arch/ive/ief (2000 - 2005)

Inquisition médiatique et instruction judiciaire
by G geuens Tuesday November 28, 2000 at 02:54 PM

Inquisition médiatique et instruction judiciaire par Geoofrey Geuens dans "Le Matin" du 28-11-00

Inquisition médiatique et instruction judiciaire par Geoofrey Geuens dans "Le Matin" du 28-11-00

Non mais franchement! Pour qui se prenait-il ce rital à l'accent rocailleux, cette bégueule des bas-fond ouvriers, ce doux dingue tout droit sorti d'une adaptation pitoyable de Germinal.
Cela faisait déjà deux mois que nos élites médiatiques supportaient ses discours démagogues et simplistes, ses incantations à renverser les puissants. Les choses ne pouvaient raisonnablement plus durer. Il fallait agir.

L'incident Zenner ne pouvait mieux tomber. La victime condamna sans appel "des pratiques qui, derrière des discours d'extrême gauche" semblaient "relever en fait de l'etrême-droite".
Le Soir et la Libre, par un effet de ventriloquerie bourgeoise dont ils ont le secret, remirent une couche le surlendemain, évoquant des "méthodes dont l'extrême droite a d'habitude le monopole".
La dernière heure préféra quant à elle une attitude "rappelant sinistrement celle des fascistes", usant ainsi, comme ses confrères d'une figure désormais classique de la rhétorique dominante, celle-là même qui vise à amalgamer des conceptions politiques et socio-économiques que tout oppose, mais que le clergé médiatique assimile sous le vocable polymorphe de "rouge-brun" chaque fois qu'il s'agit de disqualifier les résistances sociales au capitalisme triomphant.

L'hypertrophie médiatique rencontra donc, comme par un heureux hasard, la stratégie "du maquis": imposer au grand public une construction frauduleuse et percutante de la réalité, susceptible d'engendrer des effets de déstabilisation et de basculement de l'opinion publique.
Par là même, on réduisit une mobilisation sociale d'envergure à l'expression d'un climat de terreur amorçant la figuration d'ouvriers et de délégués syndicaux "en inculpés".
La mascarade fut révélée (trop tard) à l'occasion de la sortie du bouquin d'Alain Zenner (...)
Depuis lors, D'orazio et "ses sbires" ont été exclus de la FGTB. La presse logique avec elle-même, ne trouva bien entendu rien à y redire.
N'avait-elle pas finalement été la première à exiger la mise à l'écart de Roberto D'Orazio au moment du conflit social?
Aux victimes de l'amnésie collective et autres adeptes médiatiques de l'indignation sélective, rappelons que La Dernière Heure se demandait déjà à l'époque si Nollet avait "la carrure pour mettre D'Orazio hors d'état de nuire"; Le Soir regrettait lui que "les structures syndicales n'aient laissé trop longtemps la bride sur le coup de D'Orazio", la Libre Belgique affirmant quant à elle "sans doute peut-on comprendre que la FGTB ne chasse pas de ses rangs le délégué des Forges, la mesure ressemblant à un abandon des responsabilités".
Le président du syndicat socialiste comprit le message. Il obéit donc et prit ses responsabilités. On ne sait que trop ce qu'il advint par la suite.

La semaine dernière, ultime (?) rebondissement en date avec l'expulsion manu militari par les forces de l'ordre, appelées à la rescousses par Nollet, de sympathisants venus réclamer la réinsertion des délégués syndicaux et la prise en charge financière du procès par la FGTB.
Fin connaisseur du système médiatique et de son penchant pour les phrases chocs, Nollet improvisa: il fallait coûte que coûte, répondre à une "tentative de déstabilisation" .
Et pour être sûr de faire son effet, il ajouta "à la Goebbels". Nos chiens de garde eurent tôt à faire de répéter, jusqu'à l'écœurement la formule.
Il se trouva même une journaliste du Soir(NDR: B.Vaes), adversaire du "che de Clabecq" des premiers jours, pour venir justifier l'attitude du président.
A la question "Pourquoi les treize ont-ils été exclus de la FGTB?", l'intéressée offrit une ébauche de réponse: "Nollet n'a donné de la voix contre D'Orazio que le jour où il a tabassé Zenner".
Mensonge et manipulation éhonté de l'opinion!
Zenner a lui même nié avoir été personnellement frappé par le président de la délégation des Forges.
Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de la presse?

G.G.



Juste un mot...
by Fred Tuesday November 28, 2000 at 03:22 PM
fredolev@hotmail.com

Je veux juste rappeler que c'est sa centrale, la CMB, celle des métallos, qui a viré du syndicat les ex-délégués des Forges après quelques échanges physiques pour le moins engagés. Ce n'est pas Nollet qui a viré D'Orazio et les autres, même si, il est vrai, il ne s'y est pas du tout opposé, loin de là,...

Re
by ? Tuesday November 28, 2000 at 07:04 PM

Amen