Bilan de Prague et de la Journée d'Action Mondiale (JAM) autour du monde by OdM Saturday November 04, 2000 at 05:55 PM |
red-red2@span.ch |
Il me paraît évident que Prague et sa JAM ont été des succès énormes, qui marquent une accélération dans la recomposition d'un mouvement révolutionnaire mondial. Un cycle de luttes qui pourrait bien être aussi massif que celui des années 60-70.
Il me paraît évident que Prague et sa JAM ont été des succès énormes, qui marquent une accélération dans la recomposition d'un mouvement révolutionnaire mondial. Un cycle de luttes qui pourrait bien être aussi massif que celui des années 60-70. J'étais surpris de constater qu'un certain nombre d'activistes se concentraient plus sur les faiblesses et problèmes qu'il y a eu. Bien sûr, l'autocritique est essentielle, mais nous devons aussi reconnaître nos succès et surtout l'opportunité historique qui se présente. Des succès et des occasions pareils sont trop rares, foi de vieux gaucho ! Il ne faut pas les rater. J'ai donc été poussé à écrire mon évaluation personnelle, plutôt optimiste. J'essaierai d'arriver aux aspects négatifs et dangereux à la fin. (Ce n'est qu'un point de vue personnel, bien que j'en ai parlé avec pas mal de personnes du réseau de l'AMP.)
Pourquoi Prague est-elle un succès majeur pour le mouvement
anti-capitaliste radical ?
1)Nous n'avons pas seulement bloqué la réunion. Nous l'avons vraiment arrêtée ! Ceci n'est encore jamais arrivé à une institution de "global governance". Après avoir tenté de le cacher, les gros médias (la Herald Tribune par exemple) ont admis implicitement que le 3eme jour de la
conférence était annulé à cause des manifs. L'histoire géniale de la conférence écrit par une taupe dans la Banque Mondiale (voir Focus on Trade No.55, October 2000_ http://www.focusweb.org/focus/pd/apec/fot/fot55.html
*A World Bank Staffer's Odyssey in Kafka's Prague*) révèle encore plus. Selon lui, les délégués avait pris une telle trouille le premier jour que la plupart ont refusé de quitter leurs hotels le second ! Et le premier jour ils ont passé une bonne partie à regarder nerveusement par la fenêtre chaque fois qu'une grenade explosait. Donc le premier objectif, concret, a été réalisé à 300%. Peut-être qu'un jour on s'en souviendra comme la prise de la Bastille du capital mondial (un événement passé à peu près inaperçu
en 1789).
2) Les chiffres. Il y avait 8 à 10 mille manifestants pour bloquer l'OMC à Seattle avec le Direct Action Network. Selon les dernières évaluations des médias, il y avait 15 à 20 mille pour stopper le FMI/BM à Prague. Par
ailleurs, il n'y avait que 5000 personnes dans le défilé des syndicats et des ONGs, contre 40000 à Seattle, ce qui indique un retard important de l'Europe par rapport aux Etats-Unis. Ici les syndicats n'ont pratiquement pas mobilisé encore sur ces thèmes et la relation entre le mouvement radical et la base syndicale est beaucoup moins bonne. Mais le mouvement radical lui-même grandit de façon impressionante.
3) Prague c'est la vraie chute du Mur de Berlin pour le mouvement révolutionnaire. Pendant dix ans nous étions décalés par rapport à l'Est, où les illusions concernant la démocracie capitaliste, la réaction contre le " socialisme réel " et l'offensive des régimes néolibéraux avaient
détruit pratiquement toute l'opposition visible qui avait fleuri brièvement en 1989. A Prague, pour la première fois, nous avons rencontré et lutté avec une nouvelle génération de radicaux de la Tchéquie, de Pologne, de Hongrie et en moins grand nombre des autres pays de l'Est. Leur
participation massive (les deux tiers des prisonniers étaient tchèques) était une bonne surprise. De même que l'attitude positive de beaucoup de Praguois (des gens qui nous faisait signe des fenêtres et des trams, etc.)
malgré la campagne médiatique qui nous présentait depuis six mois comme des " hooligans " et des " killers ". Après coup, une poignée de personnes ont même réussi à retourner une bonne partie des médias par rapport aux brutalités policières et ont amené Havel et d'autres ex-dissidents à
prendre notre partie. C'est très important de maintenir et développer ces contacts. Ca ne doit pas être trop difficile puisque pour une fois nous avons gagné.
4) Les formes de lutte et d'organisation non-hiérarchique développé dans le mouvement anglo-saxon ont sauté jusque au cœur de l'Europe - et ont marché ! Le modèle " Seattle " : groupes affinitaires et assemblées de porte-paroles s'organisant dans un " centre de convergence ", des groupes
prenant la responsabilité pour des objectifs spécifiques dans la rue, pour les communications dans la manif, pour contrôler la légalité de la police, les équipes médicales, les contacts avec la presse et le centre des médias
indépendants - et tout ça a fonctionné. Plus ou moins bien, mais assez bien pour battre 11'000 flics (entraînés depuis 6 mois par le FBI) sur un terrain difficile. Ce modèle s'est révélé plus ou moins immédiatement assimilable par des gens qui n'ont pas cette culture politique. (Cela m'a beaucoup surpris. Je trouvais important d'essayer, mais je m'attendais à ce que soit un long processus.) C'est infiniment plus efficace dans la rue que la traditionnelle colonne de manifestants dans laquelle seulement le groupe
d'organisateurs (plus parfois quelques petits groupes autonomes avec leur propre agenda) ont une idée de ce qui devrait arriver. Et politiquement, c'est tellement plus intéressant. Les gens ne viennent pas pour simplement
marcher passivement de ci de là. Préparer l'activité de leur groupe affinitaire dans la manif amène beaucoup plus de gens à prendre un rôle actif. C'est une organisation politique concrète - et surtout - ça organise les gens de la façon qu'on veut organiser la société : de façon plus
démocratique, autonome et non-hiérarchique. Tout le pouvoir aux groupes affinitaires !
5) La Journée d'Action Mondiale a aussi fonctionné mieux que jamais. Pour les JAM précédentes ( 16 mai 1998, 18 juin 1999, 30 novembre 1999, 1er mai 2000) il a avait à chaque fois environ 70 villes qui annonçaient leur participation, mais par la suite c'était un processus lent et difficile
pour avoir des rapports sur les actions (les bulletins de l'AMP apparaissaient ainsi des mois après). Cette fois-ci plus de 110 villes ont annoncé des actions et dans la semaine il y avait plus de 70 qui avaient affiché leurs rapports sur les pages Web d'Indymedia ou S26. De nouveaux
endroits, visages et pratiques. Ce n'était plus seulement l'occasion pour des organisations établies de se coordonner (ce qui étaient déjà très important), il semble que les JAM ont stimulé une nouvelle vague de jeunes groupes radicaux, des étudiants aux anarcho-punks - un nouveau mouvement
mondial : cinq villes en Australie, cinq au Brésil, Moscou, Warsovie, Afrique du Sud, Tel Aviv, 40 villes aux USA ….
6) Tout ça n'est pas un hasard. Ca fait partie d'un crescendo de plus en plus conscient : Cela a commencé en 1996 avec l'appel bizarroïde des zapatistas " contre le néolibéralisme et pour l'humanité ", qui a attiré un
mélange nouveau et étrange de personnes jusqu'au Chiapas. En 1997 (incroyable comme les choses ont changé en trois ans !), la Deuxième Rencontre Intergalactique des zapatistes en Espagne a permis la rencontre du nouveau mouvement anglais autour de Reclaim The Streets et Earth First avec les activistes d'Asie, Amérique Latine et de l'Europe Continental. Le projet de l'Action Mondiale des Peuples (AMP) est né à la fin de cette réunion et huit mois plus tard la première Journée Mondiale d'Action était
déjà un cocktail explosif de 35 Street Parties et de mobilisations massives des mouvements du Sud. Cela a inspiré RTS pour lancer le JAM du 18 Juin, qui à son tour a fait rêver nos amiEs de Seattle… Depuis Seattle, l'idée de
Journées d'Action Mondiales s'est autonomisée. (Il doit y avoir au moins 15 pages web différentes. Je n'ai jamais pu les cliquer toutes.) Cela est peut-être la meilleure des surprises : L'AMP n'a pas seulement réussi à créer un réseau ou une " non-organisation ", elle a déclenché un véritable mouvement mondial qui mûrissait discrètement. Maintenant l'AMP n'a plus besoin de tout organiser. Elle peut se concentrer sur le rôle (important) de fournir une espace politique pour le débat et la coordination politique
à l'intérieur d'un mouvement plus large et qui évolue de façon spontanée. Et une partie des tâches que l'AMP ne pouvait pas (et peut-être ne devait pas) accomplir (Indymedia par exemple), ont été spontanément "sous-traitées". Dans ce mouvement il y a une circulation accélérante de luttes et formes de lutte : Par exemple, la Caravane InterContinentale a été l'occasion pour la
campagne d'action directe des paysans indiens contre Monsanto et les OGMs de rencontrer celles du Mouvement des Sans Terres bréziliens et de la Confédération Paysanne française (quel court-circuit pour le capital quand
la TV a montré, aux heures de grande écoute, paysans français et indiens tranquillement en train de détruire le labo gouvernemental d'OGMs à Montpellier !). En tant que formes de luttes, les caravanes et les " street
parties " ont déjà fait le tour du monde. Les blocages non-violents de Seattle ont inspiré des imitateurs de l'Europe jusque en Australie. En Italie, les camarades de Ya Basta - décidément pas masos pour deux sous - en ont fait leur version : la non-violence offensive avec des manifestants
bibendums harnachés comme des footballeurs gringos (en plus rigolo) et qui poussent la police avec des barricades portables. Et ils ont été sitôt imités à Madrid par les espagnols qui les avaient vus à Prague. Les activistes et les idées circulent beaucoup de nouveau, comme après '68.
Problèmes : J'en vois deux gros.
- La violence, la non-violence et la contre-attaque qui se prépare. La discussion sur la " violence " (contre les choses et/ou contre les choses vivantes) a démarré déjà avec les émeutes à Genève pendant la première JAM, et continuera sûrement longtemps… Il me semble évident que les formes de lutte non-violentes mais déterminées, illégales, qui ont été re-proposées au mouvement - d'abord par les indiens du KRRS, puis par les activistes nord-américains - ont donné toute une nouvelle vie et de nouvelles
dimensions au mouvement. On l'a vu à Seattle. Il y avait 40'000 syndicalistes et ONG marchant de façon symbolique et légale et qui seraient passées parfaitement inaperçues toutes seules. Il n'y avait que quelques centaines de gens du Bloc Noir prêts à attaquer les biens des multinationales - pas assez pour vraiment faire un effet significatif non plus. La forme d'action décisive était celle que 8 à 10 mille personnes pouvaient assumer : le blocage non-violent. Depuis lors, on a constaté la
même chose à Washington, Melbourne et Prague. D'un autre point de vue, il est impossible d'ignorer qu'à Prague une
partie importante du mouvement (particulièrement d'Europe de l'Est) a refusé, et continuera probablement de refuser, cette forme d'action. La "solution" trouvée à Prague (laissant chaque tendance faire son truc dans des zones séparées) étaient probablement la seule alternative pratique, tout en continuant le débat à l'intérieur du mouvement. Le débat est aussi relancé parmi les organisations du Sud participant à l'AMP, bien que la
perspective est forcément assez différente : en Bolivie, par exemple, les blocages de routes non-violents du 26 septembre ont coûté plusieurs morts pas balles et 30 blésséEs.
Une chose est certaine : la diversité des formes d'action est la meilleure assurance de survie pour un mouvement. Nous devons être capables de colère, de humour, de raisonner, de patience et de tout le reste. Capable surtout
de rester mobiles et imprévisibles. Si nous nous accrochons fidèlement à une seule forme de lutte - quelle qu'elle soit, violent ou non-violent - ils trouveront le moyen de nous neutraliser. Précisément pour cette raison
nous devons assurer qu'une forme d'expression ne rend pas une autre impossible. Et que nous ne puissions pas être collectivement étiquetés et criminalisés. Rappelons-nous, c'est comme ça qu'ils ont réussi à détruire le mouvement européen des années '70. Bon, c'était plus facile car à
l'époque bon nombre d'entre nous pensions que la violence " révolutionnaire " était automatiquement OK et même d'une certaine façon la forme d'action la plus " avancée " (sans doute parce qu'elle requiert le plus de courage).
Evidemment, c'était des conneries. " El sub " a parfaitement raison, le moins nous devons avoir recours à la violence, le mieux se portera notre mouvement. Mais c'est un sujet trop gros pour attaquer ici. Rappelons-nous
seulement que de diviser le mouvement, puis d'isoler les " terroristes " a toujours été la manière classique d'attaquer TOUT le mouvement. En Italie, par exemple, le gouvernement a très consciemment criminalisé les actions de
masse, pour que le mouvement se brise en une partie légale et une partie qui a été poussée vers la clandestinité. Ils ont réussi a pousser une grande partie du mouvement autonome dans la lutte armée, pratiquement
contre leur gré. La nouvelle loi anti-terroriste anglaise dirigée contre Reclaim the Streets pourrait être un remake de cette tactique. Alors nous ne devons pas seulement raisonner en termes de ce que nous aimerions faire,
mais aussi en termes de ce qu'eux ils aimeraient nous forcer de faire. Et ils ne sont pas stupides. Il est clair que ce nouveau mouvement doit déjà être une priorité pour la CIA pour la criminalisation, infiltration, désinformation, etc. Pendant les manifs contre la convention républicaine à Philadelphie, un juge a déjà fait des mandats de perquisitions citant l'AMP comme une " organisation potentiellement terroriste ".
Alors pour commencer, évitons les polémiques hyperviolentes pour ou contre la violence, qui laissent la fâcheuse impression que leurs auteurs pensent connaître LA seule et meilleure voie vers un monde meilleur pour tout le
monde. Des porte-paroles de INPEG ont dénoncé " la violence " de façon totalement primaire. Comment pouvaient-ils être aussi " surpris " ? Il y a là soit une naïveté politique consternante, soit une certaine dose de
mauvaise foi rétrospective. Dans ce genre de situation il est plus intéressant d'éviter les discours idéologiques (les " violents " ne vont pas convaincre les " non-violents, ni vice versa) et de poser - à l'intérieur du mouvement - des questions plus pratiques pour assurer sa
cohésion. Certains, par exemple, se sont plaints de ce qu'ils ont appelé le " Back Bloc " (le " Bloc Derrière "), c'est à dire des situations où des gens faisaient un blocage devant, alors que d'autres excitaient courageusement les flics en balançant des cailloux depuis derrière... Le minimum c'est que chacun assume lui-même son truc et laisse les autres libres de faire le leur. On pourrait aussi demander aux activistes de réfléchir sur le sens politique de jeter un molotov sur des flics.
(Pratiquement, ça ne paraissait pas très efficace, d'ailleurs, c'est du côté " soft " de la manif qu'on a réussi à pénétrer les barrages.) Le message envoyé au niveau du symbole (en réalité les flics sont assez bien
protégés) est que nous sommes prêts à tuer, et que c'est nous qui prenons l'initiative dans l'escalade de la violence. Je pense (espère) que ce n'était pas l'intention. Nous voulons justement une société moins violente
et nous voulons commencer de la construire dans notre pratique quotidienne.
Il semble essentiel - si nous sommes obligés à utiliser une violence - que cela paraisse comme un acte de légitime défense, comme la violence minimum étant donné la situation. Il y a un temps et une saison pour toute chose,
comme dit une belle chanson. Après les violences policières un tel geste aurait été mieux digéré, alors qu'avant ça les a probablement plutôt " justifiées " aux yeux de beaucoup. Enfin, certains ont avec raison critiqué INPEG en disant que ses déclarations divisaient le mouvement, mais ces
critiques étaient tellement virulentes qu'elles contribuent aussi à le diviser ! Les non-violents qui ont arrêté un blindé à Prague ont autant droit au respect que le Black Bloc, et ils peuvent se respecter entre eux.
Il faut juste calmer les gens qui pensent pouvoir imposer leur façon de faire à tous.
- Du global au local. Comment faire atterrir localement ces mobilisations " stratosphériques " contre la gouvernance mondiale ? D'abord, nous ne devons pas sous-estimer l'impact qu'elles ont déjà eu, car en délégitimisant
l'idéologie dominante et en remettant l'anti-capitalisme sur l'agenda politique au Nord, elles ont donné une energie nouvelle aux luttes locales.
Ensuite, dans beaucoup d'endroits (en Amérique du Nord notamment) des gens du mouvement sont déjà en train de faire les liens avec des luttes locales.
Nous vivons probablement un moment d'exception, pendant lequel il est un peu plus facile de sortir de nos divers ghettos. Par exemple, nous avons été frappé par la sympathie qu'inspirait le théâtre de rue de la Caravane
Anti-capitaliste dans les rues de Genève. C'est nouveau. Mais l'effort doit être fait. Nous devons aller dans leurs réunions, nous ne pouvons pas simplement les convoquer aux nôtres.
Les Journées d'Action Mondiales ont été un succès incroyable, mais elles ont leurs limitations. D'une part, elles paraissent un peu cucus à des mouvements du Sud qui ont déjà environ 365 journées de lutte par an (la
plupart assez directement liées à la lutte contre le FMI/BM, etc.) D'autre part, de se mobiliser seulement contre la gouvernance mondiale est ambiguë.
C'est un excellent point sur lequel focaliser, mais peut donner l'impression que nous voulons seulement détruire le FMI/BM/OMC, pas le capitalisme en tant que tel. Le comité de pilotage de l'AMP a discuté de cela à Prague et a décidé qu'à présent nous pouvions essayer un pas supplémentaire : des " actions mondiales dans la durée ", des campagnes
mondiales contre tel ou tel aspect de la domination capitaliste. Le premier pourrait bien être contre le militarisme et paramilitarisme, en focalisant entres autres sur le " Plan Columbia ", la guerre régionale programmée pour les Andes dont l'objectif réel (derrière le discours anti-drogue) est la destruction des organisations populaires qui résistent - souvent avec succès - au néocolonialisme des transnationales au niveau local.
P.S. Il y a quelques jours la manchette des journaux genevois était " L'OMC, PERSONNE N'EN VEUT ! " Après les événements à Genève en mai 1998 et Seattle en novembre 1999, aucune ville ne s'avance pour recevoir le prochain sommet de l'OMC. Même le Quatar se rétracte. Les autorités
genevoises laissaient entendre que les hôtels à Genève étaient déjà complets. Quand les journalistes ont vérifié que ce n'était pas vrai du tout, elles ont dit que si vraiment l'OMC tenait à faire le sommet dans son
siège il faudrait tout faire pour intégrer l'opposition. En deux ans l'OMC est devenue SDF ! Au Canada, une conférence de l'OTAN a le même genre d'ennuis. Just remember, we are winning !