arch/ive/ief (2000 - 2005)

Pierre Carles à la RTBF
by AlterEcho Saturday December 09, 2000 at 06:23 PM
alterecho@brutele.be

Pierre Carles, le trublion du paysage télévisuel français, interdit sur toutes les antennes hexagonales, est de passage chez nous. Frappée par une grâce divine, la RTBF le reçoit pour une série d'émissions et diffuse son film boycotté la semaine prochaine. A vos écrans et magnétoscopes. Voici le communiqué de presse.

'Pas vu pas pris', de Pierre Carles,
enfin vu à la télé... en Belgique !

Jeudi 14/12 à 21h15 et dimanche 17, respectivement sur La Deux puis sur La Une, la RTBF (télévision belge) diffusera documentaire de Pierre Carles qu'aucune chaîne française n'a accepté de diffuser.

A l'origine, en 1995, Canal + donne "carte blanche" à Pierre Carles pour illustrer la journée spéciale "télé, pouvoir et morale". Carles conçoit donc "Pas vu à la télé", un court sujet d'une douzaine de minutes montrant la réaction de présentateurs vedettes aux images piratées d'un patron de chaîne dans un exercice de lobbying face à un ministre en exercice (sorte de scoop bidon ou l'on constate seulement que les 2 hommes sont à tu et à toi... la presse en avait parlé, le texte de l'entretien était même disponible en ligne, mais aucune chaîne n'avait encore montré les images).
Muni d'un magnétoscope portable, Carles harponne d'abord ses vedettes choisies avec la question piège : La liberté de la presse est-elle plus grande qu'il y a 20 ans ? Et tous d'être unanimes, OUI, on peut tout dire et tout montrer à la télé aujourd'hui. Il leur montre alors les images et leur demande pourquoi aucune chaîne n'a accepté de les diffuser (surtout dans les émissions dont c'est justement l'objet).

Mais alors que la séquence piratée semble somme toute assez anodine, la réaction de Bernard Benyamin, Patrick de Carolis, Alain Duhamel, Guillaume Durand, Anne Sinclair, Charles Villeneuve, François-Henri de Virieu, etc. ne laisse pas de nous surprendre, dans ce qu'elle donne à voir d'embarras, de mauvaise foi et d'hypocrisie chez ces journalistes vedettes qui, soudain, se sentent interpellés sur leur propre proximité avec le pouvoir. Leurs réticences manifestes, allant même jusqu'à provoquer de savoureux lapsus (cf. Anne Sinclair), traduisent bien l’embarras de ces journalistes quand il s'agit d'évoquer leurs rapports ‘hors antenne’ avec les hommes politiques. Rapports de connivence, complicité naturelle ? Dans le monde anglo-saxon, par exemple, pareille ambiguïté entraînerait leur discrédit immédiat. En France, tout n’est pas si clair...

S'en suit une des histoires de censure parmi les plus croquignolettes que la France ait connu ces dernières années. La polémique rebondit d'ailleurs au Festival international du scoop et du journalisme d'Angers où le film est primé !!! (26/11/95)

La chaîne cryptée avait pourtant refusé le sujet, prétextant de "ne pas souiller l'antenne avec un document malhonnête et illégal", allant même jusqu'à comparer les méthodes de Carles à celles dont sont issus "le fascisme et le nazisme dans l'Europe des années 20" (sic), dixit Alain de Greef.

Carles ne s'arrête pas là. Il rachète les droits à Canal + et n'a de cesse d'étoffer le film. Il remonte sont sujet, y incluant les premières réactions de rejet de Canal +. C'est cette version de 26 minutes que montrera la RTBF en mai 1996 dans son magazine l'Hebdo. Quelques jours auparavant, à l'initiative d'une association de téléspectateurs belges, c'est la première version d'une sorte de "Making of" de Pas vu à la télé, Pas vu pas pris, qui est diffusée en salle à Bruxelles. Deux ans plus tard existait une version de 85 minutes (!), projetée pour la première fois au Festival Vu sur les docs, à Marseille, en juin 1997 et qui, en novembre, obtenait le Grand prix du jury et le prix du public au festival du film de Rochefort.

Encore faut-il que ce film vive et soit vu. En mars 1998, l'association "Pour voir pas vu" est créée afin de réunir les fonds nécessaires pour sortir le film en salle de cinéma. Une sorte de souscription populaire relayée notamment par Charlie Hebdo et qui permettra le gonflage en 35 mm. Plusieurs copies circuleront en France et en Belgique, dans les cinémas, récoltant un indéniable succès auprès du public.

Détesté notamment pour avoir révélé à la télévision la fausse interview de Fidel Castro par PPDA en 1992, Pierre Carles reste persona non grata sur le petit écran en France. Ainsi, même en dehors de l'affaire Pas vu à la télé, on lui censure la rediffusion d'une séquence datée de 94 sur le chauffeur de Jacques Chirac (Strip-tease 01/96, France 3), et Canal + renouvelle son veto sur un sujet destiné au "Vrai journal" de Karl Zéro (01/97). Qui plus est, en juin 98, Canal + revient à la charge et bloque la diffusion de la bande son de Pas vu à la télé qui devait passer sur France Inter. Au grand dam du producteur de l'émission qui déclare n'avoir pas connu de pareil cas de censure en 21 ans de métier.

En une douzaine d'années de carrière, Pierre Carles s'est construit une réputation sulfureuse. Honni par les uns (ses employeurs successifs et les journalistes vedettes pour l'essentiel), salué et honoré par les autres pour son indéniable talent de télépirate, il persévère dans l'écriture audiovisuelle et met actuellement la dernière main à un film sur le sociologue Pierre Bourdieu. Ultérieurement, il compte produire un film réquisitoire contre l'utopie néo-libérale qui sacralise le travail à la manière d'une religion obligatoire. Cela s'appelle "Volem rien foutre al país".

Pierre Carles est à l'antenne de l'Ecran Témoin dès ce lundi 11 décembre 2000 pour intervenir dans le débat sur la connivence entre journalistes et hommes politiques. Quelques heures plus tôt, il s'entretiendra avec Martine Cornil dans "Tête à tête" (en radio de 15 à 16 heures sur La Première); et les téléspectateurs belges, mais aussi les millions de Français du nord de la France, pourront enfin voir "Pas vu pas pris" sur leur téléviseur jeudi 14/12 (21h15 sur La Deux) et dimanche 17/12 sur la première chaîne de la RTBF.

Pour lire pas lu
by benoit EUGENE Sunday December 10, 2000 at 11:58 AM
bendyglu@freegates.be 025373429

Pour lire pas lu, un journal de critique des médias initié par Pierre Carles. le numéro 0n est sorti à Millau en juin dernier, le n°1 à Wien en novembre. le numéro zéro est disponible gratuitement, le n°1 est en vente au prix de 60FB. Diffusion : benoit EUGENE, rue de Mérode, 53, 1060 St Gilles, tel 02 537 34 29

diffusion PLPL, fête d'ATTAC-Bxl
by Thierry Delforge Sunday December 10, 2000 at 10:19 PM
delforgethi@infonie.be 02 502 01 99 r.Van Artevelde, 100/11 1000 Bxl

La couverture du sommet et contre-sommet de Nice par les "médias" a étouffé l'information. Opacité et autocensure, information pointilliste, criminalisation des opposants etc...
Il faut mettre les pieds dans ce panier de crabes ou au moins ouvrir le couvercle. Il n'y a, en Belgique, ni "Canard", ni PLPL.
Nous serions heureux de participer à la diffusion de PLPL,
en songeant à la réalisation d'un supplément belge.
D'autre part nous serions carrément enthousisates à vous voir participer à la fête d'ATTAC (second anniversaire)
sous les formes qui vous conviennent.
Salut et fraternité

Secrétariat ATTAC-Bxl