arch/ive/ief (2000 - 2005)

TEXTE DE PRESENTATION DE LA CONFERENCE PRESSE:

Conférence de presse sur les réfugiés du Kazakhstan et de Sierra Leone
Jeudi 14 décembre 2000 à 11heures

Malgré les déclarations de bonne intention répétées du Gouvernement belge, des demandeurs d'asile sont actuellement détenus dans des centres fermés et expulsés dans des conditions inacceptables.
Cette situation concerne aujourd'hui plus particulièrement les réfugiés sierra leonais ainsi que la minorité O[ighour du Kazakhstan.

Pour les premiers, la situation de guerre en Sierra Leone mais aussi les dangers dans les pays voisins devraient rendre illégaux tout enfermement et toute expulsion. On fait ainsi état de plusieurs dizaines de vctimes dans la seule ville de Conakry (Guinée). Il est de plus en plus manifeste que ces pays n'ont pas les moyens d'empêcher les exactions commises sur leur territoire au sein de la communauté sierra leonaise. pour échapper à ce réel danger, nombreux sont ceux qui sont amenés à prolonger leur exil et à demander l'asile dans notre pays. Cet asile leur est aujourd'hui refusé, l'Office des Etrangers arguant la plupart du temps que la demande est manifestement non fondée. les réfugiés se retrouvent alors expulsés vers l'Afrique ou plongés dans la clandestinité selon le bon vouloir de l'adminsitration. La Belgique est le seul pays d'Europe à déporter les Sierra Leonais plutôt que de leur donner un statut de réfugié de guerre. cela fait pourtant 2 ans que les ministres de l'intérieur successifs font de fausses promesses en ce sens.

Pour les réfugiés en provenance du Kazakhstan, le ministère de l'intérieur, s'inquiétant d'un "afflux" soudain a envoyé une mission sur place. Cette mission a abouti à la surprenante conclusion que le Kazakhstan respectait ses minorités nationales et donc que les demandes formulées par les Oïghours sont non fondées. Le ministère a donc planifié un protocole de rapatriement rapide et massif des demandeurs d'asile Kazaks. La similitude de cette opération avec celkle du rapatriement collectif des Roms de Slovaquie est patente. Ainsi, malgré les critiques et les condamnations de ce genre de procédés, le gouvernement belge persiste.

Cercle du Libre Examen de l'ULB
Collectif de Résistance aux centres fermés et aux expulsions
Ligue des Droits de l'Homme
Contacts: 0495 635 469

COMMENTAIRES:
La conférence de presse a bien eu lieu, ou plutôt la conférence tout court car la presse brillait par son absence. Qui cela étonnera-t-il? Il n'y a pas encore eu de mort cette fois-ci. Les Sierra Leonais, on en a déjà parlé l'année dernière, on ne va pas encore en parler de même, ce ne sont que des Africains finalement,...Et puis, qui s'intéresse à la situation des Oïghours du Kazakhstan? Qui avait idée de leur existence? Franchement, pas de quoi écrire un article, n'est-ce pas? Ou du moins un article allant dans le sens contraire de ce que dit le ministère de l'intérieur.
En effet, dans les jours prochains, le journaliste Alain Lallemand, du Soir, sortira normalement un dossier sur les filières reliant la Belgique et le Kazakhstan. Son analyse, on le sait, sera proche de celle du récent rapport de 60 pages de la mission envoyée par le ministère de l'intérieur en Asie centrale. Rapport qui, comme il est écrit ci-dessus, prétend que les minorités sont respectées dans cette ancienne colonnie soviétique.

Pour ceux qui sont intéressés par le contre-rapport sur la situation des Oïghours du Kazakhstan, il a déjà été publié sur le site d'Indymédia:
http://archive.indymedia.be/display.php3?article_id=1544
Pour plus d'informations,

Il y a aussi Amnesty International:
http://www.web.amnesty.org/web/ar2000web.nsf/countries/dbe83a256fc1de98802568f200552939?OpenDocument

Et Human Rights Watch:
http://www.hrw.org/hrw/pubweb/Webcat-57.htm
http://www.hrw.org/wr2k1/europe/kazakstan.html

Les médias traditionnels étant absents, la conférence de presse s'est transformée en réunion où l'on l'a pu assister à des témoignages émouvants et à un échange d'expériences (trop rares) entre réfugiés kazakh et réfugiés sierra leonais. Parmi ces derniers, deux femmes qui venaient à peine de sortir de centres fermés avec un ordre de quitter le territoire. Dans ces cas-ci, la Belgique ne les a pas expulsé mais les met à la rue sans rien. Voici une démonstration parfaite de l'attitude responsable d'un gouvernement qui crée des victimes potentiels de trafiquants d'être humain tout en prétendant les combattre.