arch/ive/ief (2000 - 2005)

Mexique: attentes et incertitudes
by Frédéric Lévêque Monday October 30, 2000 at 01:46 PM
fredolev@hotmail.com

Analyse de la situation politique du Mexique à un moi de la passation de pouvoir.

Mexique: Attentes et incertitudes

Si l'on se réfère à Noam Chomsky, le célèbre et controversé linguiste libertaire nord-américain, la démocratie ne servirait qu'à légitimer la dictature du marché. Analysée dans ce cadre-là, la victoire de Vicente Fox, aux élections présidentielles du 2 juillet dernier, représente alors et sans doute une avancée vers la démocratie au Mexique. Les 43,43% récoltés par son "Alliance pour le changement" (le PAN et les écologistes du PNVE), contre 36,80% au Parti Révolutionnaire Institutionnel et 17% à l'"Alliance pour le Mexique" (Parti de la Révolution Démocratique et autres), signifie l'arrivée au pouvoir de la droite et des entreprises. Les marchés financiers ont, d'ailleurs, très bien réagi à la victoire de cet ancien président de Coca-Cola.
Lors de ces échéances électorales, les politiciens et la politique ont été totalement décrédibilisés, ne représentant dans l'imaginaire collectif que corruption, arbitraire et violence. Ils sont restés au second plan, alors que Vincente Fox, charismatique et doté d'un forte personnalité, fut le meilleur publiciste et vendeur d'images des trois candidats.
Les gens étaient lassés du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), parti-état au pouvoir depuis 71 ans. Fox l'a bien compris et, sur fond d'une campagne démagogique, s'est acharné à humilier le PRI. Ce qui lui a permis d'être élu.
Le projet du président nouvellement élu est "d'articuler un gouvernement de transition à un système entre la Démocratie chrétienne, l'Internationale socialiste et le gouvernement des Etats-Unis" (1). En se positionnant géographiquement de centre-gauche, Vincente Fox cherche à atteindre deux objectifs: d'une part, se distancer de la droite conservatrice de son parti (le PAN= Parti d'Action Nationale) et, d'autre part, effacer le clivage gauche/ droite et légitimer ainsi une forme hybride: économie néolibérale et profil politique social-démocrate. Bien qu'il n'entrera en fonction qu'en décembre prochain, on peut déjà prédire que Mr Fox agira dans la voie tracée et théorisée par les Blair, Giddens, Schroeder et consorts, c'est-à-dire la troisième. Ce qui a, évidemment, tout pour plaire aux organisations financières internationales qui, depuis une vingtaine d'années, considèrent le Mexique comme un bon élève.

Elections et transition démocratique?

Selon l'Institut Fédéral Electoral, les 860 observateurs internationaux et les 10 organisations civiles mexicaines qui veillaient au bon déroulement du scrutin du 2 juillet, tout se déroula correctement. Seul quelques 350 plaintes (sic) ont été comptabilisées lors des élections. Il y eut évidemment, pour qui connaît un peu le système mexicain, les habituels problèmes d'urnes, d'achats de votes et de pressions, surtout en zone rurale. Il fut également constater la distribution de chèques du programme d'aide à l'agriculture PROCAMPO seulement deux jours avant l'échéance électorale.
Sur les 57 millions de mexicains inscrits et qui avaient donc le droit de voter, 20 millions ne se rendirent pas aux bureaux de votes; abstencionisme qui, selon le professeur et animateur de Poder Ciudadano (Pouvoir Citoyen) (2), semble revêtir un caractère plus politique, plus stratégique qu'auparavant. Ce n'est guère surprenant vu que la lutte entre les 3 partis, lors du processus électoral, ne concernait pas les propositions économiques puisque leurs programmes étaient pratiquemment semblables.
Du côté des votants, 24 millions se prononcèrent en faveur d'un changement de régime. Ils lancèrent ainsi massivement un ¡Ya Basta!. En effet, ces électeurs savaient ce qu'ils ne voulaient plus, mais quant à savoir ce qu'ils désirent... Les avis divergent et beaucoup ne le savent pas encore.

Dans ce contexte, que va proposer le gouvernement? Quelle va être cette démocratisation du régime? La thèse officielle est que la république fédérale mexicaine a dépassé la transition démocratique et que son point culminant était le 2 juillet. Ce type d'affirmation se comprend mieux si on analyse ce que, pour les organismes financiers internationaux, signifie le mot démocratisation: démantèlement de l'Etat, réduction des droits sociaux et arrivée des entreprises au pouvoir. Et s'il y a bien une chose certaine dans le processus actuel, c'est la bonne volonté avec laquelle Vincente Fox continuera à appliquer les recettes économiques initiées par ses prédecesseurs. En fait, le sacro-saint Marché s'accorderait bien d'une "démocratie standard" mais également d'une nouvelle tenue honorable pour l'autoritarisme mexicain.
En effet, le Mexique vit aujourd'hui dans un scénario très suggestif et plein d'inconnues. Les traits du possible nouveau régime ne sont pas encore définis. Bien que le message aille dans le sens du changement, la réalité est différente. Le vieil esprit de la politique ne mourrira pas aussi facilement.
L'arrivée de l'opposition au pouvoir "ne signifie pas transition à la démocratie si le pouvoir sextenal continue à être concentré dans une seule personne, et si les personnes chargées de légiférer et de rendre la justice sont des éléments décoratifs qui se renouvellent tous les 3 ou 6 ans" (3). Même si l'on ne sait pas encore comment agira Fox, il ne sera pas un président faible dans la mesure où il est soutenu par le vote citoyen et, comme il l'a promis, il gouvernera au dessus des partis.
Une transition politique impliquerait un démantèlement du vieux régime et la création d'une alternative. Or, cela ne s'est pas encore produit. Le PAN, tout comme le PRD d'ailleurs, concoivent davantage la transition comme la substitution aux PRIistes de membres d'un autre parti. Le changement de régime était la victoire électorale du 2 juillet dernier. Ce qui n'engendre évidemment pas une véritable avancée sur le terrain de la liberté politique ainsi que sur la disparition, ou du moins la diminution, du présidentialisme omnipotent, des pratiques corporatistes, clientélistes et corruptrices.
Et si nous nous trompions, et si le nouveau président avait réellemment l'intention de démanteler le régime et de ne pas seulement le couvrir d'un masque d'honorabilité afin que, par exemple, en Belgique, plus aucun partis n'aient de remords à lui vendre des armes. Alors, l'affaire ne serait pas pour autant dans le sac. Aussi forte pourrait être sa volonté d'en découdre avec le régime septentenaire du PRI, quelle serait la marge de manoeuvre de Vincente Fox?
Le PRI, depuis son origine, s'est développé au sein de l'appareil d'Etat en utilisant ses ressources économiques, logistiques et humaines pour sa propre domination. Même si, indubitablement, cela ne pourra continuer ainsi, les individus et les groupes qui forment la toile d'araignée PRIiste et qui ont tous des connexions avec les secteurs financier, commercial, industriel et le narcotrafic, ont différentes possibilités pour arriver à des accords institutionnels avec l'équipe Fox. Ce dernier
ne pourra recruter tout le personnel suffisant pour remplacer les PRIistes dans l'appareil d'Etat et, devra, fatalement, composer avec beaucoup d'entre eux. Bien qu'ayant reconnu sa défaite électorale, le parti-état n'est pas mort et Vincente Fox devra compter avec lui pour gouverner.
Pour encore mieux se rendre compte de la faible marge de
manoeuvre dont disposera Fox pour gouverner à sa guise, il est nécessaire de rappeler les résultats des législatives de juillet dernier. Le PAN a gagné à la Chambre des représentants tandis que le Sénat fut remporté par le PRI. Mais aucun des deux partis ne disposent de la majorité absolue. Des compromis devront donc être conclus et pourraient ainsi entraîner l'impunité du régime PRIiste et la poursuite de ses pratiques ancestrales. Les possibilités d'un changement profond dans les structures du pouvoir et dans les formes de son excercice semblent, par conséquent, fort minces.

Le Parti de la Révolution Démocratique...Institutionnel

Perry Anderson prétend que la force du néolibéralisme réside dans le fait qu'il n'a pas de propositions alternatives ni de résistances visibles. Au Mexique, au niveau de la représentation politique, il n'y guère, en effet, d'alternatives électorales crédibles. Le pôle de gauche, que le PRD de Cardenas aurait pu représenter, a mordu la poussière (17%). Cette défaite lourde de conséquences n'est pourtant pas surprenante. Cardenas représente la figure centrale du nationalisme postrévolutionnaire qui "rompa" avec le pouvoir et s'assuma en conflit avec la caste technocratique et ses sbires PRIistes. Ses conceptions nationalistes sonnent creux, aujourd'hui, dans une société traversée par les effets de la globalisation.
Partisan d'un Etat omnipotent, de relations hiérarchisées, Cardenas et ses partisans ont été touchés par le vote anti-PRI des dernières élections. L'échec du PRD aux présidentielles et aux législatives n'est pourtant et sûrement pas dû à l'absence de liens avec les mouvements sociaux. Même si les militants PéRréDistes se cantonnent souvent, au sein de ces mouvements, à un dialogue et à une pensée politiquement corrects.
Le problème de ce parti est sa paralysie due au fait qu'il est pris en otage par des courants qui représentent des mouvements clientélistes ayant, donc, tout intérêt à gérer le système actuel. De plus, Cardenas porte déjà sur ses épaules un lourd passé de candidatures régionales et fédérales. Sa récente gestion du District Fédéral (Ciudad de Mexico) fut invisible et fut plus inspirée par Rudolf Guliani, maire de New-York et chantre de la "tolérance zéro", que par les expériences participatives de Béten et Porto Allegre (Brésil). Ce qui ne joua évidemment pas en sa faveur pour devenir le porte-parole d'une alternative
progressiste face au PAN et au PRI.
Le programme économique du PRD, également, ne contraste en rien avec ceux de ses concurrents puisque les privatisations du secteur pétrolier et de l'électricité y sont aussi à l'ordre du jour. D'ailleurs, au début de la campagne, il y eut une tentative d'alliance du PRD et du PAN pour déloger le PRI du pouvoir. Unité qui avorta seulement sur le mécanisme de sélection des candidats...
Sonné, le PRD analyse sa défaite comme la conséquence de la droitisation de la société mexicaine. Grave erreur... Les Mexicains n'ont pas voter pour la droite mais pour le changement, et particulièrement les jeunes. Et c'est Vincente Fox qui le représentait à leurs yeux. A ce propos, sachez que les discours de Cardenas n'ont attiré en majorité que des électeurs âgés de plus de quarante ans.
Son obsession de la stabilité et de la gouvernabilité, sa vision un peu jacobiniste du pouvoir, son faible marketing électoral, son manque de propositions concrètes pour réformer le régime, son sectarisme par rapport aux autres forces de gauche et les attaques de la presse ne rendirent pas Cardenas et son parti attractif pour l'électeur. Il a subi, en plus, les effets néfastes du dit "vote utile" qui joua en faveur de Fox.
Un échec cuisant, donc, pour le PRD qui, s'il ne se remet pas profondément en cause, pourrait encore s'affaiblir et l'on verrait émerger, alors, progressivement un système bipartite au sein du cirque politique mexicain.

Le rôle de la société civile

Le facteur de changement pourrait être, une fois de plus, la dénommée société civile. C'est elle qui, depuis des années, a poussé le régime vers son "ouverture démocratique", bien que le président Zedillo s'attribue, à lui et à son parti, tous les changements.
Il faut que se développe une forte pression sociale pour que s'accomplisse la volonté majoritaire, ou, alors, les inerties politiques et les intérêts de la classe gouvernante continueront à s'imposer. Le risque est grand, les forces du vieux régime et des secteurs foxistes sont déjà en train de travailler au remodelage du système en leur faveur afin de maintenir les mêmes mécanismes de contrôle social et de poursuivre les stratégies économiques néolibérales.
Il faut comprendre que le changement reste encore à produire et que cela devra se faire sous la contrainte de la société civile, et particulièrement sous celle de son secteur le plus conscient, qui va des communautés écclésiales de bases aux Zapatistes en passant par le Conseil Général de Grève (CGH) de l'Université Autonome de Mexico (UNAM). Ils devront harceler Fox et son équipe pour qu'évolution il y ait lorsque le nouveau gouvernement affrontera (ou éludera?) les dysfonctionnements de la justice, la pauvreté, les inégalités, le chômage, les violations des droits de l'homme, les privatisations,... et l'inévitable conflit au Chiapas.

Incertitudes et résistance au Chiapas

On aurait pu craindre le pire, au Chiapas, au cas où Fr. Labastida (candidat PRI aux présidentielles) l'avait emporté. Mais avec le triomphe de l'opposition s'ouvre la possibilité d'un règlement négocié avec l'EZLN. Tout au long de sa campagne, Vincente Fox a dit et promis beaucoup de choses. Son allusion au fait qu'il pouvait résoudre le "problème zapatiste" en 15 minutes avait d'abord effrayer. Par la suite, et régulièrement, il répéta qu'il voulait présenter au Congrès le texte de loi proposé par la COCOPA (Commission pour la Concorde et la Paix). Ce 7 septembre, Fox a annoncé, selon La Jornada (08/09/00), sa disposition à retirer l'armée de la zone de conflit pour faciliter la reprise du dialogue, interrompu unilatéralement par l'EZLN il y a quatre ans (le 2 septembre 1996) suite au non-respect par le gouvernement PRIiste de ses engagements. Toujours selon La Jornada, le nouveau président serait prêt à reprendre les Accords de San Andrès Larrainzar comme base pour la reprise des pourparlers de paix. Mais, ce ne sont que des paroles, et comme l'a rappelé l'ancien évêque de San Cristobal, Mgr Samuel Ruiz, il faut des actes. Et puis, quelles que soient les intentions de Vincente Fox, le PAN et le PRI n'ont jamais défendu les Accords de San Andrès Larrainzar. Ne tombons donc pas dans un optimisme exagéré.
De son côté, l'armée zapatiste observe le silence depuis son dernier communiqué du 19 juin dernier, silence parlant et qui fait parler. L'EZLN n'a pas encore commenté la victoire de l'opposition aux présidentielles ni la récente déroute du PRI au Chiapas pour le poste de gouverneur, déroute qui n'est due qu'à l'alliance hétéroclite du PAN, du PRD, du PNVE et du PT ( + ou - extrême gauche).
Dans son dernier message, le Sub-Commandante Marcos disait respecter les élections comme une forme de lutte civile et ne vouloir interférer dans le processus en cours. L'EZLN a ainsi laissé ses partisans aller voter. Mais, malgré la disparition des barrages militaires le jour J, on peut supposer qu'ils ne furent pas nombreux à se rendre aux urnes. Le PRI a d'ailleurs gagné la quasi-totalité des postes en jeu au Congrès dans les zones supposées zapatistes.
En fait, l'EZLN considère que "le temps électoral n'est pas le temps zapatiste. Pas seulement pour notre "être" sans visage et notre résistance armée; aussi, et surtout, par notre effort à trouver une nouvelle forme de faire de la politique qui n'a que peu ou pas de choses à voir avec l'actuelle" (4). L'armée indigène a également condamné la notion de "vote utile" qui fut en vogue, avant les élections, chez certains politiciens et intellectuels de la "transition", avec la possible arrivée sur la chaise présidentielle d'un candidat de l'opposition, du PAN en particulier. Ils critiquèrent cette notion parce qu'ils estiment que "la politique est une question de principes, pas seulement de principes, mais aussi de principes" (5) et que le plus large panel de projets de société devait être proposé aux électeurs, même si C.Cardenas ne représentait pas une véritable alternative.
A l'heure actuelle, il est évident que c'est au gouvernement fédéral de faire le premier pas. Pour les Zapatistes, "face à la guerre, le nouveau gouvernement aura seulement 2 options: continuer la politique du Señor Zedillo et simuler des solutions pendant que continue la militarisation, les persécutions, les tueries,... Ou accomplir les conditions du dialogue, faire preuve de sérieux et de responsabilité dans l'accomplissement des engagements et résoudre pas seulement la guerre, mais aussi les demandes des peuples indigènes du Mexique" (6). Du Mexique en entier parce que les persécutions, les meurtres et les disparitions n'ont pas lieu qu'au Chiapas.
Pendant ce temps, dans la Selva Lancandona et sur les hauts-plateaux du Chiapas, l'armée zapatiste "essaie d'utiliser les espaces qu'elle a pour faire de la politique et gagner ainsi une (plus large) base sociale. La politique "à la Ghandi" qui s'applique dans les municipios autónomos exprime la capacité inventive de mobilisation de villages entiers, avec une politique pacifiste au milieu de la guerre (...) afin de gagner des espaces politiques" (7).
La résistance indigène tient le coup malgré le quadruplement des effectifs militaires dans l'Etat chiapanèque depuis 1995. Selon le Centro de Investigaciones Económicas y Políticas de Acción Comunitaria (CIEPAC), il y aurait aujourd'hui entre 30.000 et 50.000 militaires au Chiapas, répartis dans 296 bases. L'armée mexicaine applique à merveille ce que ses officiers ont appris aux "Schools of America" (Fort Bennings, Fort Bragg) pour mener une efficace guerre de basse intensité. L'infiltration dans la vie quotidienne des communautés, les harcèlements, les fausses accusations, les intimidations, les convois traversant les villages, les patrouilles aériennes,... augmentent toujours plus l'état de tension au Chiapas et la division des populations indigènes. L'organisation SIPAZ (8), dans son dernier rapport, confirme, à ce propos, une forte augmentation de l'alcoolisme, de la violence et des agressions sexuelles.

Mais l'armée n'est pas seule pour semer la terreur. Récemment, la Police Fédérale Préventive (PFP) a lancé une offensive contre les bases zapatistes dans la réserve naturelle de Montes Azules, au nom de la protection de l'environnement. Cette PFP est une sorte de nouvelle police politique du régime, créée en 1998 et qui a réprimé, en avril dernier, la grève historique des étudiants de la UNAM.
A cela, encore, il faut rajouter les agissements criminels des groupes paramilitaires. Ceux-ci, agissant en totale impunité, attaquent régulièrement des bases pro-zapatistes. Et face à cela, le gouvernement fédéral refuse toujours de les reconnaître officiellement et de prendre les mesures adéquates pour les dissoudre.
La situation au Chiapas est donc vraiment grave mais sûrement pas désespérée. L'utopie zapatiste est toujours en marche, que cela soit dans la Selva Lacandona ou dans les rues de Prague. Le discours de l'EZLN, bien équilibré entre son aspect indigène et son aspect universaliste, est toujours d'actualité. Plus que jamais, même! Car si le gouvernement se décide à rétablir le dialogue, en commencant, par exemple, à libérer la bonne centaine de prisonniers présumés zapatistes qui croupissent dans les geôles chiapanèques, l'EZLN aura besoin de soutien pour imposer un bon rapport de force lors de ces souhaitées négociations.
En attendant, dans les belles rues animées de San Cristobal de Las Casas, l'appartheid est toujours de rigueur entre coletos et indigenas. Les petites filles vendent leur visages aux appareils photos des touristes pour quelques pesos, alors que dans la campagne, des femmes vendent leur corps aux soldats. 500 ans de résistance et combien encore ...

(1) Octavio Moreno Corzo, La Guillotina, été 2000.
(2) La Guillotina, été 2000.
(3) Comunicado del Comité Clandestino Revolucionario Indígena (EZLN), 19 juin 2000.
(4) Idem
(5) Idem
(6) Idem
(7) Carlos Fazio, La Guillotina, Printemps 2000.
(8) http://www.sipaz.org/vol15no3 pour recevoir le bulletin