arch/ive/ief (2000 - 2005)

URGENT - S.O.S
by Le Journal Du Samedi Tuesday November 14, 2000 at 08:16 PM
jdm@euronet.be Tél. : 02 / 244.95.90 221, Rue Gray, 1050 Bruxelles

Veuillez trouver ci-joint le communiqué de la rédaction du Journal du Samedi, concernant la situation économique de ce dernier. Ce communiqué, adressé à Mr Richard MILLER, ministre des Arts et Lettres et de l'Audiovisuel, tend à appuyer la demande de subsides introduite récemment par MM. Bouffioux et Arnauts, rédacteurs en chef et fondateurs.

Mesdames, Messieurs,
Veuillez trouver ci-joint le communiqué de la rédaction du Journal du
Samedi, concernant la situation économique de ce dernier.

Ce communiqué, adressé à Monsieur Richard MILLER, ministre des Arts et
Lettres et de l'Audiovisuel, tend à appuyer la demande de subsides
introduite récemment par MM. Bouffioux et Arnauts, rédacteurs en chef et
fondateurs du titre.

Une délégation de la rédaction, des Amis du JDS, des lecteurs et
sympathisants se rassemblera ce jeudi 16 novembre à 08h45 devant les locaux
du gouvernement de la Communauté française, place Surlet de Chokier (place
Madou).

Nous vous attendons très nombreux à nos côtés et comptons sur vous pour
informer vos contacts et réseaux sensibles à notre cause.


Envoyez-nous vos lettres de soutien (voir ci-dessus) et suivez les dernières
infos sur notre site Internet activé dès les prochains jours:
http://www.journaldusamedi.com

Le Journal du Samedi
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Lettre à Monsieur le ministre Richard Miller

Les points cardinaux de la rédaction du Journal du Samedi

Projet rédactionnel.

Nous sommes attachés à poursuivre un projet de presse original, critique et
soucieux d'une défense des valeurs démocratiques. Sans prétendre diffuser
une "vérité objective", il nous semble essentiel de remuer le débat d'idées.
Sans frilosité ni demi-mesures. Afin de tenter de revenir à un concept
central du journalisme: médiatiser l'info utile. Notre projet, crédible en
terme rédactionnel et de profil de lectorat, ne rencontrerait pas les a
priori commerciaux de notre régie publicitaire (IP). Un ostracisme qui
risque de provoquer notre disparition. Si notre journal est un produit
marchand, il a surtout pour vocation de préserver un rôle d'aiguillon
critique à destination des différents publics (la contamination des
militaires belges à l'uranium appauvri -Kosovo-, l'affaire Riga, la débâcle
de la régularisation des sans-papiers, etc. ont été révélés par le Journal
du Samedi). Par l'offre d'une information pertinente et souvent dérangeante,
l'équipe du JDS tente d'apporter sa contribution à une meilleure grille de
lecture des enjeux de société. En toute indépendance et persévérance.

Perspectives sociales.

Depuis plus de deux mois, le JDS est intégralement porté par la motivation
bénévole des journalistes, graphistes, secrétaires de rédaction et
dessinateurs. Avec l'éventuelle disparition de l'hebdomadaire, notre emploi
est directement menacé. Dans un secteur professionnel toujours plus
précarisé, nous refusons la vague dominante des concentrations, de la
rentabilité comme critère absolu et d'une omnipotence des régies
publicitaires. La disparition de notre emploi, aujourd'hui, renforcerait,
demain, la dégradation du secteur. Au final, les perdants sont connus: les
citoyens et la démocratie.

Lectorat.

Si le JDS ne rencontrait qu'une audience limitée, sa disparition ne
porterait sans doute pas à conséquence. Or, en l'absence de toute campagne
de pub, notre travail suscite l'intérêt de près de 30.000 lecteurs. Par le
soutien qu'ils nous témoignent depuis plus d'un an d'existence, ceux-ci nous
démontrent l'utilité du projet rédactionnel que nous défendons. Le refus d'
un journalisme-fonctionnaire mâtiné de complaisance envers les différents
pouvoirs, la volonté tenace de sortir des sentiers battus et d'éviter l'
écueil de la "pensée accélérée" nous porte à croire que l'audience actuelle
est susceptible de grandir au fil des années.

Subsides publics.

Entre la volonté d'être indépendant et la demande d'une aide publique, la
contradiction n'est qu'apparente. Dans un contexte concurrentiel accru - où
certains titres de presse installés et/ou à vocation plus commerciale
perçoivent des subsides - le JDS doit se résoudre à jouer avec les mêmes
cartes que ses concurrents. En termes de soutien financier, notre hebdo a
perçu une "aide exceptionnelle" de 2,5 millions de francs en juin 2000 (nous
demandions le double). Salutaire, ce soutien ne s'inscrivait pas dans un
plan annuel d'aide à la presse. Une réforme du système d'aides est en cours,
mais les règles du marché et la distorsion de concurrence risquent d'achever
le JDS. Plus qu'hier, face aux diktats obsessionnels de rentabilité, la
survie du pluralisme de la presse dépendra de la volonté des pouvoirs
publics à le défendre. Par la demande d'une aide urgente de 5 millions de
francs, l'occasion est donnée à la Communauté française de sauver notre
journal. Ce qui engagerait certains investisseurs privés à lui consolider un
équilibre financier structurel.