Clabecq: bilan d'une journée agitée. by timothée Wednesday November 22, 2000 at 09:38 PM |
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L'occupation des locaux de la FGTB par ceux de Clabecq et leurs (nombreux) sympathisants à pris fin. Ou plutôt on y a mis fin.
Vers 17:00 l'assemblée générale des "occupants" avait pris fin, les décisions prises étaient les suivantes. Continuer l'occupation des locaux, et proposer une rencontre entre des délégués mandatés de la FGTB et Michel Nollet, président de la FGTB, afin d'expliquer les requêtes et les raisons de cette action. Au cours de cette assemblée, il a également été expliqué divers faits montrant le mépris de la direction syndicale pour ces militants, les diverses provocations qui ont été faites durant la journée,...
Peu après la fin de cette assemblée, la Police de Bruxelles est intervenue de manière extrêmement musclée. Sans qu'aucune demande d'évacuation ou qu'aucune sommation n'aie été donnée. Les personnes se trouvant devant les portes ont étées violemment projetées au sol et maitrisé par des agents (féminins) en civil se faisant passer pour des passants. Ensuite les troupes de choc ont investis la place, revetus d'armures et de masques à gaz, utilisé du gaz lacrymogène et arrêté sans ménagement les personnes se trouvant dans les couloirs et les escaliers.
La pluparts des occupants se trouvaient alors au dernier étage, dans la salle de réunion. Ils se sont rendus dans le calme et sans résistance. La suite de l'opération s'est déroulée relativement calmement, mis a part les coups et les insultes subies par de nombreuses personnes. Tous ont été menottés avec des sangles en plastic, mains dans le dos et embarqués dans des bus ou des combis de la police. Les personnes arrêtées ont été emmenées à "l'amigo", le commissariat central de Bruxelles, près de la grand place. Là, les "arrêtés" ont été forcés de s'assoir par terre, dans une cour en plein air, en deux files, les uns derrière les autres, jambes écartées. Ils ont du attendre dans cette position humiliante jusqu'à ce qu'ils soient appelés, seul ou par deux pour subir un contrôle d'identité, puis être relâchés. Vers sept heures l'ensemble des manifestants arrêtés ( sans doutes 150, voire plus ) étaient libérés, avec ordre de se diperser.
Quelles conclusions peut-on tirer de cette journée?
1) Le procès contre les délégués de Clabecq se poursuivra, la prochaine séance est fixée au 8 janvier, et donnera lieu à une grande mobilisation des opposants à ce procès. La justice ou plus exactement les forces qui la contrôle, veulent la peau de ceux de Clabecq, ils veulent casser cet exemple de syndicalisme de lutte, démocratique et -surtout- victorieux.
2) La direction du syndicat à refusé tout dialogue, à afficher un terrible mépris à l'encontre des travailleurs et des délégués présent. Les revendications des "occupants" étaient légitimes, dans la mesure où ils sont accusés pour des faits relatifs à leur mandat de syndicalistes, le syndicat devrait assumer les frais du procès et apporter sont soutien. La perche a été tendue vers Michel Nollet, il ne l'a pas saisie, mais par contre il s'en est servie comme une matraque.
3) La criminalisation de Ceux de Clabecq, et des mouvements de protestations en général s'accentue encore. On va vraissemblablement assister dans les jours à venir à une campagne de mensonges et de calomnies dans les médias "classiques" (autrement dit "mainstream" ou contrôlé par la publicité et l'actionariat) et à l'intérieur du syndicat. µ
Du fait que j'étais à l'intérieur (du bâtiment, du combis et du commissariat), je tiens à couper cours à toute rumeur concernant l'occupation.
primo. Aucune dégradation importante n'a été causée, certains meubles ont étés déplacés, du matériel de bureau utilisé, le résultat étant un certain désordre, sans plus. Je ne me prononce pas sur l'état du bâtiment APRES intervention de la police.
secundo. L'action s'est déroulée de manière spontanée, dans un accord général, cela paraissait même s'imposer comme une évidence. L'action n'a pas été dirigée par les délégués des Forges de Clabecq, les décisons ont été prises au consensus, après propositions et discussions en assemblée.
tertio. Les personnes présentes n'étaient pas des casseurs, mais bien des citoyens, des travailleurs, des syndicalistes, des étudiants, des artistes concernés par la défense des droits démocratiques.