Lettre de remerciement des riches by anonyme Monday November 27, 2000 at 04:41 PM |
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Les riches de ce monde écrivent aux travailleurs pour les remercier...
Soyons francs, tu ne gagneras jamais au Lotto.
Au contraire, tu risques très probablement de continuer à être exploité comme un esclave dans un travail misérable et ce pour le restant de ta vie. Cela est dû au fait que, malheureusement, tu es né au sein de la mauvaise classe sociale. Voyons les choses en face! Tu es membre de la classe ouvrière. Nous en sommes profondémment désolés.
C’est cette raison que tu n’a ni l’éducation, ni les domestiques, ni les relations, ni l’apparence et le bon goût nécessaires pour devenir l’un des nôtres. De fait, il faudrait sans doute un livre aussi énorme que les Pages Jaunes pour te décrire les avantages injustes que nous avons sur toi. C’est pour cela que nous te sommes si reconnaissant de savoir que tu continue à croire à toutes ces conneries sur la “justice” et “l’égalité des chances” dans ce pays.
Sache que dans un système hiérarchique comme le nôtre, il n’y a jamais eu assez de place au sommet. Et de plus, cet espace, c’est nous qui l’occupons et nous l’aimons tant que nous préférons que les choses restent telles qu’elles sont. Mais de toutes façons, il y a toujours quelqu’un en-dessous de toi et envers lequel tu puisse te sentir supérieur et à qui tu peux donner quelques coups de pieds au derrière de temps en temps. Même le plus misérable plongeur dans un resto peux trouver quelque misérable pire que lui sur qui il pourra cracher. Ainsi, rends grâce à l’existence des immigrés, des prostituées, des vagabonds, etc.
Souviens-toi toujours que si, vous tous, disposiez de la sécurité économique et de privilèges comme les nôtres, il n’y aurais personne pour accomplir toutes ces tâches ennuyeuses, dangereuses et mal payées de notre économie. Personne ne se battrait dans nos guerres ou continuerait à suivre aveuglément les ordres nos institutions patronales totalitaires. Ainsi donc, continuez "à travailler dur”!
De plus, il est probable que tu ne possède pas l’avarice et l’instinct impulsif de posséder de la richesse, du pouvoir et du prestige, que nous avons. Même si tu souhaiterais sincèrement changer de vie, tu es à ce point effrayé par ce changement désiré que toi et tes semblables, vous vous maintenez dans un état nerveux constant. Et c’est ainsi que vous menez votre vie, mécaniquement, en jouant strictement le rôle social que l’on vous a assigné, terrorisés à l’idée de ce que les autres pourraient penser de vous si vous oseriez rompre la norme.
Naturellement, si cela convient à nos intérêts, il nous plaît de vous voir vous affronter de temps en temps. Travailleurs bien payés contre travailleurs mal payés. Classe moyenne contre petite classe moyenne, travailleurs syndiqués contre les non-syndiqués, Blancs contre Noirs, hommes contre femmes, nationaux contre étrangers, etc. Sans cesse, nous baissons vos salaires ou nous réduisons vos droits sociaux en invoquant l’amélioration de la compétitivité à l’étranger, la loi de l’offre et de la demande, la sécurité nationale, l’économie. Nous vous lançons la menace du chômage si vous refusez ou mettez en danger nos bénéfices. Et comme repos occasionnel dans la monotonie de notre chantage économique quotidien, nous vous permettons de participer à notre farce électorale, plus connue comme les élections, où vous élisez des gens qui travaillent pour nous. Fort heureusement, vous n’avez même pas idée de ce qui se passe réellement. Au contraire, vous rejetez la faute de votre lamentable situation sur les étrangers, les Verts, les Noirs, les chômeurs et à bien d’autres encore.
Nous sommes également très content du fait que nombre d’entre vous embrassiez le concept de “travailler dur” tout en sachant que la plus grande partie du travail dans notre économie participe à la dégradation de l’environnement, de votre santé physique et mentale et, fondalementalement, vous vole les meilleurs moments de votre vie. Par contre, quant à nous, nous n’avons pas la moindre idée de ce que signifie “travailler”. Mais nous nous réjouissons que vous, si.
Evidemment, les choses pourraient êtres différentes. La société pourrait être organisée intelligemment de manière à satisfaire les nécessités de la population en général. Toi, et d’autres comme toi, vous pourriez lutter collectivement pour vous libérer de cette domination. Mais vous ne le savez pas. De fait, vous ne vous imaginez même pas qu’il puisse exister une autre manière de vivre. Et c’est cela le meilleurs acquis - et le plus significatif de notre système –; vous voler votre imagination, votre créativité, votre capacité d’agir et de penser par vous mêmes.
Ainsi donc, nous voulons vous remercier de tout notre coeur - bien que nous n’en ayons pas. Votre loyal sacrifice rend possible notre luxe corrompu. Votre travail fait que notre système fonctionne. Un grand merci donc pour “savoir quelle est votre place” - si tant est que en soyez conscients.
La riche scorie du monde.
“Celui qui a de l’or fait les lois”
SVP: faites des copies de ce texte et diffusez-le parmi les membres de votre classe.
(Traduction: Ataulfo Riera)