ferme" l’EZLN de son rôle de représentant "moral" de toutes les ethnies et de poser le président Fox comme un pacificateur "sans intermédiaires".

Les lignes maîtresses du plan sont reprises dans un document secret intitulé Chiapas 2000. Entre ses objectifs à court et moyen termes doit se met en place une série d’actions tactiques de type "chirurgical" contre des groupes de "délinquents organisés" dans les zones d’influence de l’EZLN. Un autre point central de la stratégie sera de "montrer" à l’opinion publique la "véritable image" du subcommandante Marcos: "non pas celle du guerillero défenseur des droits indigènes, mais celle du hors-la-loi". Selon le plan, qui s’accomplira au pied de la lettre, on cherchera à "dévaloriser" l’image publique – nationale et internationale – du porte-parole de l’EZLN, en exhibant des activités "dûment documentées par les organes de renseignement", qui le présentent comme un homme qui s’est énormément enrichi via des "activités illicites de déliquance organisée". L’idée à renforcer paraît être celle du narcotrafic. Une fois que l’opinion publique sera sensibilisée, une "recherche préalable" s’intégrera au plan afin d’exercer une action pénale "non pas contre le leader insurgé, mais contre le délinquent".

D’autres points clés du plan sont de renforcer les activités de renseignement, de contre-espionnage et d’infiltration au sein des groupes de tendance zapatiste; promouvoir la désertion des soutiens et des membres de l’EZLN; diffuser au sein des indigènes "les comportements antisociaux et la déviation psychologique" de certains des leaders de la guerrilla, et éviter l’entrée d’observateurs étrangers dans la zone de conflit, en les considérant comme "courrier" des organisations qui appuient de l’extérieur les insurgés.

La nouvelle stratégie – construite sur base de la vieille conception policière de l’histoire chère aux services de renseignement, qui identifient l’ancien évêque de San Cristobal de las Casas, Samuel Ruiz, comme le chef de la "subversion" au Chiapas et les indigènes comme des idiots utiles – cherchera à impulser face à Jean-Paul II et à la hiérarchie catholique locale la nécessité de "déplacer" les jésuites et les clercs engagés dans la théologie de la libération, qui, actuellement, occupent des "positions de pouvoir" au sein de l’évêché. Selon le document, le clergé libéracioniste empêche l’accomplissement "sans pression" des tâches du nouvel évêque, Felipe Arizmendi, "qui s’est toujours montré opposé à l’idéologie de Samuel Ruiz".

Une des composantes basiques du plan est de vaincre l’EZLN sur le terrain des moyens de communication. La tâche de construire une image de Fox "non autoritaire et négociateur" a été commandée au Secretaría de Gobernación, à qui il est suggéré de créer un "réseau" d’intermédiaires et d’interlocuteurs "plus ou moins sur mesure", afin d’établir une "alliance" qui permette la "solidarité" des médias avec les politiques officielles. Le "plan aimable" a pour objectif d’établir des "para-tonnerres" [pararrayos = mexicanisme?] alternatifs qui "captent l’énergie négative", sans que cela frappe le gouvernement. Il [le plan] signale que dans une éventuelle stratégie de confrontation et de châtiment envers des médias adverses, d’autres instances externes au gouvernement peuvent être "plus utiles" que le bureau de communication social du gouvernement.

Le document propose de négocier avec des leaders caciques du Chiapas la reconversion de groupes paramilitaires en polices privées de caractère légales, comme en Colombie. D’autres points du plan, comme la démilitarisation partielle de la zone du conflit, le levée de certains points de contrôle et l’envoi au Congrès de la proposition de loi de la COCOPA ont déjà été accomplis. D’autres pourraient être en cours, entre autres, l’établissement d’une commission d’investigation interinstitutionnelle pour déterminer "les causes et les coupables" des affrontements qui ont eu lieu dans l’entité et appliquer toute la rigueur de la loi, "au moins dans deux cas", y compris pour les auteurs intellectuels "sans se soucier de leur poste ou de leur position sociale" pour réaliser un précédent et légitimer le gouvernement de Vicente Fox.



En español:

Chiapas 2000

 

el documento
secreto de la estrategia de Fox en Chiapas

Carlos Fazio
La Jornada


Copyright: Photo de Pedro Valtierra, Alta Mirano, Chiapas 1999.

De la mano de la estrategia del ''discurso invertido'', el gobierno de Vicente Fox ha comenzado a aplicar en Chiapas un nuevo esquema contrainsurgente de rostro más ''amable''. El plan combina las labores de inteligencia con una nueva política de comunicación y un programa económico de tipo asistencialista. El objetivo principal es ''quitarle las banderas'' a los zapatistas sobre la base de la "legitimidad democrática" del nuevo régimen.

Se trata de obtener la ''credibilidad'' del nuevo gobierno en Chiapas mediante ''una previsión amable, no autoritaria, lúdica y anticomplaciente de las alternativas''. La idea está asociada con la construcción de ''un nuevo imaginario social'' y una ubicación de la figura presidencial como factor de ''diálogo''. El objetivo es desplazar ''de manera sutil pero firme'' al EZLN de su papel como representante ''moral'' de todas las etnias y potenciar al presidente Fox como un pacificador ''sin intermediarios''.

Las líneas maestras del plan están recogidas en un documento secreto denominado Chiapas 2000. Entre sus objetivos de corto y mediano plazos se plantea una serie de acciones tácticas de tipo "quirúrgico" contra grupos de "delincuentes organizados" en las zonas de influencia del EZLN. Otro punto central de la estrategia será "mostrar" a la opinión pública la "imagen real" del subcomandante Marcos: "no la del guerrillero defensor de los derechos indígenas, sino la del transgresor de la ley". Según el plan, que se ha venido cumpliendo al pie de la letra, se buscará "demeritar" la imagen pública -nacional e internacional- del vocero del EZLN, exhibiendo actividades "debidamente documentadas por los órganos de inteligencia", que lo presentarán como un hombre que se ha hecho "inmensamente rico" mediante "actividades ilícitas de delincuencia organizada". La idea a potenciar parece ser la del narcotráfico. Una vez que se logre sensibilizar a la opinión pública se integrará una "averiguación previa" para ejercitar acción penal "no contra el líder insurgente, sino contra el delincuente".

Otros puntos clave del plan son reforzar las actividades de inteligencia y contrainteligencia e infiltración dentro de los grupos de incidencia zapatista; promover la deserción de seguidores y miembros del EZLN; difundir entre los indígenas "las conductas antisociales y la desviación sicológica" de algunos de los líderes de la guerrilla, y evitar el ingreso de observadores extranjeros a la zona de conflicto, por considerarlos "correos" de las organizaciones que apoyan a la insurgencia en el exterior.

La nueva estrategia -construida sobre la vieja visión conspirativa de la historia de los servicios de inteligencia, que identifica al antiguo obispo de San Cristóbal de las Casas, Samuel Ruiz, como el jefe de la "subversión" en Chiapas y a los indígenas como tontos útiles- buscará impulsar ante Juan Pablo II y la jerarquía católica local la necesidad de "remover" a los sacerdotes jesuitas y clérigos comprometidos con la teología de la liberación, que actualmente ocupan "posiciones de poder" en el obispado. Según el documento, el clero liberacionista impide el desempeño "sin presiones" del obispo sustituto, Felipe Arizmendi, "quien siempre se ha mostrado contrario a la ideología de Samuel Ruiz".

Uno de los componentes básicos del plan es ganarle al EZLN la batalla por los medios de comunicación. La tarea de construir la imagen de Fox "no autoritario y dialoguista" ha sido encomendada a la Secretaría de Gobernación, a la que se le sugiere crear una "red" de intermediarios e interlocutores "más o menos a la medida", a fin de establecer una "alianza" que permita la "solidaridad" de los medios con las políticas oficiales. El "plan amable" contempla establecer "pararrayos" alternativos que "capten la energía negativa", sin que ésta "golpee" al gobierno federal. Señala que en una eventual estrategia de "confrontación" y "castigo" hacia medios "adversos", otras instancias fuera del gobierno pueden ser "más útiles" que la oficina de comunicación social gubernamental.

El documento propone negociar con líderes caciquiles de Chiapas la reconversión de los grupos paramilitares en policías privadas de carácter legal, como en Colombia. Algunos puntos del plan, como la desmilitarización parcial de la zona de conflicto, el levantamiento de retenes y el envío al Congreso de la iniciativa de ley Cocopa, ya han sido cumplidos. Otros podrían estar en curso, entre ellos el establecimiento de una comisión investigadora interinstitucional para determinar "las causas y los culpables" de enfrentamientos ocurridos en la entidad y aplicar todo el rigor de la ley "cuando menos en dos casos", llegando incluso a los autores intelectuales "sin importar el cargo ni la posición social" para sentar un precedente y legitimar al gobierno de Vicente Fox.