arch/ive/ief (2000 - 2005)

La direction de la FGTB se trompe de combat
by PTB Tuesday December 05, 2000 at 11:50 AM

La direction de la FGTB a diffusé un communiqué dans lequel elle s'en prend de manière virulente aux personnes qui ont occupé son siège national le 22 novembre à Bruxelles. La direction du syndicat parle de «méthodes fascisantes» et de tentative de «déstabilisation de l'organisation syndicale». Le Bureau Politique du PTB réagit à ces accusations par la présente déclaration.

Déclaration du Bureau Politique du Parti du Travail de Belgique

La direction de la FGTB se trompe de combat

La direction de la FGTB a diffusé un communiqué dans lequel elle s’en prend de manière virulente aux personnes qui ont occupé son siège national le 22 novembre à Bruxelles. La direction du syndicat parle de «méthodes fascisantes» et de tentative de «déstabilisation de l’organisation syndicale». Le Bureau Politique du PTB réagit à ces accusations par la présente déclaration.

Le Parti du Travail de Belgique a pris connaissance avec étonnement des communiqués de la FGTB, datés du 23 novembre 2000, intitulés «Quand le PTB veut déstabiliser la FGTB»*.

Ces communiqués faussent le débat sur le procès de Clabecq en imaginant un complot politique derrière l’action menée dans les locaux de la FGTB nationale. L’occupation des locaux était ni préméditée, ni organisée par le PTB.

Si on veut parler d’actes fascisants, qu’on parle du procès qui traîne depuis deux ans, du complot organisé par la gendarmerie, de la discrimination antisyndicale lors de l’embauche à Duferco. Le PTB s’étonne qu’on sort les gros mots pour si peu de chose, pendant qu’on attend depuis deux ans que l’ensemble de la structure syndicale mobilise sa base pour arrêter le procès contre ceux de Clabecq.

Mettons les points sur les i pour ce qui concerne l’action même. La volonté de rendre visite à la FGTB nationale a été exprimée par les 300 syndicalistes, travailleurs et sympathisants présents devant le Palais de Justice. Aucun d’entre eux ne comprend pourquoi les treize délégués et travailleurs de Clabecq doivent affronter seuls les charges politiques et financières de ce procès, alors que la FGTB nationale continue d’affirmer que «la mascarade doit s’arrêter».

Les promesses formelles de la FGTB

Il y a un grand décalage entre les paroles et les actes. Car après trente audiences et deux années de procès, la FGTB nationale n’a toujours rien fait pour mobiliser les militants et ce malgré les promesses formelles que Michel Nollet a faites pendant les deux entrevues qu’il a eues avec une délégation de permanents et délégués. Les délégués et travailleurs de Clabecq doivent traverser le pays pour collecter du soutien financier afin de faire face aux frais du procès.

Beaucoup de syndicalistes se sont fait la réflexion: «Est-ce ainsi que nous serons soutenus par notre organisation si un jour nous nous trouvons dans la même situation?». Tout ceci n’a rien à voir avec la centrale du métal, mais bien avec la fédération.

Les 300 personnes venaient d’assister à un jugement on ne peut plus agressif contre les droits et libertés syndicales. N’est-il pas logique de penser que l’agressivité de la Justice a quelque chose à voir avec une absence totale de couverture syndicale? N’est-il pas logique de penser que l’exclusion du syndicat des délégués de Clabecq est un élément très important qui pèse dans le rapport de forces judiciaire? Les syndicalistes présents ont voulu exprimer clairement leur colère devant le fait que certains responsables syndicaux continuent eux-mêmes à traiter les délégués de Clabecq de criminels et de bande maffieuse, contribuant ainsi à leur criminalisation par la Justice.

Les cadres du PTB ont participé à cette action, tout comme des syndicalistes FGTB membres du PTB. Beaucoup d’autres ne sont pas membres ou sont d’une autre tendance politique. Le PTB estime que le syndicalisme de Clabecq mérite autre chose que d’être qualifié de maffieux. Si la direction nationale de la CMB avait accepté un débat ouvert sur le bilan de la lutte de Clabecq au lieu d’exclure ses dirigeants, le procès n’aurait jamais eu lieu, pas plus que l’occupation de cette semaine.

Tous les membres du PTB ont veillé, avec les délégués de Clabecq, les autres syndicalistes et occupants, à ce que cette occupation se fasse dans le respect du personnel et des locaux. Aucun acte malveillant, aucune casse, aucun dégât ou désordre n’a eu lieu de la volonté des occupants. Tout s’est déroulé dans un calme parfait. Les occupants étaient sur le point de sortir quand la police est intervenue de force. Tout le matériel de ‘survie’ a été apporté sur place d’une manière improvisée, quitte à rester sur place tant que Michel Nollet refusait de recevoir une délégation des occupants et de dialoguer avec Roberto D’Orazio.

Pour un dialogue au sein de la FGTB

Le PTB voudrait déstabiliser la FGTB? Dans notre journal Solidaire, nous faisons écho depuis le début à tout geste d’ouverture et de bonne volonté de la part de responsables syndicaux, pour arriver à trouver une solution aux problèmes créés par l’exclusion et les poursuites.

Le PTB a mis à disposition des avocats, qui - avec d’autres qui n’ont aucun lien avec le PTB - ont puisé énormément dans leurs réserves physiques et financières pour assurer une défense sans faille. Jusqu’à preuve du contraire, il appartient aux accusés de décider de leur ligne de défense et de déterminer les avocats avec lesquels ils se sentent le mieux défendus. Par contre, les actes (ou plutôt les paroles) pour lesquels ils sont poursuivis, ils les ont commis en tant que délégués de la FGTB. N’est-il pas logique que la FGTB prenne en charge les frais du procès qui découlent de leur mandat syndical? Nous défions n’importe qui de contester les notes d’avocat que le collectif de défense a avancées jusqu’à ce jour.

Le concierge qui s’est constamment trouvé sur place, a pu constater que tout s’est déroulé dans la discipline. Aucun occupant n’avait osé imaginé une intervention policière dans une maison syndicale. Ceux qui ont pris la décision de faire évacuer les locaux par la force auront difficile à expliquer leur protestations, lorsque les patrons feront la même chose lors d’une occupation d’usine.

Le PTB est convaincu qu’il y a énormément de forces syndicales qui veulent trouver une issue favorable. Nous citons notamment Albert Faust du Secta-Bruxelles qui demande aujourd’hui dans Le Soir que les forces de dialogue se manifestent.

Le PTB reste du côté des délégués et accusés de Clabecq quand ils demandent la prise en charge des frais du procès par la FGTB, leur réintégration dans la FGTB et la mobilisation pour l’audience du 8 janvier 2001.

* Voir www.fgtb.be . Nous demandons à la FGTB de créer un lien vers cette réponse sur le site Web. Nous le ferons sur le nôtre vers le communiqué de la FGTB.

Photo 1: Roberto D’Orazio et Silvio Mara, les deux principaux inculpés, juste après la décision de la Cour d’appel de recommencer le procès. (Photo Solidaire, Antonio Gomez Garcia)

Photo 2 et 3: Le président de la FGTB fait appel à la police pour arrêter les occupants. Ils sont violemment embarqués et emmenés à l’Amigo (commissariat de Bruxelles). Ci-dessus, Marie-Jeanne Vanderbecken, la femme de Silvio Mara, que l’on voit ci-dessous devant Jo Cottenier, du PTB. (Photos Solidaire, Patrick Wautier)