arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'agitation s'intensifiait dans ce parking situé au Nord de la ville. Un groupe local l'avait aménagé pour pouvoir loger une partie des manifestants arrivés de différents coins de l'Europe.
Vers cinq heures et demi se réveillèrent finalement ceux que les rêves agités n'avaient pu pénétrer.
Aucun plan d'action n'avait été établit la veille. Dans l'air de ce dortoir souterrain flottait un doute qui alimenta les discussions mais n'angoissa personne. Il semblait trouver sa place au milieu de ces jeunes que les certitudes ne tentent plus ; superbes funambules aux visages minés.

Le soleil ne s'était pas encore levé et nous marchions déjà vers le point de ralliement.
La suite tout le monde la connaît plus ou moins : arrivés aux frontières de la zone de sécurité, protégées par un dispositif policier impressionnant, il ne fallut plus attendre longtemps avant que ne tombent les premières grenades lacrymogènes et que ne jouissent de plaisir la plupart des journalistes présents. Sortant tout à coup de leur nonchalance tiède et hautaine à la vue de ce qui sera le soir même l'apothéose de l'épisode "NICE" du plus connu des sitcoms de notre époque : Le journal télévisé.

C'est curieux comme certaines personnes se sentent attirées par le chaos.
Quelles soient policiers, journalistes, manifestants ou télécommandées
Ce sont eux qui se complaisent dans les manifestations qui dégénèrent, qu'une légère odeur de gaz enivre et excite.
Ce sont eux qui masqués derrière des fumigènes fournit par la police, détruisent, sous l'influence d'un instinct de dernière classe.
Eux qui pense que la rébellion collective va combler ce vide que chacun d'eux ressent dans sa propre existence.
Eux qui confondent la rébellion civile avec la révolution de chaque homme.
Celle qu'il doit mener en lui-même, à peine s'est-il laissé enchaîner par des habitudes le poussant à la négation de l'action critique.

Ceux-là sont des gens malades
Le gaz lacrymo sent la mort

Pour se rebeller dignement tâcher d'avoir vos émotions accordées aux usages du Monde, vos sentiments armés de la mémoire des hommes , et que votre conscience soit celle d'un juste.
Continuez le combat.
Yvan