arch/ive/ief (2000 - 2005)

"Même les mégots étaient dans les cendriers."
by @den Monday December 04, 2000 at 03:40 PM

@den vous a déjà causé de la lutte exemplaire des gars de Clabecq et du procès scandaleux qu'on leur impose. (1) Pas contents de la décision prise par les juges, les délégués syndicaux des Forges avaient décidé, le mercredi 22 novembre, d'aller occuper la FGTB ( syndicat socialiste) qui n'assumait pas son rôle dans l'affaire. L'occupation n'était pas du goût de la direction syndicale puisqu'elle fit appel aux forces de l'ordre pour déloger les occupants.

"Même les mégots étaient dans les cendriers."

@den vous a déjà causé de la lutte exemplaire des gars de Clabecq et du procès scandaleux qu'on leur impose. (1) Pas contents de la décision prise par les juges, les délégués syndicaux des Forges avaient décidé, le mercredi 22 novembre, d'aller occuper la FGTB ( syndicat socialiste) qui n'assumait pas son rôle dans l'affaire. L'occupation n'était pas du goût de la direction syndicale puisqu'elle fit appel aux forces de l'ordre pour déloger les occupants. Quand un syndicat fait appel aux flics pour régler un problème lié au monde du travail, cela devient inquiétant. Des artistes du COMITE CULTUREL POUR LES 13 de CLABECQ étaient présents sur les lieux et furent donc coffrés tout comme les syndicalistes et autres travailleurs venus apporter leur soutien à ceux de Clabecq. Bien entendu la presse se déchaîna et ceux qui luttent pour leurs droits se firent une fois de plus traiter de terroristes et autres noms d'oiseaux. La presse relaya des infos mensongères qui spécifiaient que les locaux du syndicat avait été dévastés. Face à des techniques dignes de Goebels, @den laisse la parole à ce comité d'artistes: " Comme le 17 décembre 1998, nous nous rendons au siège national, 42 rue Haute pour demander la réintégration des délégués. 10H30- Nous entrons massivement et pacifiquement dans les locaux, il est question ici de demander une rencontre avec les responsables, dont, en premier lieu, monsieur Nollet. Parmi nous, nombreux sont affiliés à la FGTB, il s'agit donc d'une demande de dialogue légitime. Notre manière d'exiger: Etre là tout simplement dans les locaux, de manière joyeuse et sereine. Dans la cage d'escalier, des chants et des pancartes. Et plus tard, les discussions en assemblée. En effet, puisque la réponse des dirigeants tarde à venir ( M. Nollet serait absent ), nous décidons d'attendre que le dialogue s'entame. Nous montons alors au 6èmè étage de la FGTB, et le débat s'ouvre. Faut-il rester ? Combien de temps devrons nous rester pour que la demande soit prise en compte ? Devrons-nous occuper les lieux à long terme en cas de silence prolongé ? Chacun est appelé à se prononcer sur l'utilité et le sens politique d'un tel geste. Puisque nous sommes nombreux, d'horizons divers, il nous semble que le moment est sans doute venu de poser les questions qui font débat depuis longtemps. La discussion est longue et, à 12H00, après un véritable exercice de démocratie directe*, la décision est prise d'occuper les lieux. Les revendications s'énoncent clairement:
- Prise en charge des frais du procès par la FGTB.
- Réintégration des 6 délégués exclus.                                                                                                                                (…) 17H45- La police de Bruxelles en "tenue de combat" entre dans la FGTB pour évacuer les lieux sans sommations. A la question: "Pourquoi suis-je arrêté? ", un policier répond: " Vous êtes au mauvais endroit, au mauvais moment, avec la mauvaise personne ". Nous sommes tous parqués, jeunes et vieux, assis par terre, emboîtés les uns dans les autres, menottés dans le dos et cela sans aucun ménagement; aux murs, les photos encadrées rappelant la mémoire des luttes syndicales passées. Nous sommes emmenés par fourgons entiers au commissariat de Bruxelles (une centaine d'arrestations). Nous voulons souligner ici et nous voulons aussi témoigner que nous membres présents ce mercredi 22 novembre n'avons assisté ou participé à aucun acte de menace, de violence physique ou de dégradation de matériel, même les mégots étaient dans les cendriers.
*Pour nous, démocratie directe n'est pas un vain mot: Nous entendons par là la possibilité donnée à chacun de prendre la parole sans que son propos soit émoussé, généralisé, globalisé, en gardant cette capacité du débat à
faire vivre les contradictions dans une compréhension politique de la situation. Voilà comment s'est déroulée cette journée pour nous, arrivés tôt le matin sous les jupes de pierre de la justice. Voilà comment ce geste qui nous semble toujours juste nous a menés à rencontrer concrètement les moyens répressifs qui sont d'usage dans cette affaire, à être arrêtés, humiliés et du coup discrédités. Voila pourquoi nous avons ressenti à quel point le
soutien à ceux de Clabecq dépasse amplement les limites de cette affaire, et nous voulions vous en faire part, à vous qui n'avez pu savourer avec nous la vue imprenable que l'on a sur Bruxelles du sixième étage de l'ancienne Maison du Peuple et le surréalisme toujours vaillant dans notre belle Belgique."

(1) Les articles sont disponibles sur le site d'@den dans l'option archive. L'ensemble du courrier de ce comité est disponible par mail: gilamaison@skynet.be ou directement au comité: artistclabecq@hotmail.com